

Aravane Rezaï fait la Une des faits divers suite à des problèmes avec son père lors du dernier Open d'Australie, en janvier. La WTA s'en est mêlée et l'affaire est sans doute loin d'être close. Ce n'est pas la première fois que le père de la joueuse d'origine iranienne fait parler de lui. Mais cela n'avait jamais semblé déstabiliser la numéro 2 tricolore. Cette fois, cela semble plus grave
Lors d'une conférence de presse tenue hier à Paris en marge de l'Open Gaz de France, Aravane Rezaï (photo AFP), visage fermé, a fait le point sur sa situation. Elle avoue avoir vécu ?un tremblement de terre en Australie?, sans donner plus de détails. Elle confirme qu'il y a eu mésentente familiale mais ?comme il y en a dans toutes les familles.? Elle indique vouloir s'éloigner du cercle familial et chercher un nouvel entraîneur tout en précisant avoir besoin des conseils paternels pour continuer à jouer au tennis? Enfin, elle affirme ne pas être au courant de l'enquête ouverte en Australie sur cette altercation entre elle, son père, et son petit ami? Pourtant, la WTA (fédération qui gère le tennis féminin) a bel et bien ouvert une enquête et exclu son père, Arsalan Rezaï, de toutes les compétitions internationales, ?pour raison de sécurité?.
WTA, juge et partie
Certaines mauvaises langues diront que la WTA a agi de la sorte car l'un des siens était impliqué dans cette affaire. Le petit ami d'Aravane Rezaï est en effet un employé de la WTA. Rien n'a pour l'instant filtré sur cette histoire depuis le 24 janvier et le communiqué de la WTA indiquant que ?la santé et le bien-être des joueuses sont sa priorité numéro 1.? Il se dit que le père d'Aravane l'aurait reniée et aurait également menacé physiquement son petit ami. L'intéressée s'engage timidement au moment de commenter la sanction, visiblement coincée entre son envie de tout dire et les recommandations de certaines personnes lui conseillant de se taire : ?Il faut demander à la WTA. Mais c'est excessif.?
Déjà en 2006?
La famille Rezaï n'en n'est pas à son coup d'essai en matière de ?faits divers?. En 2006, le père d'Aravane Rezaï était condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Étienne, ville d'origine de la famille, pour avoir menacé le père d'une joueuse que sa fille allait rencontrer. Il avait également traité le capitaine de l'équipe de France de ?violeur de petites filles? en 2007. Arsalan a toujours voulu faire de sa fille ?une championne du monde, peu importe le sport?. Sanguin, il était prêt à tout pour arriver à ses fins. La semaine dernière, Julie Wieckowski, ancienne espoir du tennis français, avouait avoir été insultée et menacée par le père d'Aravane Rezaï après l'avoir rencontrée dans un tournoi : ?À l'époque, on en parlait avec les entraîneurs et on se disait : ?Il va falloir attendre un malheur pour que ce mec-là soit définitivement exclu du monde du tennis ?.? L'heure est peut être venue pour M.Rezaï?
Graf, Capriati, Pierce?
Comme avant lui, les pères de Steffi Graf, Jennifer Capriati ou Mary Pierce, ont tous été responsables de maux incommensurables envers leur progéniture. Leur soif démesurée de succès les a poussés à mettre une pression dantesque sur leur fille et leurs adversaires pour accéder à des sommets qu'ils n'avaient eux-mêmes jamais pu atteindre. Problèmes d'alcool, de drogues, d'argent, et dépressions ont été les conséquences de ces folies paternelles. Afin d'éviter de tomber si bas, Aravane entend reprendre sa vie en main, s'impliquer davantage dans sa carrière sportive et ?prendre les bonnes décisions?. Elle a ainsi décidé d'intégrer la structure d'entraînement d'Henri Leconte à Levallois. Et même si elle n'a pas encore repris la raquette, elle espère rejouer à Indian Wells, début mars. Pas sûr que le traumatisme se soit estompé d'ici là?
Jérémy Patrelle (www.lepetitjournal.com) mardi 8 février 2011


































