

Nombre de questions se posent sur les circonstances de l'arrestation d'Oussama Ben Laden. Le New York Times laisse entendre que les informations sur la cachette du leader d'al Qaïda proviendraient d'actes de torture
Photo AFP
Le New York Times émet la possibilité que l'utilisation à 183 reprises de l'acte de torture "waterboarding" ait été à l'origine d'une information qui a conduit à la découverte de la cachette de Ben Laden. De cette hypothèse, nombre de questionnements ou polémiques sont lancés aux Etats-Unis.
Jusqu'où faut-il aller pour combattre le terrorisme ?
Guatanamo, la guerre en Afghanistan, l'efficacité de la politique de l'administration Bush? Il n'aura fallu que quelques jours pour que ces sujets récurrents remplacent les scènes de liesses et de satisfaction d'une Amérique "vengée du 11 septembre". Les élections sont l'année prochaine et le sujet devient, évidemment, politique.
L'un des deux principaux arguments anti-torture, avec l'inhumanité du geste, est l'inefficacité du processus. Les détracteurs de l'administration Bush, Obama en tête, jugeaient que ce n'était pas la bonne solution pour s'opposer au terrorisme. L'arrestation de Ben Laden, s'il était avéré qu'elle ait été possible grâce à la torture, décalerait la discussion sur une toute autre question : "Jusqu'au faut-il aller pour combattre le terrorisme ?". Les pays occidentaux, France comprise, utilisent des mesures exceptionnelles dans des affaires de terrorisme (garde à vue prolongée, avocat tenu un temps à distance, procès en huis clos..). La torture n'en demeure pas moins interdite par la convention de Genève. Pour les défenseurs du "waterboarding", immersion de la tête du prisonnier dans l'eau, il ne s'agit pas d'un acte à proprement parler de torture.
Obama dans l'embarras
Jusqu'ici, les médias avaient parlé de la "victoire d'Obama" qui avait réussi là où Bush avait échoué, qui plus est dans un de ses domaines faibles : la sécurité. Président social il s'était démarqué sur les questions de sécurité sociale, sans d'ailleurs arriver à ses fins, ou d'éducation. Lui qui critiquait fermement l'administration Bush, la prison de Guantanamo ou les interventions américaines au Moyen Orient, aurait pu ainsi démontrer son habilité à obtenir des résultats d'une autre manière.
Seulement cette affaire de torture le met dans l'embarras. Les actes en question auraient été effectués sous l'administration Bush. Le crédit de l'arrestation d'Oussama Ben Laden ne pourrait donc lui revenir sauf s'il validait le procédé.
A qui revient le mérite de l'arrestation de l'ex leader d'al Qaïda ? Un thème de campagne, assurément.
C.F (www.lepetitjournal.com) jeudi 5 mai 2011
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