

Présenté lors du Forum international de La Baule, le baromètre de l'attractivité réalisé par Ernst &Young met en avant les faiblesses de la France : moins de nouveaux projets l'année dernière, moins d'emplois créés et, surtout, une incertitude sur l'avenir
Si la France attire toujours des capitaux et des investisseurs étrangers, le baromètre de l'attractivité Ernst &Young montre qu'elle est de plus en plus rattrapée par ses concurrents européens.
La France reste attractive, mais elle se fait rattraper par ses concurrents. Selon le baromètre rendu public hier matin par Ernst &Young dans le cadre du Forum international de La Baule sur l'investissement international, l'Hexagone conserve, en nombre de projets, son rang de deuxième terre d'accueil des investissements étrangers. Elle se place en quatrième position des destinations européennes envisagées par les décideurs qui prévoient de développer leurs activités en Europe (*), loin derrière l'Allemagne et la Pologne, au coude-à-coude avec la République tchèque. Mais le satisfecit s'arrête là.
Piètre performance
Car, si la France attire toujours des capitaux et des investisseurs, le baromètre de l'attractivité Ernst &Young montre qu'elle est de plus en plus rattrapée par ses concurrents européens. Alors que, en moyenne, le nombre de projets d'investissements a progressé de 15,2 % en Europe entre 2005 et 2006, la progression n'a été que de 5 % en France, avec 565 opérations recensées. Une piètre performance au regard des taux de progression affichés par la Roumanie (62,8 %), l'Allemagne (57,1 %), la Suisse (46,2 %), ou encore le Royaume-Uni (22,7 %).
De même, en termes de créations d'emploi, les investissements réalisés à l'intérieur de nos frontières se révèlent moins porteurs : même si 20.509 postes ont été créés, en moyenne une implantation étrangère ne crée que 53 emplois en France, contre 70 emplois en Allemagne ou plus de 400 en Slovaquie ou en Roumanie. Et 101 en moyenne en Europe. Le prix à payer pour attirer plus de projets dans le tertiaire que dans l'industrie.
Les décideurs perplexes
Plus inquiétant, l'avenir ne semble guère encourageant. De toute évidence, les décideurs interrogés sont perplexes sur l'évolution de l'attractivité française. En 2005, ils étaient 36 % à considérer que celle-ci s'était améliorée. En 2006, ils ne sont plus que 22 % à être de cet avis. Et le nombre des indécis a pratiquement été multiplié par deux, pour atteindre 64 % des personnes interrogées. Les investisseurs n'aimant pas l'incertitude, ils ne semblent pas se bousculer au portillon du site France. Seulement 25 % des investisseurs interrogés avouent avoir des intentions d'implantation ou de développement d'activités en France, contre 34 % l'an passé. Et, désormais, un investisseur sur quatre n'a pas de projet, contre un sur trois en 2006. Et lorsqu'on leur demande comment ils perçoivent l'évolution de l'attractivité de la France dans les trois ans à venir, ils sont 42 % à ne pas vouloir se prononcer, contre seulement 25 % en 2005.
CLAUDE FOUQUET de notre partenaire www.lesechos.fr vendredi 29 juin 2007
(*) Enquête réalisée en mars 2007 auprès de 203 dirigeants interrogés par CSA sur l'attractivité du site France








































