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Zeta, la bière artisanale de l’Alboraya

La bière Zeta, une artisanale élaborée à ValenciaLa bière Zeta, une artisanale élaborée à Valencia
La bière Zeta dans un carton prêt à expédier (Photo©ZetaBeer)
Écrit par Francisco Puig Diaz
Publié le 20 août 2018, mis à jour le 20 août 2018

La bière est l’une des boissons les plus consommée en Espagne. Mais au-delà des grandes marques industrielles, les bières artisanales ont le vent en poupe depuis plusieurs années un peu partout en Europe. Valence n’échappe pas à la règle avec ses brasseurs régionaux qui élabore avec passion leur version de ce breuvage malté. Cette semaine nous avons bu les paroles des créateurs de la brasserie Zeta Beer.

De la maison à l’usine

Guillermo nous accueille dans les locaux de Zeta Beer, situés dans une ville à la périphérie de Valence plus connue pour la horchata que la bière : l’Alboraya.
Zeta beer, c’est d’abord l’histoire de trois copains de Valence : Guillermo Lagardera, Carlos Ramada et Manolo Fuentes. « Manolo est celui qui fait l’élaboration. Il faisait ses bières chez lui, dans sa maison. Carlos a étudié l’ingénierie industrielle. Quant à moi j’ai étudié l’agronomie. On s’est rencontrés au Politecnico » nous explique Guillermo.

L'équipe de Zeta Bier : de gauche à droite : Guillermo Lagardera, Carlos Ramada et Manolo Fuentes
L'équipe de Zeta Bier (de gauche à droite) : Guillermo Lagardera, Carlos Ramada et Manolo Fuentes

 

Ces trois amoureux du houblon décident en 2004 de se lancer dans l’aventure de la bière artisanale. La Zeta Hell, une lager de caractère, vendue uniquement en baril, commence à faire son apparition sur les comptoirs des bars Valenciens. « Nous avons démarré en l’an 0 des micro-brasseries. On peut dire que nous avons un peu contribué à l’essor de la bière artisanale à Valence ! » avoue en rigolant Guillermo. « En fait, élaborer sa bière, c’est facile ! Cela demande très peu d’investissements en termes d’équipement. Avec avec la crise, beaucoup de personnes ont commencé par loisir et certains se sont lancés dans l’aventure commerciale ».

Le succès est rapidement au rendez-vous et ils déménagent dans leur nouvelle usine de la Alboraya en 2013. La répartition du travail est simple : Manolo est en charge de l’élaboration, Carlos contrôle le bon déroulé des process et le respect des normes, et Guillermo est en charge de la communication.

Alors que les bières artisanales ne représentent pas plus de 1% du marché espagnol, Carlos et ses acolytes pourtant ne considèrent pas les industriels comme des concurrents : « Il faut regarder les gros fabricants d’un autre œil. Ils arrivent à obtenir le même résultat final à chaque cuisson. Pour nous les artisanaux, c’est plus compliqué. Il faut que nous soyons très exigeants sur chaque étape de conception. Nous avons mis en place un modèle de contrôle très important sur notre fabrication et nous nettoyons les cuves ainsi que les tuyaux à chaque fabrication. Nous avons un protocole assez lourd. Les températures, la composition de l’eau sont également contrôlées de bout en bout. Faire une bonne bière tous les jours, c’est la clé de la réussite ».

Une production qui prend de l’ampleur

Zeta Bier s’est vite diversifiée en gamme pour atteindre un plus large éventail d’amateurs de bières : « Au total, nous avons sorti 11 variétés sur le marché. Trois bières sont disponibles toute l’année. Ensuite, nous en avons deux moins fortes qui sortent uniquement l’été et deux autres l’hiver qui peuvent tirer jusqu’à 8.7%. Nous allons étoffer notre gamme dans les mois à venir étant donné que nous allons agrandir notre capacité de production avec l’acquisition de nouvelles cuves de fermentation. »

Lors de notre visite, nous avons eu du mal à croire que seules trois personnes étaient en charge de la production de 80.000 litres de bière par an. Pour Guillermo, la raison est simple « Manolo est le seul à gérer la cuisson. Il n’y a pas besoin d’être plus nombreux honnêtement. Nos machines sont assez automatisées pour garantir ce volume de production ».

Manolo est en charge de l'élaboration des bières

Mais ce qui fait la force de Zeta Beer, c’est son mode de distribution : « 65% de notre production est en fût. Du coup c’est beaucoup plus facile à gérer pour nous en terme de logistique et surtout, il faut prendre en compte que la bière en bouteille est assez instable. Elle peut continuer à fermenter, ce qui est moins le cas des bières en fût. ».

La mise en baril de la Zeta Beer

Pour l’instant, la commercialisation des bières Zeta se fait essentiellement sur la péninsule ibérique, via le distributeur Bierwinkel. Quelques bouteilles ont été aperçues en France, Allemagne et en Italie mais sans réelle continuité dans le temps. La marque tente cependant de se faire remarquer au niveau international en participant à des compétitions de prestige comme la Craft Bier Cup à Dublin et le Bier Challenge de Barcelone. Ils ont ainsi été primés de nombreuses fois dans chacune des compétitions.

L’avenir s’annonce plutôt radieux pour Zeta Beer : « Nous allons sûrement faire quatre ou cinq bières qui seront disponibles continuellement. Cela va nous permettre de proposer plus de variété durant toute l’année. Nous serons probablement en capacité de monter notre production à 150.000 litres par an. Quasiment le double de notre capacité actuelle. »

Drinkability : Le goût avant tout

Lorsque nous avons demandé à Guillermo ce qui distinguait les Zeta des autres bières, il est parti en réserve pour revenir avec cinq bouteilles que nous avons dégustées. Les bières hivernales, comme la Barrack ou Blackbell se sont distinguées par leurs arômes intenses de café pour l’une et de vin rouge pour l’autre. Mais c’est la Zendra qui nous a le plus surpris par son goût fumé. « C’est une bière qui se marie à merveille avec un curry vert. Elle apporte un contraste incroyable ! Nous disposons d’un éventail très large d’accords mets-bières avec la gamme que nous proposons ».

Les gens sont en recherche de goût, c’est une réelle revendication dans la région.

« Nous cherchons tous à sortir de l’industriel et essayons de nous concentrer sur le produit en tant que tel. La bière a cette particularité qu’elle peut se servir autour d’un grand cérémonial comme le vin, mais elle peut également se boire en regardant un match de foot sans trop réfléchir à comment la déguster ».

Une belle blonde des champs

Après avoir voyagé dans de nombreux pays, bu des litres de bières de toutes sortes, Guillermo a-t-il enfin trouvé son Graal, sa bière parfaite ? « Pour moi c’est une bière équilibrée, dans tous ses ingrédients. Mais c’est surtout une bière que l’on boit sans réfléchir, sans analyser et qui vous appelle à nouveau. Un concept que les Anglais appellent la Drinkability. Il faut pouvoir prendre une bonne gorgée de cette bière, sans qu’elle nous lasse. Il faut surtout la boire à la bonne température. Une bière, ça se boit avec envie ! »

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