Le groupe français aurait engagé des discussions préliminaires avec le numéro deux mondial de l'industrie agroalimentaire en vue d'une possible cession de son pôle biscuits, selon le Financial Times. La direction de LU France a convoqué ses salariés en urgence pour une réunion informelle aujourd'hui
A peine séparé des tabacs Philip Morris, Kraft cherche à nourrir ses appétits de croissance. Le numéro deux mondial de l'industrie agroalimentaire aurait ouvert des discussions préliminaires avec Danone pour lui racheter LU, sa branche biscuits, indique le Financial Times.
Le géant américain, qui s'est hissé au premier rang de l'industrie mondiale du biscuit en rachetant Nabisco et notamment ses cookies Oreo ainsi que les biscuits salés Ritz en 2000, alors convoités par... Danone, prendrait ainsi de solides positions en Europe. Les groupes se sont refusés à tout commentaire. Demain, les salariés de LU France se réuniront en urgence à la demande de leur direction pour parler de "l'évolution et de l'organisation du pôle biscuits de Danone".
Record historique
Il y a deux mois, Franck Riboud déclarait, dans le cadre d'une interview aux "Echos", qu'il n'y avait "aucune urgence à se poser la question"de la vente de sa division biscuits au vu de ses résultats. Deuxième acteur mondial du biscuit avec 36 usines, le groupe a, il est vrai, profondément réorganisé cette activité, qui a totalisé 15,6 % de son chiffre d'affaires global de 14 milliards d'euros en 2006. C'est quatre fois plus que les produits laitiers frais, dont il est le leader mondial avec des ventes de 7,9 milliards d'euros et près de deux fois moins que les boissons (3,9 milliards).
Cependant, "les biscuits sont devenus plus rentables que la moyenne du groupe grâce au plan de restructuration, aux cessions et aux normes IFRS ", faisait alors valoir le patron de Danone aux "Echos"il y a deux mois. La marge dégagée par l'ensemble des marques, parmi lesquelles LU, Jaffa, Mikado, Tuc, Ourson, Petit Déjeuner, Cracotte, approche les 14 %. Avec 38 % de part de marché en France, contre 30 % pour les marques de distributeur, son concurrent immédiat, LU détient un record historique qu'il n'avait encore jamais atteint.
Reste que, malgré tous ces efforts, la fermeture de cinq usines en Europe depuis 2001, dont deux en France, le lancement de 272 nouveaux produits l'an passé, des hausses de prix et d'importants efforts de marketing, la hausse des ventes des biscuits (+ 3 %) reste modeste au regard de la performance des produits laitiers (+ 10 %) et des boissons (+ 11 %). Les produits laitiers et les boissons disposent d'avantages compétitifs très forts dans le monde, sur lesquels Danone veut s'appuyer pour assurer sa croissance. Qui plus est, ils correspondent mieux à la stratégie santé qu'il entend développer. En conséquence, les investissements désormais iront prioritairement à ces deux activités.
MARIE-JOSÉE COUGARD de notre partenaire www.lesechos.fr mardi 3 juillet 2007
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