Partout on vous rétorquera pourtant que non. « La Saint-Valentin vient de la Rome antique » vous dira-t-on souvent avant qu’un contestataire ne vienne protester « que ce n’est qu’en réalité qu’une fête commerciale. » Seulement, l’Histoire n’est pas si en accord avec la vérité établie par ses conteurs…
D’abord parce que la coutume romaine dont tire les origines de la fête était aussi une tradition grecque. En effet, seul le nom de la divinité vénérée changeait en fonction du lieu de rituel. En Grèce, c’était le dieu à cornes de la forêt Pan qui était à l’honneur tandis qu’à Rome, il s’agissait du peuple des luperques, nom qui d’ailleurs a créé l’appellation de la variante romaine « Lupercales ». La tradition commune voulait que les hommes poursuivent les femmes avant de les frapper avec des peaux de bouc pour leur assurer fécondité et prospérité… La seule différence est qu’au sein de l’Empire romain, un bouc était également sacrifié dans la grotte qui, d’après sa mythologie, était l’endroit où la Louve avait allaité Romulus et Rémus. C’est d’ailleurs certainement pour cela que l’Histoire a préféré gratifier d’un laurier Rome plutôt qu’Athènes, le premier entretenant un lien avec sa mythologie plus fort que le deuxième.
La mythologie grecque au cœur des coutumes liées à la Saint-Valentin
Seulement cela n’explique pas tout. D’autant plus que bon nombre de coutumes associées à la fête provient en fait de l’héritage grec laissé à l’Histoire. Il y a d’abord sa mythologie qui a permis à la Saint-Valentin de s’élever au rang de « fête des amoureux » grâce à sa déesse Aphrodite. Surnommée « déesse de l’Amour, » la divinité aurait d’après la légende jetée son dévolu sur les fleurs rouges et particulièrement la rose, symbolisant pour elle la pureté de l’amour. Loin paraît être maintenant l’époque où les amants se couraient après, tels des enfants dans une cours de récré, remontant des temps romains. Aphrodite a tout bouleversé d’ailleurs, la plupart de ses représentations sont accompagnées d’une rose pour mieux matérialiser encore son amour envers cette fleur. La tradition d’offrir une rose le 14 février sur laquelle s’appuient aujourd’hui les croyants remonte donc en réalité à cette ère mythologique.
Le martyr grec Saint-Valentinus
D’ailleurs, l’origine chrétienne de la Saint-Valentin est également rattachée à la Grèce. Cette dernière a pourtant pris le titre de fête religieuse à la suite du martyr romain Valentinus. Pour cause, le saint-Valentinus aurait été exécuté pour avoir continué à marier secrètement des amoureux malgré l’opposition de Claudius II. Rome était à ce moment en guerre de toutes parts, si bien que l’empereur romain avait alors choisi d’interdire le mariage pour encourager les soldats à partir au front. L’engagement du prêtre envers l’amour lui a donc coûté la vie un 14 février à… Athènes, alors possession romaine. C’est bien plus tard après son décès que le saint donnera son nom à la fête. Depuis, ses reliques sont conservées à Lesbos et Chios, deux îles grecques, ce qui accentue encore un peu plus la relation de la Grèce antique avec la Saint-Valentin.
Il existe donc en réalité plusieurs versions quant à la naissance de la fête de la Saint-Valentin. Beaucoup d’entre elles se contredisent néanmoins, chacune sollicite un lien étroit, sinon fort, avec la mythologie grecque ou son territoire. Et, à l’heure où chaque son de cloche nous rapproche du 14 février, il est important de reconnaître que parmi toutes les mélodies discordantes chantées par les églises, une admet que l’origine de la Saint-Valentin provient du même son de cloche, celui affilié à la Grèce.