Montréal s’ouvre à la lumière et aux regards du monde. Du 29 au 31 août 2025, la première édition du Festival de photographie et d’art contemporain aura lieu à l’Espace Fais-Moi l’Art, en plein cœur de Montréal. Trois jours dédiés à la photographie, à l’art contemporain, au cinéma et au dialogue. La programmation, foisonnante, traverse résonances lointaines, voix et visions.


Le Festival, porté par l’association Tokay, se veut un carrefour de dialogues, de rencontres, de paroles et de mémoire. La mémoire, comme lieu d’ancrage pour relire le passé et ouvrir l’avenir. Le thème de cette année ? « Écho du passé ». Films, causeries, expositions : autant de chemins pour faire résonner les voix et les images qui nous relient.

« Le passé. Qu’est-ce qu’un humain sans passé ? Un artiste sans passé ? Sans mémoire, sans repères, sans itinéraire… L’errance. Chaque humain porte en lui une trace. Chaque image raconte une bribe de vie. On a été. On a vu. On n’oublie pas. On soulève la question de la transmission », écrit Phalonne Pierre Louis dans son éditorial. La directrice de l'événement y explique le pourquoi du Festival de Photographie et d’art contemporain de Montréal :
« En tant que photographe, j’ai vite constaté qu’à Montréal, malgré l’effervescence culturelle, la photographie restait en retrait. La ville regorge de festivals de théâtre, de musique, de danse, mais les occasions de mettre en lumière l’image fixe sont rares. C’est de ce constat qu’est née l’idée : créer un festival qui revendique la place de la photographie dans notre société. Cet événement ne se limite pas à l’image immobile : il entend aussi célébrer l’image en mouvement à travers le cinéma».

Haïti en avant
Haïti est à l’honneur de cette première édition avec une grande exposition retraçant plus d’un siècle d’histoire visuelle, de 1860 à 1980. Plusieurs photographes haïtiens ayant travaillé sur le XIXe siècle haïtien seront aussi de la partie : Louis Doret, Édouard Peloux, Dietz, Eugène Mevs, Benoît Couba, ainsi que des photographes anonymes.
« Chacun, avec un style visuel distinct et profond, invite à (re)découvrir, sous tous les angles, la beauté et les soubresauts de ce pays, étalés sur plus de 100 ans et autant d’images fixes, parfois monochromes, parfois en couleur, très contrastées et vibrantes, pour une immersion édifiante dans notre présent », précise le comité du festival.
La fondatrice de Tokay, Phalonne Pierre Louis, invite le public à entrer dans le monde de l’image : « Les images sont des témoins du monde. Elles sont des éclats de vie, des voix muettes qui racontent ce que nous ne pouvons dire. Sans elles, nos souvenirs s’évanouiraient, nos histoires se perdraient, et le temps lui-même se ferait silencieux. Ce festival est une invitation à écouter ces voix, à marcher à travers le passé et à rêver l’avenir. »
Première édition du Festival de photographie et d’art contemporain de Montréal
Les invité.e.s et la programmation
Des grands noms de la photographie et de la culture d’Haïti et d’ailleurs sont là : Rafaëlle Castera, Frantz Voltaire, Pierre Michel Jean, Réginald Jr. Louissaint, Afoali Ngwakum Akisa, Yves Loïc Kouadio et Éric Lafalaise. Plusieurs conférences ont déjà eu lieu en ligne sur l’histoire de la photographie haïtienne et l’importance de l’archive photographique. Deux films africains seront à l’honneur : Bal poussière de Henri Duparc (1989, fiction, 1h31) et La vie est belle de Mweze Ngangura et Benoît Lamy (1987, fiction, 1h20).
Le festival sera officiellement lancé le vendredi 29 août 2025 à l’Espace Fais-Moi l’Art, de 17 h à 19 h, avec un vernissage de l’exposition photographique suivi d’un cocktail d’ouverture. « Cette édition revisite l’histoire d’Haïti, du Congo et de la Côte d’Ivoire à travers des images fixes et en mouvement pour raconter ce qui nous lie, nous traverse et pour mieux comprendre la dynamique de ces sociétés », précise l’équipe.
Tokay OBNL
Tokay, l’association qui initie le festival, est née de l’initiative de plusieurs artistes et professionnel.le.s issus de l’immigration. À but non lucratif, elle a vu le jour à l’automne 2024, suite au constat du manque d’espaces et d’opportunités pour les artistes immigrant.e.s, exilé.e.s, réfugié.e.s et issu.e.s de la diversité sur la scène culturelle montréalaise et québécoise.
« Cette réalité, partagée par de nombreux artistes dont les membres de l’équipe, a conduit à la création de l’association dans une approche décoloniale, intersectionnelle et écoresponsable. L’association veut se distinguer des circuits traditionnels souvent exclusifs, en célébrant la richesse des identités culturelles et en soutenant les artistes issu.e.s des communautés noires, immigrantes, autochtones, LGBTQ+, ainsi que d’autres groupes sous-représentés, à travers des initiatives inclusives. »
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