Les Thaïlandais sont très heureux et fiers de voir que Songkran attire de nombreux étrangers venus des quatre coins du monde. Mais dans ce grand moment de défoulement populaire qu'est le Festival de l'eau, les Thaïlandais suivent malgré tout un certain nombre de règles, tout à fait naturelles pour eux et qui le sont souvent moins pour les étrangers. Pour éviter de gâcher la fête par des comportements inappropriés, voici quelques conseils simples
Les Thaïlandais sont très heureux et fiers de voir que Songkran attire de nombreux étrangers venus des quatre coins du monde. Mais dans ce grand moment de défoulement populaire qu'est le Festival de l'eau, les Thaïlandais suivent malgré tout un certain nombre de règles, tout à fait naturelles pour eux et qui le sont souvent moins pour les étrangers. Pour éviter de gâcher la fête par des comportements inappropriés, voici quelques conseils simples
La façon de verser ou de lancer l'eau se fait sans force excessive ni agressivité. On est là pour se faire plaisir et communiquer sa joie à chaque interaction tout au long de la journée, pas pour se faire du mal (moralement ou physiquement). La plupart des Thaïlandais connaissent naturellement ces règles de savoir-vivre, qui s'inscrivent notamment dans la culture du "Kreng Jai" (le soucis de ne pas causer de gène à autrui), ce qui n'est bien entendu pas toujours le cas du visiteur. Mais il lui suffira de les observer un peu pour apprendre et comprendre ? mieux vaut bien évidemment observer les adultes que les enfants?
Si voulez jouer les Rambo en faisant des cartons avec les plus puissants fusils à eau à haute pression, attention de ne pas tirer à bout portant ni dans la figure, les accidents sont malheureusement fréquents avec ce genre de joujoux.
Les maladies dont les enfants doivent se méfier durant Songkran
Attention aussi à ce qui se trouve derrière vos cibles ? ou derrière vous. Il peut par exemple y avoir des vendeurs de rue qui cuisinent dans des woks pleins d'huile bouillante: la moindre goutte d'eau dans le récipient peut entrainer une violente réaction et produire des accidents, sinon une grande gène. Les Thaïlandais connaissent leur rue et font généralement attention à ce genre de détails qui peuvent facilement échapper à l'?il étranger ? ce dernier est d'autant peu habitué que dans beaucoup de pays, il n'est pas concevable d'avoir de l'huile bouillante posée sur un trépied dans la rue, encore moins avec des centaines de joyeux drilles s'arrosant à foison ; mais cela se passe comme cela ici et sans (trop de) problèmes.
Idem pour le respect des intérieurs, on joue comme des fous dehors, mais on prend soin de ne pas arroser en direction de la salle d'un restaurant, l'intérieur d'un magasin ou le hall d'un immeuble. C'est d'ailleurs là un des enseignements que d'aucuns pourront tirer de leur expérience avec les Thaïlandais, et qui rappelle un peu les Espagnols lors de la San Fermin, cette capacité à se défouler en masse dans les rues sans pour autant que chacun, individuellement, ne perde de vue ces principes de vie en société qui font de ces événements de vraies fêtes collectives, chaleureuses et sans agressivité.
La junte au pouvoir a décrété l'interdiction de la vente et la consommation d'alcool dans les zones ludiques comme Silom Road ou Royal Crowne Avenue (RCA) à Bangkok. L'usage de fusils à eau à haute-pression peut être interdit dans certains endroits. Mieux vaut aussi éviter de mélanger de l'argile, des colorants ou de la glace à l'eau. Attention aussi aux danses trop sexy et aux tenues transparentes ou en tout cas trop légères.
Côté hygiène, il faut savoir que certains arroseurs s'approvisionnent directement dans le canal du coin comme c'est le cas autour des douves de Chiang Mai ou aux abords du fleuve Chao Praya à Bangkok.
Pour protéger les appareils électroniques (téléphone, appareil photo, Ipod, etc.) et votre porte-feuille, il est possible de se procurer des pochettes plastiques spécialement prévues à cet effet au 7/Eleven du coin. Par contre, attention aux pochettes qui s'accrochent autour du coup car les pick-pockets eux aussi sont à la fête, et ils n'auront aucun mal, dans la bousculade permanente de Songkran, à couper la corde et partir avec le tout sans que vous ne sentiez rien.
