La Cour pénale de Bangkok a accordé jeudi la libération sous caution à l’une des figures de proue du mouvement de contestation étudiant Panusaya "Rung" Sithijirawattanakul, après huit semaines en détention pour insulte envers le roi de Thaïlande. Mais six autres leaders sont toujours en prison.
Les conditions de mise en liberté sous caution obligent Panusaya, 22 ans, à rester en Thaïlande, à assister aux audiences lors de sa convocation et à s'abstenir d'offenser la monarchie, a déclaré à Reuters Krisadang Nutcharat, l'un de ses avocats.
Panusaya avait entamé une grève de la faim durant sa détention comme un autre leader de la manifestation emprisonné, Parit "Penguin" Chiwarak, lui aussi âgé de 22 ans, qui a été hospitalisé la semaine dernière. L'audience de mise en liberté sous caution pour Parit a été reportée jeudi, selon ses avocats.
Toujours jeudi, les autorités ont confirmé qu'un autre activiste accusé de lèse-majesté, l'avocat des droits humains Arnon Nampa, avait été infecté par le coronavirus au cours de sa détention.
En Thaïlande, insulter la famille royale est un crime
Toute critique ou insulte envers le roi Maha Vajiralongkorn et sa famille, est considérée un crime en Thaïlande et est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison pour chaque chef d’accusation selon l’article 112 du code pénal thaïlandais.
Panusaya "Rung" Sithijirawattanakul, Arnon Nampa et Parit Chiwarak sont les principaux chefs de file des manifestations menées par une partie de la jeunesse thaïlandaise depuis l'an dernier contre le gouvernement de l’ancien chef de la junte militaire, le général à la retraite Prayuth Chan-O-Cha, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État de 2014 et a été reconduit à la tête des affaires du pays à l’issue d’élections controversées en 2019.
Les dirigeants du mouvement de contestation ont également appelé à la réforme de la monarchie et à l'abolition de la loi de lèse-majesté, ce qui leur a valu des poursuites judiciaires engagées contre eux et plusieurs dizaines d'autres manifestants.