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ACTUALITES - Déprime saisonnière : oh non, voilà le printemps !

Déprime saisonnière Déprime saisonnière
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 20 mars 2017, mis à jour le 29 mars 2024

C'est officiel, le printemps est arrivé ! Alors que vous devriez vous réjouir, boosté par les premiers rayons du soleil et prêt à passer votre vie à gambader gaiement dehors, voilà qu'en réalité, vous vous sentez tout cafardeux. Pas de panique, vous êtes tout simplement victime de ce qu'on appelle la déprime de printemps.

 

La déprime de printemps, Kesako ?
Tout le monde connaît la déprime du mois de novembre, quand les journées raccourcissent dramatiquement, les journées grises se succèdent (en 2014, le mois de novembre à Stockholm n'a compté que 7 heures d'ensoleillement !) et les températures passent en dessous du zéro pointé pour hiberner tranquillement tout l'hiver. Mais il existe une autre forme de dépression saisonnière qui a lieu, elle, au printemps.
Au lieu de ressentir un regain d'énergie quand arrive la belles saison, certaines personnes connaissent une fatigue extrême, un sentiment d'apathie, des difficultés de concentration, des infections à répétition. Il est communément admis que 5% de la population suédoise en souffre de manière très prononcée et 15% ressentent quelques uns de ces symptômes: déprime, manque d'initiative, ennui, réduction de leur capacités motrices?
La dépression saisonnière est une forme plus légère de dépression. Elle frappe les pays qui se trouvent situés le plus au nord ou au sud de l'équateur, au moins deux fois par an, au printemps et/ou en automne. Les symptômes peuvent durer de quelques semaines à un mois. Chaque individu est plus ou moins sensible au manque de lumière, et par conséquent à la variation de la durée du jour entre les saisons. Cela a sans doute quelque chose à voir avec l'hormone du sommeil, la mélatonine, qui contrôle notre rythme circadien, et aussi avec la sérotonine, un neurotransmetteur qui peut également être affecté par les variations saisonnières. Nous sommes simplement tous différents hormonalement et vulnérables à ce genre de changement, une vulnérabilité gravée dans nos gènes.

Quand le printemps donne le bourdon
Et oui, la neige a fondu, les fleurs annoncent l'arrivée du printemps, les petits oiseaux font entendre à nouveau leur chant mélodieux, les températures ont dépassé le zéro sept jours d'affilée, ce qui, en Suède, annonce officiellement l'arrivée du printemps, mais il est donc concevable de déprimer !
Le thermomètre qui joue au yoyo, les flocons de neige que vous prenez au départ pour une attaque de pollen, et l'envie irrépressible de ranger bonnets, gants et écharpes au risque de perdre vos doigts et vos oreilles ne jouent pas en faveur de cette période trouble. La météo du mois de mars oscillant entre soleil radieux et tempêtes de neige donne au terme ?giboulées? une toute autre dimension que celle à laquelle vous êtes habitués. Cela vous met dans un état de grande fatigue physique et morale. Le mental est atteint, premier point.

L'équinoxe vernal, ça vous parle ?
Comme vous le savez (ou pas ?), la durée du jour sur une année suit une courbe sinusoïdale, ce qui signifie que le rythme maximal de l'allongement de la journée aura lieu à l'équinoxe vernal, soit autour du 21 mars. Pendant cette période, chaque jour à Stockholm dure entre 5 à 6 minutes (!) de plus que le précédent. Ramené à une semaine, nous gagnons donc plus d'une demi-heure de jour. Et sur la totalité du mois de mars, les jours auront augmenté de deux heures et demi ! C'est pas une bonne nouvelle, ça ?
Et bien oui et non. Parce que si, à première vue, ce n'est que du bonheur, ce n'est pas l'avis de votre corps qui doit tout d'abord sortir de sa léthargie hivernale et n'est pas du tout prêt à absorber d'un coup un trop gros shot de vitamine D à en risquer l'overdose. Notre horloge biologique a besoin de se réadapter, elle ne suit tout simplement le rythme effréné des journées qui rallongent si rapidement. Le corps est touché, deuxième point.

Sous le soleil, exactement
Mais alors quoi ? Parce que quand même, qu'on se le dise, n'importe quel endroit sur la Terre bénéficie exactement du même nombre d'heures de jour chaque année. C'est juste la distribution qui diffère. En Suède, nous vivons juste à la mauvaise latitude ! Les humains sont conçus pour vivre à l'équateur. Le corps réclame sa dose de lumière 12 heures par jour, sinon notre moral en pâtit. Notre environnement nous nuit, troisième point.

 

Pour éviter l'humeur maussade
Est-ce irrémédiable ? Bien sur que non ! Mais il est inutile d'aller voir son médecin. Pour éviter ce gros coup de blues, imitez les Suédois, ils savent mieux que quiconque profiter du moindre rayon de soleil. Ils n'hésitent pas à partir au soleil pendant les jours sombres. Et qui n'a pas croisé cette personne à l'arrêt du bus, le visage tourné vers la lumière et les yeux fermés en train de littéralement boire les rayons du soleil ? 
On ne sait pas encore si ces dépressions sont plus fréquentes aujourd'hui, faute d'études scientifiques à long terme. Mais p
our éviter tout risque, il est conseillé de rester dehors le plus longtemps possible, de pratiquer une activité physique en extérieur et surtout d'en profiter dès 6 heures du matin, l'effet en étant alors encore plus bénéfique. Prenez de bonnes habitudes, vivez à heures régulières, évitez l'alcool, et réduisez le stress lié à votre état : la situation est normale ! Reposez-vous, prenez du temps pour vous, prenez soin de vous, acceptez cette situation passagère et tout ira mieux dans quelques semaines, lorsque les beaux jours seront installés.

D'ici là, guettez le soleil qui joue à cache-cache, n'en ratez pas une miette, et n'oubliez pas, la bonne nouvelle, c'est qu'à partir de maintenant et pour les six mois à venir, les jours seront plus longs que les nuits. Et que le chant des petits oiseaux, à 3 heures à peine sonnées un beau matin d'été, c'est quand même beaucoup moins charmant qu'à n'importe quelle heure un jour de printemps !

Mots clés
Vårdepression / Vårdeppet dépression de printemps
Hagel grêlon
Ljuset la lumière
Mörkret l'obscurité
Årtidsbunden saisonnier
Årstiderna les saisons
Deprimerad / deppig déprimé

Anne Donguy (lepetitjournal.com/stockholm) 21 mars 2017

Photo crocus : Miriam Glans
 

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Publié le 20 mars 2017, mis à jour le 29 mars 2024