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Manif à la Cour pénale de Bangkok pour un militant en grève de la faim

Parit "Penguin" Chiwarak militant etudiant thailandaisParit "Penguin" Chiwarak militant etudiant thailandais
REUTERS/Jorge Silva - Parit "Penguin" Chiwarak, lors de son placement en détention provisoire le 15 mars 2021
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 3 mai 2021, mis à jour le 7 mai 2021

Des manifestants se sont rassemblés devant la cour pénale de Bangkok, dimanche, pour exprimer leur colère après le rejet d’une dixième demande de mise en liberté sous caution pour des militants en détention provisoire, dont le leader étudiant Parit "Penguin" Chiwarak, qui a dû être hospitalisé vendredi après presque sept semaines de grève de la faim.

Un leader de la manifestation anti-gouvernementale thaïlandaise placé début février en détention provisoire pour lèse-majesté a été hospitalisé vendredi après 46 jours de grève de la faim.

Parit "Penguin" Chiwarak a perdu plus de 12 kg et pèse désormais 94,5 kg, a indiqué l’administration pénitentiaire dans un communiqué, ajoutant qu'il avait été envoyé à l’hôpital pour éviter qu’il n’entre en état de choc si son état devait s'aggravait et ce qui nécessiterait des soins spécialisés.

Son hospitalisation est intervenue un jour après que l’administration avait déclaré que son état était normal.

La mère de Parit, Sureerat Chiwarak, avait affirmé jeudi que son état empirait. La santé du jeune militant était l'un des sujets les plus discutés sur les réseaux sociaux thaïlandais.

Vendredi, elle a réitéré la demande de libération sous caution de son fils, la dixième, et s'est rasé la tête devant le tribunal pour protester contre ce qu'elle a qualifié d'injustice. La veille, la cour avait refusé la mise en liberté sous caution en affirmant que ses arguments initiaux s'appliquaient toujours.

Tout acte ou déclaration perçue comme une insulte envers la monarchie thaïlandaise est passible d'une peine pouvant aller de 3 à 15 ans de prison en vertu de l’article 112 du code pénal thaïlandais, loi sur la lèse-majesté parmi les plus sévères au monde.

"Je ne suis qu'une mère qui aime son enfant. Mon fils n'a rien fait de mal, il a simplement une opinion différente. Il n'a pas reçu justice", a-t-elle déclaré.

La cour a fixé une audience de mise en liberté sous caution au 6 mai, ce qui, selon son avocat Krisadang Nutcharat, est un signe positif car elle n'avait donné aucune date auparavant.

Dimanche, des manifestants ont organisé une marche depuis le Monument de la Victoire jusqu’à la cour sur l’avenue Ratchaphisek pour manifester leur opposition à la décision de ne pas accorder de libération sous caution aux leaders du mouvement détenus.

La manifestation est restée une heure devant la cour, rapporte le Bangkok Post, avant de se disperser.

Parit Chiwarak est devenu l’un des principaux chefs de file des manifestations menées par une partie de la jeunesse thaïlandaise l'an dernier contre le gouvernement de l’ancien chef de la junte militaire, le général à la retraite Prayuth Chan-O-Cha, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État de 2014 et a été reconduit à la tête des affaires du pays à l’issue d’élections controversées en 2019.

Les dirigeants du mouvement de contestation ont également appelé à la réforme de la monarchie et à l'abolition de la loi de lèse-majesté. Des poursuites judiciaires sont engagées contre plusieurs dizaines de manifestants suite à ces appels.
 

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