Ce dimanche 23 et lundi 24 avril, les électeurs du parti social-démocrate (SPD) et du parti chrétien démocrate (CDU) ont respectivement voté la coalition entre les deux partis pour la direction du Land de Berlin. À compter du jeudi 27 avril, c’est Kai Wegner qui dirigera la ville.
Le vote a été serré d’un côté plus que de l’autre. Alors que les électeurs de la CDU ont voté à l’unanimité (aucune voix contre, aucun vote blanc et aucune abstention) la coalition, les électeurs du SPD ont été plus frileux et ont accepté la coalition à une courte majorité avec 54,3% des suffrages exprimés.
Une ville CDU pour la première fois depuis 2001
La coalition doit être signée officiellement mercredi pour permettre à Kai Wegner de s’installer à Rothes Rathaus dès jeudi. Pour la première fois depuis 2001, la ville de Berlin sera dirigée par un maire issu de la CDU et une alliance noire-rouge. Précédemment, la ville était à la main des coalitions entre SPD, le parti écologiste (die Grüne) et la gauche plus radicale (die Linke).
Pour la CDU, la signature de cette coalition avec le SPD est signe d’une volonté d’avancer ensemble pour Berlin. Le chef du parti et maire désigné, Kai Wegner s’est exprimé sur Twitter pour saluer le vote des électeurs du parti social-démocrate.
Un vote serré synonyme d’une courte majorité
Au sein du SPD, les réactions sont plus frileuses. La très courte majorité qui s’est exprimée en faveur de la coalition fait débat. En effet, les dernières coalitions entre le SPD et la CDU avaient été acceptées plus globalement par les électeurs à l’échelle nationale comme fédérale. En 2018, 66% des électeurs du SPD s’étaient exprimés en faveur d’une alliance avec les chrétiens-démocrates.
L’ancienne maire de Berlin, Franziska Giffey a été la première à s’exprimer en faveur de cette coalition. Elle a exprimé son soulagement avant de saluer la responsabilité de la décision des électeurs qui ouvre la voie au bien pour les prochaines années.
Je suis très soulagée pour le SPD, mais aussi pour notre ville. Nous avons maintenant la chance d’agir concrètement. La décision de direction que nous avons prise ouvre la voie au bien au cours des prochaines années. - Franziska Giffey, ancienne maire SPD de Berlin
Toutes les voix du SPD ne se sont pas montrées en franche adéquation avec les déclarations de Giffey montrant une première fracture au sein du parti social-démocrate dans le Land de Berlin. Au sein de la JUSOS (organisation jeune du SPD), le scepticisme est de mise et la surveillance de cette coalition maximale.
Au sein des partis Verts et die Linke de l’ancienne alliance rouge – verte – rouge dirigeant Berlin jusque-là, les réactions ont été plus opposées. Les présidents des Verts de Berlin, Susanne Mertens et Philmon Ghirmai, se sont montrés déçus par le vote du SPD et ont exprimé leur inquiétude quant à l’avenir de Berlin.
L’Alliance a mis en œuvre des projets phares uniques à l’échelle nationale dans le sens d’un Berlin juste, écologique et cosmopolite. Les succès de ces dernières années – par exemple dans la politique sociale, sociale, climatique ou de mobilité – sont maintenant menacés d’annulation. - Susanne Mertens et Philmon Ghirmai, présidents des Verts à Berlin
Et maintenant ?
Les détails de coalition vont être signés dans les prochains jours par les deux partis qui annonceront respectivement leurs différents sénateurs. Chaque parti a commencé ses nominations et la composition ne sera qu’officielle jeudi au moment de la nomination de Kai Wegner. Des premières annonces quant à la composition du Sénat ont été faites et sont à retrouver via cet article (en allemand). La répartition des compétences entre SPD et CDU avait déjà été discutée et détaillée dans un article du Petit Journal Allemagne du 5 avril 2023.
Les prochains mois s’annoncent tendus pour la coalition qui sera sous haute-surveillance de la part de l’opposition mais aussi des électeurs opposés du SPD.
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