Comac, l’avionneur chinois, engendre des succès dans la vente de ses modèles C909 et C919. Après Air Cambodia et d’autres compagnies de l’Asie du Sud-Est, Air Asia pourrait devenir un client étranger majeur.


Amitié cambodgienne
Mercredi 10 septembre, à Zhengzhou (Henan), une vente importante a été conclue par Comac (Commercial Aircraft Corporation of China), le constructeur chinois d’avions commerciaux. En effet, Air Cambodia, la seule compagnie cambodgienne agréée par l’IATA (International Air Transport Association), a confirmé l’achat ferme de 10 appareils chinois C909, et une option d’achat pour 10 autres. Cela correspond à une volonté de croissance de ce pays, qui vient d’inaugurer son nouvel aéroport international, Techo, géré par le Français Vinci.
De la même façon, trois compagnies indonésienne (TransNusa), vietnamienne (VietJet) et laotienne (Lao Airlines) avaient aussi signé pour des achats de C909, bien adapté pour des liaisons régionales de 2225 km à 3700 km. L’ensemble de ces achats ne pourront que renforcer la place de cet avion lancé en 2016, déjà livré à 166 exemplaires, qui se pose en rival de l’Européen ATR et du Brésilien Embraer.
Promesse malaisienne
Cependant, pour Comac, le défi principal est de vendre des C919, son avion phare pouvant voler jusqu’à 5555 km et accueillir 192 passagers. Sur ce segment, ce monocouloir entre directement en concurrence avec Airbus et Boeing.
Depuis ses débuts commerciaux en mai 2023, Comac n’a pour l’instant livré que 18 exemplaires de C919 à trois compagnies publiques chinoises, Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines. Pour autant, la vitrine fonctionne. En deux ans, plus de 1,5 millions de passagers ont déjà utilisé et apprécié le C919, et les trois majors chinoises ont déjà commandé des centaines d’appareils supplémentaires.
Là aussi, les premières commandes étrangères risquent d’affluer. Ainsi, selon le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke, le C919 susciterait un vif intérêt d’Air Borneo, une nouvelle compagnie, mais surtout d’Air Asia, le numéro un des low-costs en Asie. Tony Fernandes, son propriétaire, a confirmé cet intérêt lors du sommet « Belt and Road » tenu à Hong Kong. Il a notamment ajouté qu’il suffirait d’une journée de formation pour que ses pilotes puissent facilement passer du système Airbus à celui du C919.
D’autres défis
Toutefois, ce vif intérêt et ces commandes à répétition en Asie ne signifient pas pour autant que Comac va tout de suite dominer le marché mondial. Le premier défi sera celui d’obtenir des certifications pour voler dans tous les espaces aériens. Ainsi, en Europe, le C919 ne devrait pas être certifié avant 3 ou 6 ans.
Un deuxième enjeu pour Comac sera d’étendre sa gamme. Sur ce plan, le C929 représente le projet majeur de cette prochaine décennie, avec une capacité de vol de 12000 km et d’accueil de 440 passagers. L’espoir est qu’il puisse effectuer son premier vol commercial en 2035.
Enfin, pour la Chine, le but est aussi de développer un réseau de sous-traitants aéronautiques. Pour l’instant, Comac dépend encore de composants américains ou européens, comme par exemple ceux du Français Safran. Mais sur ce plan comme sur d’autres, la réactivité de l’industrie chinoise pourrait aussi très rapidement concurrencer les « anciennes » firmes du monde occidental.
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