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Avec leur potager de balcon, ils imaginent un après covid-19 plus vert

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De gauche à droite : Morgan Largouet et ses enfants, avec Martine Chaillet, amie et supportrice des activités de Grow Learning Gardens, et Goustan Bodin
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 13 mai 2020, mis à jour le 13 mai 2020

Les mesures mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 affectent de nombreux entrepreneurs. Dans ce contexte, Morgan Largouet et Goustan Bodin ont choisi de s’adapter et d’évoluer en proposant des potagers de balcon, une solution pour répondre à une envie plus globale de changements. 

Avec la fermeture de nombreuses activités et les recommandations de rester autant que possible chez soi pour lutter contre les risques de propagation du Covid-19, le temps semble être au changement et à une reconnexion avec la nature, telle est en tout cas la vision de deux Français : Morgan Largouet, un entrepreneur dans l’industrie du bois avec TeckEthik, et de Goustan Bodin, architecte-paysagiste et spécialiste en permaculture

En 2017, Morgan et Goustan lancent “Grow Learning Gardens”, une structure qui a pour vocation de rééduquer les enfants et les familles à l’agriculture saine et à les reconnecter à la terre en proposant des activités pédagogiques à destination des écoles. Depuis, ils travaillent avec plusieurs écoles internationales de la capitale telles que St Andrews, Bangkok Prep School‎, le Lycée français international de Bangkok.

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Grow Planters, des potagers faciles à installer sur les balcons

Malheureusement avec la fermeture des écoles le 18 mars, leur activité était à l’arrêt et de nombreuses incertitudes persistent quant à la reprise. “Même la rentrée des classes est encore floue en ce moment, dans quelle mesure les écoles vont-elles pouvoir accueillir des personnes extérieures pour animer les activités, nous n’en savons rien. Nous n’avions pas d’autres choix que d’effectuer un virage en proposant un nouveau produit et en étant beaucoup plus présent sur Internet”, explique d’emblée Morgan. 

Les deux passionnés, qui ont fait de l’écologie et des questions environnementales le coeur de leur métier, ont commencé à commercialiser début avril des potagers de balcon ou “Planters” livrés avec tout le matériel indispensable pour démarrer à cultiver ses plantes, herbes, épices et légumes. 

“Nous avons élaboré un petit potager, simple à construire et pas cher. Beaucoup de gens nous disent qu’ils avaient l’idée de cultiver des épices ou des légumes depuis longtemps, mais par manque de temps, bien souvent l’idée n’aboutissait pas. Avec nos potagers, nous leur permettons de tout recevoir en une fois à la maison, mais aussi d’avoir accès à des tutoriels sur Internet et la possibilité de poser des questions lors de rendez-vous avec Goustan sur Zoom” ajoute le quadragénaire. 

D’une largeur de 97 centimètres, les potagers sont réalisés à partir de bois de palettes et composés de deux étages ainsi que d’un espace pour pouvoir ranger les ustensiles de jardinage, l’arrosoir… Pour un tarif de base de 5.999 bahts, le set comprend également le terreau, les graines paysannes, la livraison, des tutoriels et deux rendez-vous hebdomadaires sur Zoom avec Goustan. Les dimensions des “Planters” peuvent également être adaptées en fonction de la place disponible sur les balcons. 

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Les potagers sont réalisés à partir de bois de palettes et peuvent être réalisés sur-mesure

“Il y a une émulation de groupe intéressante, il ne s’agit pas juste d’une activité pour s’occuper pendant le confinement, pour beaucoup d’entre eux cela s’inscrit dans une envie de changement. Ce n’est pas facile dans une ville comme Bangkok de se reconnecter à la terre. D’ailleurs Goustan conseille aux gens de passer 10 minutes tous les matins à prendre soin de leurs plantes, ce sont des rituels qui participent au changement”, explique Morgan. “Nous avons aussi beaucoup de questions sur les pousses en climat tropical. Nous avons souvent la fausse idée que c’est plus simple ici alors que justement avec l’humidité, les grosses averses, des balcons trop à l’ombre, la cohabitation de certaines plantes entre-elles… c’est difficile d’être efficace, c’est pour cela qu’il faut documenter, aiguiller les gens, etc” ajoute-t-il. 

Les deux entrepreneurs cherchent principalement à toucher les expatriés, les élèves des écoles où ils ont proposé des activités, un public généralement habitué aux quatre saisons des pays tempérés. Les ressources sur internet, en français ou en anglais, sont d’ailleurs assez limitées sur la culture de légumes et plantes dans un potager en milieu tropical. Une transition digitale que les deux comparses ont déjà initiée et qui devrait s’amplifier dans les prochaines semaines. 

“Pour le moment, nous vendons des “Planters” à notre réseau, mais nous allons élargir notre communication et construire une offre de suivi pour les gens. En trois semaines, nous avons vendu 20 potagers, soit un par jour! Si nous continuons à ce rythme jusqu’à la fin de l’année, nous serons super contents. Nous sentons qu’il y a une demande. Et en même temps, une vente prend du temps, les gens posent beaucoup de questions parce que s’occuper d’un potager, il faut de la régularité, il faut pouvoir s’en occuper tous les jours, il faut que cela devienne une priorité”, conclut Morgan. 

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