

En plaçant la France au 5ème rang des médaillés des 5ème Jeux Mondiaux Militaires, derrière le Brésil grand vainqueur, la Chine, l'Italie et la Pologne, le Général Renaud qui conduisait l'équipe nationale a rempli son objectif
Lors de la présentation de l'équipe au Ministre de la Défense Gérard Longuet qui était en voyage au Brésil, le Général avait clairement exprimé le souhait de placer la France dans le peloton de tête des nations sportives. "Lors des précédents jeux militaires, nous avions obtenu 6 médailles d'or. Nous sommes ici avec une équipe extrêmement motivée et espérons clairement dépasser ce chiffre", confiait-il dans les salons du Consulat.
Se déroulant tous les 4 ans, avec en alternance les Jeux d'été et ceux d'hiver, les Mondiaux Militaires sont aux armées ce que les Jeux Olympiques sont aux civils.
Avec près de 6.000 athlètes, représentant 110 nations, ces jeux, peu médiatisés, réunissent pourtant tous les atouts pour séduire le public. En ce qui concerne la France, les chiffres parlent d'eux-mêmes : sur les derniers JO de Pékin, 33% des médaillés français étaient issus de l'armée. Les figures de la natation française, Alain Bernard, Hugues Duboscq et Florent Manaudou, font partie de cette grande famille, sans compter les espoirs présents à Rio : la championne du monde de Taekwondo, le vice-champion olympique de boxe et bien d'autres encore.
Un modèle unique au monde
Commandant depuis août 2007 le Centre National des Sports de la Défense à Fontainebleau, le général Renaud explique : "L'armée française qui compte 180 sportifs de haut niveau, investit énormément dans le recrutement et la formation des futures têtes d'affiche. Les jeunes recrues sont détectées et proposées par les fédérations. Après envoi d'un dossier et sur avis du ministère des sports, je les engage moi-même et propose qu'ils rejoignent les différents corps des armées ou de la gendarmerie afin d'avoir un statut administratif. Les athlètes sont ensuite détachés auprès de chaque fédération concernée pour leur entraînement et les compétitions. Ils sont toujours sous statut militaire, salariés de la défense, mais juridiquement ils sont sous la responsabilité de leur fédération. S'il y a un accident c'est la fédération qui les prend en compte. Elle les nourrit, elle les loge, les transporte sur les lieux des compétitions."
Aucun pays au monde n'applique une telle politique de recrutement de ses sportifs. L'objectif, au-delà du fait qu'elle tire vers le haut la condition physique des militaires, est de donner de l'armée l'image d'une institution jeune, sportive et dynamique.
En France, où le premier Sous-secrétaire aux sports civils date de 1927, le sport et la défense ont toujours été historiquement liés. Le sport organisé date de 1850 avec l'équitation et l'escrime qui étaient gérés par les militaires et représentent encore les fonds baptismaux du sport moderne.Preuve que l'histoire est toujours d'actualité, la belle médaille d'or de l'adjudant chef Didier Schauly au saut individuel : "Je suis au paradis avec cette médaille. La compétition a été un succès et nous pouvons tous être fiers de ce que nous avons accompli." lâche-t-il, ajoutant "Je suis aussi reconnaissant à l'équipe brésilienne qui a très bien préparé les chevaux pour cette compétition."
A l'issue de la cérémonie de clôture qui a vu le flambeau passer à la ville de Mungyeong en Corée du Sud pour les Jeux de 2015, tous les athlètes se sont dit heureux de leur participation, certains pensant déjà à leur préparation pour les JO londoniens en 2012. Quant au Général Renaud, avec 17 médailles, dont 11 en or, il pourra quitter ses fonctions la tête haute. Gageons qu'il continuera toutefois à garder un ?il sur les troupes qu'il a dirigées et dont certaines se retrouveront à Annecy en 2013, cette fois-ci pour les Jeux Militaires d'hiver.
Camille ESPAGNE (www.lepetitjournal.com ? Rio de Janeiro) mardi 26 juillet 2011






































