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Le PM thaïlandais avertit du pire si les manifestants persistent

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REUTERS/Athit Perawongmetha (archives)

Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a lancé mercredi sa mise en garde la plus sévère à ce jour aux manifestants qui demandent sa démission, affirmant que leurs agissements creusaient dangereusement les divisions et risquaient de provoquer l'effondrement du pays.

"Si nous voulons venir à bout politiquement les uns des autres, la nation s'effondrera", a déclaré l’ancien meneur du coup d’Etat de 2014 aux journalistes.

"Si cela se produit, vous verrez, tout le monde va se trouver sur une terre ardente, dévorée par les flammes."

Les commentaires du Premier ministre interviennent après plus d’un mois de manifestations quasi quotidiennes -une attirant plus de 10.000 personnes- organisées par des étudiants qui appellent à sa démission, à une nouvelle constitution et à de nouvelles élections.

Certains de ces manifestants ont ouvertement appelé à des réformes de la monarchie du royaume, un sujet extrêmement tabou dans un pays où les insultes envers la famille royale peuvent entrainer jusqu'à 15 ans de prison.

"Je suis à bout de souffle", a ajouté Prayuth Chan-O-Cha, qui faisait partie des officiers ayant supervisé la répression sanglante contre les manifestants Chemises rouges à Bangkok en 2010 qui avait fait des dizaines de morts – d’autres officiers avec lui étaient son ex-ministre de la Défense le général Anupong Paojinda, et son ex-vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan.

Mercredi, la police a intensifié sa répression contre les dirigeants de la manifestation avec l'arrestation de Tattep Ruangprapaikitseree du Free Youth Group et de son partenaire Panumas Singprom.

Tattep a fait le salut à trois doigts des "Hunger Games", symbole du mouvement, lorsqu'il est arrivé au poste de police.

D'autres manifestants ont promis de poursuivre le mouvement avec notamment un rassemblement prévu le 19 septembre, anniversaire d'un précédent coup d'État militaire en 2006.

Tattep et Panumas ont été libérés sous caution et rejettent les accusations, selon leur avocat.

Les deux figurent parmi les 15 personnes accusées d'avoir enfreint, lors d’un rassemblement le 18 juillet, les lois sur la sécurité intérieure et d'avoir défié le décret d'urgence qui interdit les rassemblements publics pour, selon le pouvoir, empêcher la propagation du coronavirus.

La police, mardi, a arrêté pour la troisième fois l'avocat des droits humains Anon Nampa, pour sa participation à une manifestation anti-gouvernementale sur des accusations similaires.

Des leaders étudiants, des rappeurs et des activistes politiques ont été également arrêtés la semaine dernière, toujours pour avoir participé à des manifestations. Les personnes arrêtées jusqu'à présent ont toutes été libérées sous caution.

Des contre-manifestations pro-gouvernementales ont été organisées ces dernières semaines par des partisans royalistes, mais aucune arrestation n’a eu lieu pour l’heure pour violation du décret d’urgence.

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