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Chroniques Masala : Recherche Rava Idli désespérément.

J’avais beaucoup d’aprioris, sur les expats qui, fréquemment sur les réseaux WhatsApp, postaient une demande d’adresse pour manger la meilleure raclette dans telle ou telle ville ou la meilleure façon de recevoir ou de revenir en Inde avec un bon saucisson pur porc, un foie gras ou même encore une alléchante côte de bœuf.

pohapoha
Écrit par Dominique Fieux
Publié le 22 avril 2024, mis à jour le 23 avril 2024

 

Lors de mon voyage en France au mois de  mars de l’année dernière, avec Nandini, j’étais parti avec pas mal d’appréhension sur ce que j’allais y retrouver en termes d’alimentation. Il est vrai que je n’étais pas rentré en France depuis 4 ans et le fait de vivre en couple avec Nandini depuis 3 ans avait changé mes habitudes gustatives. 

J'étais désormais végétarien, et j’avais découvert les richesses de la cuisine végétarienne Indienne ainsi que l’inutilité de consommer des viandes et poissons en Inde, au vu de leur qualité.

Uttapam

Mes amis cuisiniers et restaurateurs français m’attendaient avec impatience, jurant de me faire manger une somptueuse pièce de bœuf de Charolais mais cette idée ne m’avait même pas traversé l’esprit, tant je trouve un réel plaisir dans mon alimentation actuelle. Mon péché de gourmandise était alors, plutôt attiré par un très bon plateau de fromages, associant pâtes cuites, pâtes crues, crémeuses ou encore bien affinées.

Lors de notre arrivée et après une première nuit passée à l’hôtel, le petit déjeuner me rappela très vite que j’étais bien rentré au pays ! Où étaient les saveurs qui savaient si bien me chatouiller les narines dès mon réveil, sur quelle planète venais-je d’atterrir ou bien encore de quelle planète venais-je ?

Il me fallait me replonger dans la corbeille de viennoiseries, pain, beurre, confiture.

Donc à peine arrivés en France, la première chose à faire était de s’organiser pour retrouver un semblant de nos habitudes gustatives en Inde. Des légumes restent des légumes me direz vous mais si vous comparez un choux fleur Indien et un choux fleur français, un concombre, une tomate, vous en conviendrez très vite, c’est un casse-tête que de vouloir cuisiner à l’indienne avec des produits français. Le concombre à besoin d’être dégorgé pour être digeste, le choux fleur demande à être blanchi, les tomates en mars… Je ne voulais même pas y toucher. 

Et le pain ? Notre bon pain que l’on se lamente de ne pas trouver en Inde, la  bonne baguette bien croustillante, avec une bonne mie bien alvéolée ? Trop de levain, trop de levure ! 

Mon estomac me joue des tours, j’ai besoin de riz, d’un bon daal, de mes chapatis, je crains la constipation !

 Quant à ma belle envie de plateau de fromage ? Totalement disparue. Heureusement, il me restait mes valeurs sûres : une bonne tarte aux poireaux maison, quelques bons plats mijotés en prenant soin d’en écarter la viande, des légumes locaux et de saison, le tout accompagné de jolis flacons de vin du Jura et de Bourgogne qui savent patiemment attendre mes passages.

Cette année encore, je suis reparti en France en mars, bien décidé à ne pas subir les aléas de mon estomac, et à trouver toutes sortes de substituts pour transformer de la semoule de couscous en un bon upma, au risque de faire rendre l’âme au mixeur électrique en tentant de faire une bonne pâte à dosa.

Heureusement m’était venue la révélation ! Je me suis tourné sur une gamme de produits instantanés. Dosa, Idli, Poha, Upma, tous étaient du voyage, accompagnés de quelques pickle et chutney.

instant mix

C’est promis, je n’aurai plus un sourire moqueur et une pensée critique à la lecture de vos messages sur WhatsApp, La vie d’expats à son lot de petites surprises et heureusement que nous avons tous nos petites astuces pour les contourner.

Si quelqu’un a programmé un retour prochain en Inde, je suis preneur d’un bon pot de moutarde de Dijon…

 

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