L’Andalousie est une région très prisée des Français. Son climat particulier, sa douceur de vivre et sa culture font que chaque année des millions de touristes internationaux - 12 millions en 2019 - viennent la visiter. Certains décident de s’y installer pour le plaisir, d’autres d’y monter une entreprise. Mais voilà, le soleil est devenu de plomb ces derniers temps pour certains Français installés en Andalousie. Partons à la rencontre virtuelle de Virginie et de Bertrand, propriétaires de l’hôtel Andalou à Montellano, un village blanc au sud de Séville où on compte 60 bars pour 7000 habitants !
Lepetitjournal.com/Andalousie: Pouvez-vous nous expliquer votre parcours? Comment êtes-vous arrivés en Andalousie?
Virginie: Nous avons eu un coup de cœur. Pendant plusieurs années, nous sommes venus en vacances. Au début, c'était une fois par an puis deux fois par an jusqu’au jour où on a sauté le pas ! C’était il y a 7 ans. Et c’est comme ça qu’en septembre 2013, notre fille alors âgée de 11 ans faisait son entrée au collège ici à Montellano. Mon mari a continué lui à travailler à Nîmes pendant 2 ans tandis que moi, je créais mon agence de voyages, Andalucia Aficion Voyages.
Est-ce que l’intégration a été difficile ? La barrière de la langue ?
L’intégration s’est bien passée. Très rapidement, nous avons rencontré des amis. Nous avons un peu appris l’espagnol mais c’est surtout le café du coin qui nous a servis comme école de la vie andalouse. C’est là où les liens se tissent, là où on apprend le mode de vie, là où on a la possibilité de vraiment s’intégrer. Et puis, on a une réelle passion pour l’Andalousie et ses traditions. On vit pleinement la vie andalouse et il n’y a pas plus beau compliment pour nous que de nous dire que nous sommes Andalous. Cela a été pareil avec notre fille. En deux mois, elle parlait le castillan. C’était incroyable !
Quand avez-vous repris l’hôtel ?
C’était en 2015. Quelle année ! Nous accueillions aussi notre deuxième fille ! Quand je me suis retrouvée enceinte, mon mari a quitté son poste en France et l’hôtel que nous gérons aujourd’hui, était à reprendre ! Je me souviens de m’occuper de l’hôtel et de l’agence de voyages tout en jouant avec ma fille dans son cosy !
Comment s’est passée cette nouvelle étape ?
Très bien. C’était un rêve qui se concrétisait. Nous étions déjà installés depuis quelques temps, nous connaissions les personnes au niveau local. On n’était pas des « étrangers » qui s’installaient et reprenaient l’hôtel du coin. Et puis l’activité de l’agence de voyages et celle de l’hôtel se complétaient et se complètent parfaitement. C’est un service tout-en-un que nous pouvons offrir à nos clients. Une réelle insertion dans la culture locale.
Aujourd’hui, plus précisément actuellement, comment vivez-vous ?
Nous continuons de travailler. Différemment, certes ! Nous pensons à demain. J’ai dû gérer toute l’activité de l’agence : les annulations, les interrogations, les remboursements mais aussi les peurs des personnes. Beaucoup de choses circulent sur Internet, dans les médias. Ce n’est pas toujours facile pour les personnes de faire la part des choses, de savoir où est le vrai. Encore plus quand il y a la barrière de la langue ! Je me dois en tant que directrice d’une agence de voyages, rassurer mes clients et leur expliquer les choses. C’est vrai qu’il est difficile de savoir de quoi sera fait demain mais il est important que les gens sachent que la situation en Espagne n’est pas pire qu’ailleurs. Grâce aux réseaux sociaux, je suis en contact avec mes clients. La même chose pour l’hôtel. Nous avons des clients qui viennent tous les ans, ils nous ont dit qu’ils reviendront. Eux aussi sont attachés à cette terre. On doit tous se serrer les coudes. Nous savons bien que l’année économiquement parlant est perdue. Mais, il faut aller de l’avant. Nous avons quitté deux jobs tranquilles en France pour poursuivre un rêve. L’aventure ne va pas se terminer comme ça !
Toute l’Andalousie est passée en phase 1 depuis ce lundi 18 mai. Qu’est-ce que cela change ?
Tout et rien !!! Au niveau professionnel, pas grand-chose. Les déplacements sont limités, les hôtels peuvent ouvrir mais les zones communes, non. Nous avons préféré ne pas ouvrir dans de telles conditions. Pour qui ? Pour quoi ? Il vaut mieux se focaliser sur la promotion de notre structure sur Internet, continuer à se faire connaître, se diversifier.
Cependant, mon mari et les travailleurs saisonniers que nous employons sont en train de préparer l’hôtel. On doit être prêts à ouvrir une fois tous les feux passés au vert ! Au niveau social, il y a des changements. On peut retrouver nos amis. On est tombés amoureux d’une terre mais aussi de ses gens. Travailler au contact des personnes et pendant plus de 2 mois, ne pas avoir de liens sociaux, c’est difficile. J’ai vraiment hâte de reprendre mon travail pour le côté humain, rencontrer, partager, ça c’est la vie ! C’est la vie que j’aime, que nous aimons, c’est ce que nous avons choisi en venant nous installer ici.
Si vous avez envie d’une pause détente ? Virginie et Bertrand seront ravis de vous accueillir dans leur hôtel à Montellano,
et Virginie vous attend aussi dans son agence.