Le PM thaïlandais avertit du pire si les manifestants persistent

Par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters | Publié le 27/08/2020 à 00:00 | Mis à jour le 27/08/2020 à 06:03
Photo : REUTERS/Athit Perawongmetha (archives)
Prayuth-Chan-O-Cha-Premier-Ministre-Thailande-

Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a lancé mercredi sa mise en garde la plus sévère à ce jour aux manifestants qui demandent sa démission, affirmant que leurs agissements creusaient dangereusement les divisions et risquaient de provoquer l'effondrement du pays.

"Si nous voulons venir à bout politiquement les uns des autres, la nation s'effondrera", a déclaré l’ancien meneur du coup d’Etat de 2014 aux journalistes.

"Si cela se produit, vous verrez, tout le monde va se trouver sur une terre ardente, dévorée par les flammes."

Les commentaires du Premier ministre interviennent après plus d’un mois de manifestations quasi quotidiennes -une attirant plus de 10.000 personnes- organisées par des étudiants qui appellent à sa démission, à une nouvelle constitution et à de nouvelles élections.

Certains de ces manifestants ont ouvertement appelé à des réformes de la monarchie du royaume, un sujet extrêmement tabou dans un pays où les insultes envers la famille royale peuvent entrainer jusqu'à 15 ans de prison.

"Je suis à bout de souffle", a ajouté Prayuth Chan-O-Cha, qui faisait partie des officiers ayant supervisé la répression sanglante contre les manifestants Chemises rouges à Bangkok en 2010 qui avait fait des dizaines de morts – d’autres officiers avec lui étaient son ex-ministre de la Défense le général Anupong Paojinda, et son ex-vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan.

Mercredi, la police a intensifié sa répression contre les dirigeants de la manifestation avec l'arrestation de Tattep Ruangprapaikitseree du Free Youth Group et de son partenaire Panumas Singprom.

Tattep a fait le salut à trois doigts des "Hunger Games", symbole du mouvement, lorsqu'il est arrivé au poste de police.

D'autres manifestants ont promis de poursuivre le mouvement avec notamment un rassemblement prévu le 19 septembre, anniversaire d'un précédent coup d'État militaire en 2006.

Tattep et Panumas ont été libérés sous caution et rejettent les accusations, selon leur avocat.

Les deux figurent parmi les 15 personnes accusées d'avoir enfreint, lors d’un rassemblement le 18 juillet, les lois sur la sécurité intérieure et d'avoir défié le décret d'urgence qui interdit les rassemblements publics pour, selon le pouvoir, empêcher la propagation du coronavirus.

La police, mardi, a arrêté pour la troisième fois l'avocat des droits humains Anon Nampa, pour sa participation à une manifestation anti-gouvernementale sur des accusations similaires.

Des leaders étudiants, des rappeurs et des activistes politiques ont été également arrêtés la semaine dernière, toujours pour avoir participé à des manifestations. Les personnes arrêtées jusqu'à présent ont toutes été libérées sous caution.

Des contre-manifestations pro-gouvernementales ont été organisées ces dernières semaines par des partisans royalistes, mais aucune arrestation n’a eu lieu pour l’heure pour violation du décret d’urgence.

4 Commentaire (s) Réagir
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ROBERT ven 28/08/2020 - 05:49

Le " Duce " c'est toujours son rêve , descendre dans la rue et tirer sur tout ce qui bouge !! nostalgie quand tu nous tiens . faut il être le dernier des hypocrites pour oublier que la situation d'aujourd'hui est du fait même de ses actions et de celle de "ses" juges ! les étudiants ont une cause juste et définie . plus de liberté et stop à l'oppression par ces militaires au pouvoir aprés leur(s) coup d'état .

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JPSIAM jeu 27/08/2020 - 10:00

En Thaïlande, nous sommes de invités privilégiés, nous devons donc respecter les lois, les coutumes, les mœurs et les coutumes de ce pays. Malheureusement nous ne pouvons pas rester insensible à la situation et aux déclarations. Chacun doit rester face à lui-même et prendre une décision de rester ou de partir mais en aucun cas de ne participer à des causes que nous ne saisissons pas très bien.

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ROBERT sam 29/08/2020 - 06:13

Monsieur, que feriez vous si votre enfant était étudiant dans une université de Bangkok? Nous avons choisi de la laisser faire suivant ses idées . A 18 ans il est possible d'avoir une bonne perception des causes surtout lorsqu'elles sont vecues de l'interieur. Bien sur comme parents nous avons peur de la répression des militaires ils ont déja fait leurs preuves sur le sujet. Sans parler des intimidations quotidiennes de la part de la police surtout avec un parent étranger . Vu comme cela, Je n'ai pas du tout l'impression d'être un privilégié dans ce pays. - TM 30 , notification 90 jours, visa tous les ans et toujours d'obtention compliquée, double tarification - controles des passeports au faciés pour "farangs " et j'en passe . Mais surtout le racisme anti étranger ambiant bien developpé par certaines autorités depuis quelques années ainsi que par les groupes ultra monarchistes. Nationalisme pur et dur . C'est bien de respecter les lois , mais lorsqu'elles sont faites par les militaires pour les militaires ( c'est le cas de la loi sur le decret d'urgence repoussé tous les mois pour la seule raison d'eviter les rassemblements de plus de 5 personnes et la "cyber martial law" qui controle tout internet ) il n'est plus possible pour les jeunes gens d'accorder le moindre crédit aux leaders de la junte au pouvoir . Donc pour eux, pas de politique de l'autruche et fin du politiquement correct . leur avenir est en jeu.

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André ven 28/08/2020 - 14:32

JPSIAM, c'est ce que je pense aussi. Il faut avoir une part de naïveté pour exprimer sa pensée ici, même sur Facebook. Surtout que, souvent, les commentaires sur la vie politique d'ici sont guidés par ce que les commentateurs connaissent dans leurs propres pays, mais ne veulent pas voir ceux qui en réalité tirent les ficelles ici.

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