Installée au cœur de Manhattan, à deux pas de Madison Square Park et du Flatiron Building, The École est une école indépendante franco-américaine dont le programme bilingue s’adresse aux enfants de 2 à 14 ans, et qui est homologuée par le Ministère de l’Éducation nationale français et l’AEFE. Lepetitjournal.com est parti à la rencontre de son chef d’établissement, Jean-Yves Vesseau, et de la directrice des admissions, Mireille Desalm, qui portent haut les valeurs de bilinguisme et de bienveillance de leur établissement.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos parcours respectifs et comment vous êtes arrivés à The École ?
Jean-Yves Vesseau : Je suis arrivé en 2020, à la suite du départ à la retraite du fondateur, Yves Rivaud. J’arrivais d’Asie, je dirigeais le Lycée Français de Taipei à Taïwan. Auparavant, j’étais à Shanghai où j’étais proviseur adjoint du Lycée Français. J’ai également été prof dans plusieurs pays en Europe. J’ai passé presque toute ma carrière dans des contextes bilingues.
Mireille Desalm : J’étais parent fondateur. L’école a été créée en 2009, on était alors une douzaine de parents, il y avait vingt-quatre enfants en tout. En 2012, j’ai commencé à travailler aux admissions, et je suis devenue directrice des admissions en 2018.
Quels sont les principes de l’approche pédagogique de The École ?
Jean-Yves Vesseau : Le principe fondateur, c’est celui du bilinguisme. C’est vraiment le tissu de l’école, que ce soit dans le pédagogique mais aussi dans le public que l’on accueille. Pour nous, c’est important d’avoir des gens qui ont ce goût, qui ont la chance d’être déjà bilingues.
Ensuite, c’est une école qui met les enfants au centre de tout ce qu’on fait, que ce soit dans les emplois du temps qu’on va créer, dans les salles de classe, dans les projets qu’on met en place. Ça, c’est vraiment fondamental.
Concrètement, comment The École parvient-elle à allier le meilleur des systèmes français et américain ?
Jean-Yves Vesseau : On a cette richesse incroyable, cette ambition qui n’est pas facile, de mener de front deux programmes. J’ai travaillé dans d’autres contextes, dans des écoles bilingues qui faisaient une partie du programme français en anglais, mais c’étaient les maths français, l’histoire française… Ici, on fait les deux, on a deux fronts. C’est une approche qui permet d’avoir le meilleur des deux mondes : à la fois cette rigueur, cette ambition, cette richesse du programme français, que je pense inégalées dans ses attentes, et puis le système américain, qui va davantage porter son attention sur ce que les enfants peuvent faire concrètement, sur les compétences. On essaie de faire bénéficier les enfants des deux.
Mireille Desalm : Et au niveau des tous petits, on est convaincus de l’approche des deux langues dès le plus jeune âge, car c’est à ce moment-là qu’ils construisent le parler. C’est vraiment un succès de commencer lorsqu’ils sont très petits, car ce sont des éponges à cet âge-là.
Quel est le pourcentage de familles francophones que vous accueillez ?
Mireille Desalm : Je dirais qu’environ 13 % de nos familles ne sont pas francophones. Les enfants, c’est différent, à partir du CP, ils sont tous francophones. La Toute Petite Section, c’est moitié-moitié. La manière dont on construit chaque classe jusqu’à la Grande Section, c’est un minimum de 60 % de francophones. En général, on est au-dessus, on vise les 75 % pour avoir un bon niveau dans les classes.
La langue est-elle le seul critère d’admission ?
Jean-Yves Vesseau : Il y a d’autres critères d’admission, et ce sont des critères qui ont changé avec la fabrique de l’école. L’idée est d’avoir une école qui ressemble un peu à New York, c’est-à-dire qu’on essaie de chercher des profils un peu divers.
Et puis, c’est quand même axé sur les familles et leur projet. Aujourd’hui, on va privilégier les familles dont on sait qu’elles sont là sur le long terme, dont on sait que ce projet de bilinguisme a du sens. Parce que c’est peut-être le seul « danger » pour certains enfants, qu’au bout d’un moment, ils se demandent pourquoi ils sont là. Si le français n’a aucun intérêt pour la famille, les enfants peuvent souffrir un peu dans leur apprentissage. Pour nous, c’est un gros critère. De même, puisqu’on a très peu de places, nous privilégions les familles qui s’installent à New York sur le moyen ou long terme.
Comment The École intègre-t-elle les parents afin d’assurer une expérience éducative enrichissante pour leurs enfants ?
Mireille Desalm : On a un programme de parent ambassadeur, on a une association de parents qui est très active. Il y a aussi des Counselor Chats pour les parents, et on organise beaucoup de fêtes avec les familles. Et puis, il y a les petits déjeuners avec Jean-Yves.
Jean-Yves Vesseau : Oui, on organise un petit déjeuner mensuel, sans agenda. On donne rendez-vous le matin à 8h30. Les parents ont à peu près trois semaines pour s’inscrire, pour qu’on sache à peu près combien de croissants commander, il y a du café, c’est très informel. Les gens ont des questions, des doutes, des satisfactions, des choses qu’ils n’ont pas comprises, et on en discute. C’est très agréable, je prends un peu le pouls de la communauté, et les parents font remonter des choses que parfois, on n’entend pas.
Pour conclure, auriez-vous une anecdote inspirante ou amusante à partager qui illustre bien l’esprit de The École ?
Jean-Yves Vesseau : Il y a 323 élèves, on les connaît tous par leur prénom. Pour la plupart, on connaît aussi les prénoms de leurs deux parents, souvent des grands-parents, des nannies… Ça fait partie du boulot, et ça fait partie des choses qui sont des petits détails, que de pouvoir dire bonjour, et pas simplement un bonjour général mais à chaque enfant, tous les matins. L’esprit de l’école, c’est ça : c’est vraiment l’accueil, les enfants sont hyper heureux ici.
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