Se chausser de claquettes (tongs ou flip-flop) peut être "casse-gueule" une fois que le dessous des pieds sera mouillé - on glisse sur ses propres chaussures -, d'autant que certaines surfaces dans la rue sont en granite poli, qui est extrêmement glissant avec ce genre de chaussures. En plus, dans la bataille, vous aurez à jouer de vos appuis pour tromper l'ennemi et éviter les salves d'eau, ce qui augmente considérablement le risque de chute violente - et donc de fractures du coude, du poignet ou encore du coccyx.
Il faut penser à s'hydrater. Ce n'est pas parce que l'on est trempé et arrosé sans cesse que l'on n'a pas besoin de boire, au contraire. Il fait chaud et l'on bouge beaucoup, donc on transpire, et de fait on se déshydrate. Le coup de chaleur guette! (lire aussi notre article Les maladies dont les enfants doivent se méfier durant Songkran)
La tenue vestimentaire et le comportement sont des aspects très importants auxquels les Thaïlandais sont très sensibles. Même si la liesse de Songkran et le fait de jouer avec l'eau sous le soleil brûlant peuvent facilement évoquer la plage, il est inapproprié aux yeux des Thaïlandais de se déplacer dans les rues d'une ville comme Bangkok torse nu en maillot de bain ou en bikini. Les Thaïlandais ne le font pas, sauf quelques rares exceptions à l'occasion de Songkran, souvent inspirées d'ailleurs par les étrangers.
La télévision thaïlandaise fait chaque année ses choux gras d'images d'étrangers complètement ivres gisant dans leur vomi, surpris dans des postures pathétiques, à moitié nus, des images de femmes en bikini ou d'hommes dessous moulants révélant plus qu'il n'en faut de leur anatomie, etc. Il y a d'ailleurs depuis quelques années sur la rue de Khao San, des check-points policiers pour vérifier que les tenues (et les armes) sont appropriées.
La chemise classique toujours très colorée de Songkran avec cette année des versions en noir et blanc ou au moins un peu de noir en raison du deuil national (photo Pierre QUEFFELEC)De même, dans un pays ou le culte du sexy est très prégnant, on pourrait penser que le T-shirt blanc mouillé sur un corps nu serait chose tout à fait acceptée, mais c'est en réalité mal vu voire choquant pour la plupart des Thaïlandais, même si de plus en plus de jeunes s'y essayent durant Songkran. Des interpellations pour attentat à la pudeur ont lieu chaque année. Mais, si ce n'est de la police, les ennuis peuvent venir de groupes de harceleurs.
Pour éviter les ennuis de ce genre si vous célébrez Songkran dans la rue, il est donc conseillé de porter des dessous sous votre T-shirt ou au moins un T-shirt foncé. Mais pour qui veut passer un Songkran torride sans soucis, le mieux reste sans doute d'aller dans un lieu privé, certains hôtels et resorts organisent en effet des grandes journées et soirées de Songkran où plus ou moins tout est permis.
On cesse de jouer avec l'eau à partir de la tombée de la nuit en général, sauf dans les zones festives bien précises comme Khao San et Silom à Bangkok. Il est donc mal venu, en dehors de ces endroits privilégiés, de continuer à arroser les gens après 18 ou 19h.
Le tuk-tuk transport idéal pour les fêtards de Songkran (photo Pierre QUEFFELEC)
Pour rentrer au bercail, il important de prévoir le fait que d'une part les taxis sont plus rares à Bangkok pour Songkran ? beaucoup sont rentrés au pays pour les fêtes - et d'autre part qu'ils risquent fort de ne pas vouloir vous prendre car vous serez trempés et couverts d'argile -sans compter qu'entrer mouillé dans l'air conditionné du taxi promet au moins un bon rhume. Le transport idéal dans ce cas est le tuk-tuk, mais les places sont chères dès lors que l'on se trouve sur les principaux spots comme Khao San, Ratchaprasong ou Silom.
Si vous êtes motorisés, que ce soit en voiture ou à moto, attention à l'abus d'alcool. Les taux les plus élevés d'accidents mortels en Thaïlande sont atteints durant les congés du nouvel an et de Songkran avec une moyenne de plus 60 morts par jour! En 2016, 442 personnes ont péri durant cette période, et 3.656 personnes ont été blessées, le bilan le plus meurtrier depuis 2006 (lire notre article). La plupart de ces accidents concernent les deux roues et sont principalement dus à l'alcool, à la vitesse (et certainement aussi au défaut de permis de conduire très fréquent)!