Édition internationale

ASIE-PACIFIQUE – Le nouveau paradis économique


Lors du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) dimanche dernier, les Etats-Unis ainsi que onze autres pays, dont le Japon ou le Canada, ont décidé de la création d'un Partenariat transpacifique. Même si la Chine s'est exclue du projet, la région Asie-Pacifique pourrait devenir la plus grande zone de libre-échange au monde
Lire aussi : Chemises hawaïennes au placard

Réunis ce week-end à Hawaï, les 21 dirigeants des économies membres du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ont discuté de l'avenir de la région Asie-Pacifique (photo AFP). Plus de la moitié d'entre eux ont approuvé les "grandes lignes" d'un accord créant un "partenariat transpacifique" (TPP).

La plus grande zone de libre-échange
Ils sont douze en tout (Australie, Brunei, Canada, Chili, Etats-Unis, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam) à soutenir la création de cette nouvelle zone économique privilégiée. Barack Obama, à domicile, avait obtenu in-extremis vendredi le soutien de Tokyo, puis celui de Toronto et de Mexico dimanche. Ce nouvel espace de libre-échange, représentant 40% de l'économie mondiale, s'il voit le jour, serait la plus grande union commerciale du monde, avec près de 800 millions de consommateurs. "Nous avons aujourd'hui la chance de progresser vers notre objectif ultime: une économie régionale sans entraves", a déclaré le premier président américain natif du Pacifique. "Ce sera la plus grande zone de libre-échange du monde", s'est enthousiasmé le président chilien Sebastian Pinera. Barack Obama prévoit qu'un premier "texte juridique" voit le jour l'an prochain. Les autres Etats de la région sont invités à prendre part à ce projet d'envergure.  

Pékin s'isole
Membre de l'Apec, Pékin ne compte pas prendre part au TPP. Le président de la deuxième économie mondiale soutient cependant "les efforts destinés à promouvoir la mise en place d'une zone de libre-échange (...) y compris le TPP". Hu Jintao a également accepté une baisse des droits de douane sur les produits "verts", comme les panneaux solaires (pas plus de 5% d'ici 2015). Le président américain s'est entretenu samedi avec son homologue chinois en tête à tête en lui rappelant une énième fois qu'il était nécessaire pour la compétitivité de l'économie mondiale de réévaluer la monnaie chinoise. "Même si le yuan augmentait considérablement, cela ne réglerait pas les problèmes auxquels les Etats-Unis sont confrontés", lui a répondu M. Hu, selon le ministère chinois des Affaires étrangères.

Washington insiste
Les Etats-Unis ont pourtant insisté sur le fait que "la région Asie-Pacifique est absolument cruciale pour la croissance économique de l'Amérique". "Nous pensons que c'est une priorité absolue", a martelé Barack Obama, qui cherche en l'Asie son nouveau moteur de croissance. Des propos qui font écho à la déclaration de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui a précisé aux économies membres de l'APEC que "tous les pays du monde doivent jouer leur rôle pour aider à rééquilibrer l'économie mondiale". Pékin appréciera l'appel du pied.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) mardi 15 novembre 2011

En savoir plus

Article de Libération, Obama concrétise son projet de libre-échange au sommet Asie-Pacifique
Article du Parisien, L'Asie-Pacifique lance "la plus grande zone de libre-échange du monde"

Chemises hawaïennes au placard

La tradition veut que les dirigeants de l'Apec posent pour une photo collégiale, vêtus de l'habit traditionnel du pays hôte. On a ainsi pu les admirer en costume vietnamien en 2006 (photo AFP) ou encore portant un blouson d'aviateur à Seattle en 1993. Le président américain a dérogé cette année à la règle, en offrant une chemise hawaïenne à tous les participants, sans pour autant les obliger à prendre une photo dans cet accoutrement un brin déplacé. "En voyant les photos des sommets précédents, j'ai conclu que c'était une tradition qu'on pouvait abandonner", a expliqué Barack Obama en conclusion du sommet. "Je n'ai pas entendu beaucoup de plaintes à ce sujet", a-t-il ironisé.
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.