Savoir se réinventer en tant qu’expatrié en Espagne après une crise du covid qui a touché l’ensemble de l’économie mondiale est une tâche compliquée, mais un défi réussi pour Noreddine Meterfi. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous raconte son parcours.


Est-ce-que vous pouvez vous présenter et nous expliquer comment vous êtes arrivé en Espagne ?
Je suis Noreddine Meterfi, originaire de Paris, et suis arrivé en 1993 à Madrid, avec une bourse ERASMUS. Je suis tombé totalement amoureux du pays et suis encore là 30 ans après! A l’origine, j’ai une formation de journaliste, du CELSA et j’ai travaillé longtemps comme tel, puis je suis passé rapidement dans le monde de la communication. J’ai travaillé dans différentes agences de relations publiques, de communication, internationales. Entre 2014 et 2021 je gérais la filiale du groupe américain GTO. J’étais directeur pour l’Europe, basé à Madrid. On était principalement centré sur la communication du secteur santé et pharma. Je gérais l’équipe entre Madrid et Barcelone, d’une quinzaine de personnes jusqu’en 2021. Avec la crise du covid, notre activité a été forcément ralentie car beaucoup de nos clients ont gelé leurs projets. J’ai quand même réussi à tenir l’année 2020 sans trop de soucis, malgré le confinement, je n’ai pas fait de ERTE. Mais malheureusement l’année 2021 était encore plus compliquée et les Américains ont décidé de se retirer du marché européen.
Je tiens à insister sur le fait que c’est aussi mon réseau qui m’a permis de retrouver rapidement des clients et de rebondir
Comment avez-vous fait pour vous réinventer?
J’ai décidé de rebondir et de créer ma propre société avec une associée, Stéphanie Fenot. Il y a presque un an on a donc monté notre agence CYBELE DIGITAL, en hommage à la déesse de Madrid "Cibeles". Depuis un an, on offre aux sociétés aussi bien espagnoles que françaises des services essentiellement basés sur le marketing digital. On fait des campagnes de captation de leads, de publicité en ligne, on fait un peu de gestion de comunity management, des sites webs etc… Tout est axé autour de la communication de marketing digital. On est assez contents, l’activité est bien partie et on travaille avec beaucoup de secteurs. On a des clients variés aussi bien français, qu’espagnols et même américains. On a réussi à rebondir malgré tout. Je tiens à insister sur le fait que c’est aussi mon réseau qui m’a permis de retrouver rapidement des clients et de rebondir. Le fait qu’on soit bilingue, voire trilingue, on est capable de répondre rapidement aux demandes des entreprises. Je pense que c’est une des clés qui a plu. On est capables de travailler dans la langue de nos clients et notre connaissance des différents secteurs est clé pour se mettre dans la peau des clients. En étant basé en Espagne on arrive à être assez compétitif, par rapport à des agences françaises, on est moins chers, on apporte aussi ça. Il y a la valeur ajoutée de la connaissance du terrain, du marché, des langues, etc…
On aide nos clients à trouver des clients par la stratégie digitale et c’est ce qui nous différencie.
Comment est la vie à Madrid ?
J’ai la chance d’être très bien intégré dans la vie espagnole, la plupart de mes amis le sont. J’ai deux garçons qui sont nés en Espagne, scolarisés au Lycée français. J’ai vraiment la double culture à la maison et dans la vie quotidienne. Je ne suis pas complètement déconnecté de la France et je suis totalement intégré dans la société espagnole. J’ai cette chance là aussi. Madrid est une ville accueillante et qui donne sa chance aussi aux gens. J’invite les Français qui démarrent ici à vraiment faire l’effort d’apprendre la langue, d’oublier leurs habitudes françaises et évidemment, ça se passe très bien dès qu’on fait un pas dans le sens des Espagnols et des Madrilènes.
Par rapport à des agences françaises, on est moins chers, on apporte aussi ça. Il y a la valeur ajoutée de la connaissance du terrain, du marché, des langues, etc.
Quelles ont été les difficultés ?
J’ai eu plus de difficultés à fermer mon ancienne boîte qu’à ouvrir la nouvelle. En réalité c’est beaucoup plus simple de créer une société en Espagne qu’en fermer une. Il y a beaucoup moins de difficultés administratives, ça se fait assez rapidement, tout est bien rodé. Ça se fait en ligne, assez rapidement, il ne faut pratiquement pas se déplacer, sauf pour aller chez le notaire. Il n’y a pas trop d’embûches au niveau de la création des entreprises. Je pense qu’il y a toujours des freins ou des difficultés au niveau économique, ou des délais de paiement où l’Espagne est un peu compliquée, au niveau du système bancaire qui n’est pas toujours favorable. Mais il y a un écosystème plus positif pour l’entreprenariat. Le bilan est largement positif pour celui qui veut entreprendre.
C’est beaucoup plus simple de créer une société en Espagne qu’en fermer une. Il y a beaucoup moins de difficultés administratives
Un dernier mot ?
Notre objectif principal, c’est vraiment d’aider nos clients à positionner leur marque, leur produit sur le marché, à être visible sur les réseaux sociaux. De vraiment impacter les clients grâce à des stratégies digitales intégrales. On est à leur disposition pour les accompagner en ce qui concerne le positionnement, la captation de clients, on est focus sur l’aspect commercial et pratique. On les aide à trouver des clients par la stratégie digitale et c’est ce qui nous différencie. On n’est pas une agence de relations publiques, ni seulement d’image. On est axé sur des services concrets qui permettent de booster les ventes de nos clients. C’est ce qu’on essaie de transmettre. On se met dans la peau du commercial. On travaille main dans la main avec les équipes commerciales de nos clients pour leur offrir les meilleurs services. J’invite toutes les entreprises à venir nous connaitre et nous contacter. On est à leur disposition.
