Selon un dernier rapport d'enquête, le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 auraient été le fruit d'un groupe pro-ukrainien. Des politiciens et analystes mettent en garde contre ces conclusions encore incertaines.
Lundi dernier, les médias en Allemagne, aux États-Unis et en Grande-Bretagne ont publié des informations sur une nouvelle hypothèse concernant le sabotage rapporté en septembre 2022 des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. Selon un dernier rapport, un groupe de six personnes avec de faux passeports aurait loué un yacht partant de Rostock en Allemagne, et placé des engins explosifs dans une profondeur d'eau d'au moins 80 mètres.
Toujours selon les enquêteurs, le yacht en question aurait été loué à une société basée en Pologne, qui "appartiendrait apparemment à deux Ukrainiens". La piste d'un sabotage pro-ukrainien est donc ouverte, même si aucun auteur n'a pour le moment été identifié.
Mise en garde après les nouveaux rapports sur le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2
Le ministre fédéral de la Défense, Boris Pistorius, a mis en garde contre ces dernières conclusions : "Je connais les rapports sur cette recherche. Je les ai lus avec beaucoup d'intérêt." Il ajoute : "Néanmoins, je fais attention de ne pas tirer directement des conclusions trop hâtives", a déclaré Pistorius.
Pistorius a également demandé qu'une distinction soit faite entre différents scénarios lorsqu'il y avait des indices de participation ukrainienne. "Nous devons faire une distinction claire entre s'il s'agissait d'un groupe ukrainien - qui aurait pu être au nom de l'Ukraine - ou d'un groupe pro-ukrainien à l'insu du gouvernement", a-t-il déclaré.
Une remarque appuyée par l'analyste militaire danois Anders Puck Nielsen sur Focus Online : "La plupart des experts s'accordent probablement à dire qu'une telle attaque doit avoir été l'œuvre d'un acteur étatique, et non l'action d'un groupe privé de saboteurs qui louent simplement un bateau à Rostock." Il ajoute: " Encore une fois, le motif possible est disproportionné par rapport aux risques. L'Ukraine est extrêmement dépendante de l'Allemagne pour les armes et les munitions."
De son côté, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a également exprimé des réserves. "Bien sûr, nous suivons tous les rapports et aussi toutes les conclusions qui sont disponibles auprès des différents acteurs de manière intensive", a déclaré la politicienne verte lors de sa visite à Erbil, la capitale kurde, en réponse à la question d'un journaliste. "Toutefois, les autorités compétentes devraient d'abord achever leurs enquêtes."
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