Pour son premier vol en dehors des frontières de la Chine continentale, le nouveau moyen courrier chinois C919 concurrent chinois de l’A320 NEO d’Airbus sera visible dans le ciel de Hong Kong ce samedi 16 décembre.
L’avion chinois au-dessus du port de Hong Kong
« Le 16 décembre, le C919 effectuera un survol au-dessus du port de Victoria » a déclaré fièrement John Lee, Chief Executive de Hong Kong devant les journalistes ce mardi, rajoutant que « Pékin a choisi Hong Kong pour être la première ville que le C919 visitera en dehors du continent ». La démonstration en vol aura lieu vers 10h30 à 11h00 ce samedi 16 décembre. Si le temps le permet, le C919 décollera vers 10h30 de HKIA et survolera le port de Victoria d'ouest en est. Il survolera ensuite l'île de Hong Kong à deux reprises pour que le public puisse admirer de près cet avion. Depuis le 12 décembre et ce jusqu’au 17 décembre, l’avion sera visible à l’aéroport international de Hong Kong, aux côtés de l'ARJ21, le premier jet commercial développé en Chine, également produit par Comac. Les deux avions quitteront ensuite Hong Kong pour Shanghai dans l'après-midi du 17 décembre. Si ce voyage semble de courte distance, il préfigure néanmoins les ambitions internationales en matière de vols made in China, 15 ans après le lancement de cet appareil et 6 ans après son premier vol.
Indépendance chinoise
Premier moyen courrier produit par la Chine, le C919 est un avion monocouloir accommodant 168 passagers dont 8 en classe affaire. Son autonomie est de 5 555 kilomètres, ce qui le met en concurrence avec le Boeing 737 MAX (7 100 kilomètres d’autonomie). L’avion mesure 38 mètres de long, très proche de l’A320 (37,57 mètres) et du 737 MAX (39,5 mètres pour le modèle 8). Pour la Chine, l’enjeu est celui de l’indépendance nationale, même si, à ce stade la fabrication du C919 repose encore largement sur des technologies occidentales. Ainsi les moteurs Leap-1C sont-ils encore fabriqués par l’entreprise franco-américaine composée par Safran et GE Aerospace, CFM International. La production d’un moteur 100% chinois, le CJ-1000A du consortium chinois Aero Engine Corporation of China (AECC), devrait quant à elle prendre encore plusieurs années. De même, plusieurs systèmes critiques sont fournis par des équipementiers européens et américains. Les pneus sont par exemple fabriqués par Michelin. Les freins, les roues ainsi que l’électronique des commandes de vol seraient fournis par l’américain Honeywell. Le CR929, projet de long courrier chinois uniquement porté par Comac est au stade du développement.
Concurrent d’Airbus et de Boeing
A ce stade, le C919 ne dispose pour l’instant que de l’autorisation de l'aviation civile chinoise (CAAC) et attend encore les autorisations de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) et de l'Administration fédérale américaine de l'aviation (FAA), qui sont les deux autorités de référence, sur lesquelles se basent les autres pays pour autoriser à leur tour un avion à opérer dans leur espace aérien. Ces autorisations sont indispensables pour permettre les ventes de l’appareil à des compagnies étrangères. La compagnie d’état revendiquait néanmoins en début d’année 1 200 commandes et intentions d’achat et envisageait de produire 150 appareils par an pendant les 5 années à venir. Une commande importante de 100 appareils a d’ailleurs été passée depuis par China Eastern Airlines, le loueur irlandais AerCap s’étant engagé de son côté pour quels exemplaires tandis que le thaïlandais City Airways et le futur opérateur du Brunei Gallop Air ont aussi manifesté leur intérêt. Cependant, on reste loin des milliers de commandes mondiales d’A320 NEO et de 737 MAX dont les constructeurs occupent 98% du marché aéronautique chinois et 85% du marché mondial. Sachant que d’ici 2037, la Chine devrait devenir le principal marché aérien mondial avec 1,6 milliard de passagers, l’enjeu commercial est de taille pour Comac.
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