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Le Thailand Pass, un dernier sésame qui ne passe pas

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Reuters
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 2 mai 2022, mis à jour le 2 mai 2022

La Thaïlande a assoupli le 1er mai ses conditions d’entrée pour les voyageurs étrangers, mais le Thailand Pass demeure et risque encore de faire manquer bien des opportunités au tourisme mal en point

La Thaïlande, parmi les destinations touristiques de choix dans le monde avant la pandémie, a été parmi les premiers pays d'Asie à engager le processus de réouverture de ses frontières l'année dernière.

Mais la lourdeur administrative et les incohérences de ses procédures, auxquelles s’est ajoutée une politique en zig-zag ponctuée d’annonces intempestives, ont eu raison de son attractivité et de la confiance tant de la part des voyageurs que des professionnels.

Cela alors que ses voisins et d’autres pays concurrents dans le monde assouplissaient de façon plus claire et soutenue les conditions d'entrée.

Les réservations de vols vers la Thaïlande sur 2022 ont d'ailleurs atteint seulement 25% des niveaux pré-pandémiques, loin derrière Singapour (72%) et les Philippines (65%).

"La bureaucratie nous tue !"

Les professionnels du tourisme ont supplié pendant des mois les autorités de simplifier les conditions d'entrée en Thaïlande.

Et même si ces dernières ont consenti plusieurs assouplissements significatifs depuis l’annonce brutale en décembre du retour de la quarantaine pour tous après quelques semaines, beaucoup critiquent aujourd’hui le Thailand Pass, sésame indispensable pour pouvoir entrer dans le pays, et qui peut prendre jusqu'à sept jours. 

En effet, depuis le 1er mai plus aucun test PCR n’est demandé aux voyageurs vaccinés, la couverture d’assurance n’est plus que de 10.000 $ contre 20.000 auparavant, mais le Thailand Pass demeure, et ce au moins jusqu’à la fin du mois.

"La bureaucratie nous tue", estime Bill Barnett, directeur général du cabinet de conseil en hôtellerie C9 Hotelworks. "Si vous êtes à Singapour et que vous voulez venir en Thaïlande pour le week-end, ce n'est pas facile. Ces voyages à court terme sont importants", dit-il.

Procédure d’enregistrement difficile

Kiran Stallone, un Américain venu rendre visite à sa famille en Thaïlande, dit avoir dû fournir, pour l'obtention du Thailand Pass, des preuves de vaccination, de couverture d'assurance d'au moins 20.000 $ et de réservations dans un hôtel agréé, le tout à enregistrer sur un site Internet du gouvernement thaïlandais.

"Il était difficile de naviguer sur le site Web du gouvernement et j'ai dû demander de l'aide extérieure", se souvient Kiran Stallone.

Il ajoute qu'on lui a conseillé d'éviter certaines étapes connues pour causer des difficultés dans la soumission de son dossier qui retarderaient sa demande.

Le site Web ne permet pas aux utilisateurs de sauvegarder les étapes ni de revenir aux pages précédentes et il rejette les fichiers PDF.

Sur Facebook un groupe sur le Thailand Pass compte pas moins de 90.000 membres. Les candidats au voyage y posent des questions sur les changements de vols, les nouvelles règles d'entrée et partagent leur frustration lorsque leur demande est rejetée.

Des forums similaires ont également vu le jour sur des sites tels que TripAdvisor.

Un obstacle inutile

La Thaïlande, qui avait accueilli 39,9 millions visiteurs en 2019 tandis que Bangkok avait été nommée ville la plus visitée au monde, espère attirer 5 à 10 millions de visiteurs cette année. Mais beaucoup considèrent le Thailand Pass comme un obstacle particulièrement inutile, alors que le coronavirus circule largement au sein de la population depuis des mois maintenant.

Le porte-parole du comité en charge de gérer la situation du Covid-19 (CCSA), Taweesin Visanuyothin, a d'ailleurs reconnu que le nombre de tests RT-PCR positifs sur des voyageurs venant de l'étranger étaient bien inférieur à 1% du nombre total de cas d’infections nouvelles enregistrées chaque jour sur le territoire.

"Ce n'est pas compétitif pour la Thaïlande et compliqué pour les voyageurs (...) qui perdent toute flexibilité", estime le magnat de l'hôtellerie William Heinecke, président du groupe Minor International.

Un Thailand Pass approuvé ne peut être utilisé qu'une semaine avant ou après la date indiquée.

Le conseil du tourisme dénonce également le fait que chaque demande doit être déposée individuellement, ce qui rend la tâche difficile pour les voyagistes quand il s’agit de faire venir des groupes.

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