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Koh Tao: 12 personnes inculpées pour avoir partagé sur un viol présumé

Arrestation pour des post FacebookArrestation pour des post Facebook

Douze personnes ont été arrêtées et inculpées la semaine dernière pour avoir partagé un post Facebook portant sur un viol présumé d’une touriste britannique, a fait savoir leur avocat vendredi en précisant qu’elles avaient pu être libérées sous caution.

Les 12 individus ont depuis mardi été transportés sur l’ile de Koh Tao après avoir supposément partagé un post décrivant le détail des accusations de la jeune femme et critiquant la police.

L’adolescente britannique de 19 ans, qui est depuis retournée chez elle, avait racontée aux medias de son pays qu’elle avait été droguée et violée lors de ses vacances sur l’ile.

Son récit a été réfuté par la police de Koh Tao qui souligne qu’aucune plainte n’a pas été formellement déposée.

Winyat Chatmontree, de l’ONG United Lawyers for Rights and Liberty, a indiqué à l’AFP que les 12 personnes inculpées viennent d’un peu partout dans le royaume y compris Bangkok. "Elles ont été accusées de partager de fausses informations," explique-t-il.

Inculpées en vertu de la loi sur le crime informatique (Crime Computer Act), ces personnes se voient reprocher d’avoir "commis ensemble le délit de disséminer, diffuser, et partager une fausse information," dit-il.

Les 12 ont tous été libérés jeudi soir contre le dépôt d’une caution d’un montant fixé à 60.000 bahts (environ 1.500 euros) pour chacun. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison s’ils sont reconnus coupables, selon Winyat Chatmontree.

Des mandats d’arrêt ont également été émis à l’encontre des administrateurs de deux pages Facebook qui ont partagé des posts à propos du viol présumé, a précisé le chef adjoint de la police touristique Surachet Hakpan. Aucun de ces individus ne se trouve sur le territoire thaïlandais, a-t-il ajouté. 

La loi sur le crime informatique interdit dans des termes vagues la mise en ligne de "données fausses". Les détracteurs de la loi estiment qu’elle sert avant tout à museler les oppositions et restreindre la liberté d’expression.

L’affaire des 12 inculpés pourrait ouvrir la voie à des poursuites plus systématiques à l’avenir contre des utilisateurs de réseaux sociaux en Thaïlande, estime Pornpen Khongkachonkiet, directrice de la Cross Cultural Foundation, un groupe de défense des droits. "Il s’agit d’un précèdent inquiétant qui va ne faire qu’empirer, affectant notre liberté d’expression," dit-elle. 

Même si la plupart des iles du sud de la Thaïlande sont jugées sûres et jouissent d’une notoriété mondiale pour le tourisme, Koh Tao, petite île du golfe de Thaïlande, a été le théâtre ces dernières années d’un grand nombre d’assassinats et de disparitions mystérieuses lui valant d’être surnommées par certains l’ile de la mort.

L’une des affaires les plus retentissantes avait été l’assassinat de deux jeunes touristes britanniques dont les corps avaient été retrouvés sur l’une des plages de l’ile. Après une enquête dont la procédure avait soulevé de vives critiques en Thaïlande et ailleurs dans le monde, deux jeunes travailleurs birmans avaient été condamnés a mort dans un procès tout aussi controversé. 

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