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À Bolu, les factures bientôt multipliées par 10 pour les étrangers ?

Tanju Özcan le maire de BoluTanju Özcan le maire de Bolu
Tanju Özcan, le maire de Bolu lors d'une conférence de presse le 26 juillet
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 5 août 2021, mis à jour le 23 novembre 2021

Le 26 juillet, le maire de Bolu, Tanju Özcan, avait déclaré lors d’une conférence de presse vouloir faire payer les ressortissants étrangers 10 fois plus cher pour certaines prestations. Mardi 3 août, cette mesure a été approuvée par son conseil municipal. Le 22 novembre, il a été décidé que les étrangers payeraient les factures d'eau en dollars.

 

 

"On arrête les aides, ils ne partent pas. On refuse de donner des autorisations pour l'exercice d'une activité professionnelle, ils ne partent pas. A partir de maintenant, nous avons décidé de prendre de nouvelles mesures […] Nous multiplierons par 10 les prix sur différentes prestations, notamment les factures d’eau et certaines redevances, pour les ressortissants étrangers", a annoncé le maire CHP (opposition) de Bolu (province du nord-ouest turc) la semaine dernière. Ces propos sont principalement destinés aux réfugiés syriens qui se sont installés à Bolu après avoir fui la guerre en Syrie.

Des annonces critiquées

Suite à ces annonces, les critiques ont déferlé sur les réseaux sociaux, taxant Tanju Özcan de raciste et condamnant des mesures "discriminatoires et inconstitutionnelles". En effet, l’article 10 de la constitution turque prévoit un principe d’égalité entre tous les individus. En réponse à ces critiques Özcan a rétorqué que les citoyens de la République de Turquie et les étrangers ne peuvent pas avoir les mêmes droits dans le pays : "Le principe d'égalité mentionné dans la constitution est valable pour les citoyens de la République de Turquie".

Özcan avait également appelé le gouvernement à organiser un référendum sur le sort des réfugiés établis dans sa province.

Le 27 juillet, le siège du CHP avait publié une déclaration écrite indiquant que : "Les opinions du maire de Bolu sur les ressortissants étrangers n'engagent que lui", et considérant que le droit fondamental à l'eau ne devrait même pas être discuté au sein du parti.

 

Proposition acceptée par le Conseil municipal de Bolu

Ce mardi 3 août, le Conseil municipal a accepté la proposition controversée.

Malgré des votes contre de certains membres AKP (Parti de la justice et du développement) et MHP (Parti du mouvement nationaliste) du Conseil municipal, la proposition sera envoyée à la commission de la planification et du budget pour discussion, avant de revenir au Conseil municipal pour être définitivement adoptée.

Et le maire de Bolu de conclure la séance : "Ils partiront comme ils sont venus", avant de lancer du thé vers les conseillers AKP, faisant référence à l'action du président Erdoğan samedi dernier à Marmaris.

 

 

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