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La Thaïlande a un Sénat tout neuf mais elle n’est pas forcément mieux gouvernable

L'élection d'un nouveau Sénat était une opportunité pour le parti au pouvoir en Thaïlande de renforcer sa représentation parlementaire pour mieux gouverner, mais cela ne s’est pas tout à fait passé ainsi

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Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 11 juillet 2024, mis à jour le 11 juillet 2024

La Commission électorale thaïlandaise (CE) a approuvé mercredi la nomination de 200 nouveaux sénateurs qui remplaceront les 250 membres d’une Chambre haute qui avait été entièrement nommée par la précédente junte militaire.

Ce nouveau Sénat n'aura pas de rôle dans le vote pour nommer le Premier ministre, mais il conserve le pouvoir d'examiner les lois et de nommer des membres clés d'institutions puissantes telles que la Commission électorale et la Cour constitutionnelle.

Or, les résultats provisoires de la sélection de sénateurs révèlent que le parti Pheu Thai manque de partisans clés au sein de la chambre haute, tandis que son plus important partenaire de coalition, le Bhumjaithai, semble renforcer sa base de soutiens. Ce dernier, qui figurait également en bonne place dans la coalition gouvernementale précédente dirigée par les ex-putschistes, pourrait agir comme intermédiaire au nom de l'establishment conservateur.

Plusieurs analystes politiques estiment de fait que cette configuration ne va pas forcément rendre la tâche plus facile pour le parti au pouvoir, le Pheu Thai, qui a du mal à mettre en place une politique cohérente pour remettre sur pied l’économie du royaume dans un contexte de reprise post-Covid plus difficile que prévu.

La Commission électorale a expliqué le retard dans la divulgation des résultats de l’élection des sénateurs, qui s’est terminée en juin, par le dépôt d’un certain nombre de plaintes. La CE affirme que ces dernières ont désormais toutes été examinées, rapporte le Bangkok Post.

Après leur prise de pouvoir par un coup d'Etat en 2014, les militaires putschistes avaient modifié la Constitution et imposé un Sénat nommé par leurs soins en donnant aux sénateurs le droit de voter pour la nomination du Premier ministre.

Cela a notamment permis au chef de la junte, le général Prayuth Chan-O-Cha, de devenir Premier ministre à l'issue des premières élections législatives post-coup organisées en 2019.

Ces mêmes sénateurs ont également fait barrage au vainqueur progressiste des dernières élections, l’an dernier, s’alignant sur les partis soutenus par l’armée lors du vote bicaméral pour désigner le Premier ministre.

Mais en avril dernier, le gouvernement a approuvé un projet de loi visant à supprimer la prérogative des sénateurs eu égard à la nomination du Premier ministre, supprimant ainsi des règles imposées par la précédente junte militaire ayant permis à cette dernière de maintenir son influence après le retour aux processus électoral.

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