Alors que la Thaïlande est entrée dans la saison sèche, la pollution urbaine gagne. Les autorités annoncent pour la première semaine de décembre des taux de particules nocifs pour la santé sur Bangkok et son agglomération
Le Département de contrôle de la pollution a prévenu ce week-end que le Grand Bangkok allait être plongé sous une épaisse nappe de smog du 2 au 6 décembre au moins.
Lundi matin, tant les indicateurs officiels comme celui du Gistda (Agence de développement de la géoinformatique et des technologies spatiales), que les organismes privés tels que IQAir, affichaient en effet des taux de particules de moins de 2,5 microns (PM 2,5) jugés dangereux pour la santé sur les cinq provinces composant le Grand Bangkok (Bangkok, Nonthaburi, Pathum Thani, Samut Prakan, Samut Sakhon). Ces taux inquiétants sont indiqués par un code couleur rouge.
Chaque année entre décembre et mars, Bangkok et son agglomération voient les taux de pollution atteindre de forts taux de pollution atmosphérique, au point que les écoles sont parfois forcées de fermer.
Avec l’arrivée de la saison hivernale, l'air devenu plus froid et sec limite la dispersion des particules de pollution dans l'atmosphère, tandis que l'absence de précipitations favorise leur accumulation, augmentant ainsi la concentration en poussières ultra-fines produites par l’activité urbaine et industrielle. À cela s’ajoute la fumée provenant des brûlis et autres écobuages saisonniers issus de l’activité agricole dans les provinces voisines.
Un important contributeur aux fumées d’origine agricole est la récolte de la canne à sucre, qui se déroule normalement de novembre à mars. Les champs de canne à sucre sont généralement incendiés avant la récolte pour éliminer les feuilles, ce qui facilite la collecte. Après la récolte, les matériaux organiques résiduels sont de nouveau brûlés pour préparer la terre en vue d’une nouvelle plantation.
Lundi matin, des taux de particules atteignant jusqu'à 75,8 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m³) ont été relevés dans certains quartiers de la capitale. Le seuil d’exposition aux PM2,5 recommandé par l'OMS est de 15 µg/m³ sur 24 heures.
Les autorités thaïlandaises disent être à pied d’œuvre pour lutter contre ce problème qui semble s’aggraver avec le temps, notamment en contrôlant les émissions des véhicules, en renforçant les réglementations pour les usines et en mettant en place des stratégies de réduction des particules dans les zones à risque.
Durant les épisodes de forte pollution, les résidents sont invités à limiter les activités extérieures, à porter des masques filtrants et à surveiller l'apparition d’éventuels symptômes liés à la pollution.