Édition internationale

FINANCE – La Dresdner Bank n'est plus, vive la Commerzbank

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018
Près de dix milliards, c'est ce que la Commerzbank devra céder à l'assureur Allianz pour racheter la Dresdner Bank, qui disparaît en tant que marque. Le groupe renforce ainsi sa position dans la finance internationale, et résiste aux appétits chinois, mais des milliers d'emplois sont menacés

Dresdner Bank va disparaître du paysage bancaire (photo. S. Vannier)

Le passage de la Dresdner Bank sous la tutelle de l'assureur Allianz n'aura pas bien duré bien longtemps. Acheté pour 24 milliards en 2001, l'établissement crée en 1872, s'est révélé peu rentable et vient d'être racheté par la Commerzbank pour 9,8 milliards d'euros. La transaction se fera en deux temps : la Commerzbank acquerra d'abord 60% de la Dresdner Bank puis le reste au début de l'année 2009. Le nom Dresdner Bank va donc disparaître du paysage bancaire allemand et le nouveau groupe portera certainement le nom de Commerzbank. Quand le n°2 rachète le n°3, c'est évidemment pour concurrencer le n°1, la Deutsche Bank mais aussi pour devenir compétitif au niveau international où les établissements bancaires allemands n'occupent pas vraiment le haut du tableau.

Un nouveau champion national ?
Garder la Dresdner Bank dans le giron allemand, c'est bien ici un souhait de la classe politique de Berlin qui se réalise. La banque China Development Bank avait en effet proposé une somme plus coquette, en offrant à Allianz une entrée sur le marché chinois et surtout en promettant de ne pas supprimer d'emplois. Mais la volonté était claire de ne pas céder à nouveau une partie patrimoine financier allemand à l'étranger et de privilégier la solution de la création d'un champion national, après notamment la perte de la Hypovereinsbank rachetée par l'italien UniCredit. Peer Steinbrück, ministre des finances a qualifié cette annonce de "bonne nouvelle pour la place financière allemande".

Prochaine cible : Postbank
Cette fusion aura donc un prix. Le nouveau groupe, qui comptera près de 12 millions de clients privés, devrait fermer un tiers de ses succursales, logiquement en priorité dans les lieux où les deux établissements étaient présents. Neuf mille emplois, dont 6.500 en Allemagne, devraient également disparaître. Le groupe a promis que cela se produira sans licenciement sec mais plutôt calculé sur le non-renouvellement des départs. Prochaine cible potentielle des attentions financières : la Postbank qui suscite l'intérêt du nouveau groupe mais aussi de la Deutsche Bank qui veut défendre son statut de numéro un. Mais ce rachat ne devrait pas intervenir de si tôt au vu de la conjoncture difficile actuelle.
Sébastien VANNIER. (www.lepetitjournal.com/berlin.html) lundi 8 septembre 2008

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Publié le 8 septembre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018
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