Le gouvernement turc est en train d’ériger un mur de 63 kms le long de sa frontière iranienne, dans la province orientale de Van. L’objectif est de rendre le pays inaccessible à l’immigration, au terrorisme, et à différents trafics.
C’est notamment suite à une vague d’immigration d’Afghans fuyant l'avancée des Talibans - depuis plusieurs mois déjà -, qu'avait été prise par la Turquie la décision de la construction d'un mur à sa frontière orientale.
L’agence Anadolu a annoncé, le 21 juillet dernier, que 3 kms de mur avaient déjà été construits (un mur de 3 mètres de haut utilisant des blocs de 7 tonnes), que 76 tours de contrôle avaient également été élevées le long de la frontière, tandis que 103 tours avec technologie infrarouge y étaient en chantier. Les autorités turques ont aussi creusé 110 kms de tranchées, avec ce même objectif de protéger la frontière.
Van est un havre pour les migrants qui tentent souvent de rejoindre l’Europe depuis le Moyen-Orient, de nos jours essentiellement des migrants afghans fuyant leur patrie.
Cité par l'agence Anadolu, Yusuf Durani, gouverneur du district de Çaldiran (Van), a indiqué multiplier les renvois de migrants en les transférant vers des centres de rétention administrative.
C’est l'annonce du retrait des troupes états-uniennes d’Afghanistan qui a intensifié les combats entre l’armée régulière et les Talibans, provoquant un afflux massif de migrants.
La Turquie (qui a déjà 600 soldats sur place) s’est engagée à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul (principale voie de sortie pour les ressortissants étrangers en Afghanistan) une fois le départ effectif (prévu le 11 septembre) des troupes états-uniennes et de l’OTAN. La sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques Victoria Nuland a d'ailleurs déclaré, le 21 juillet dernier, que la présence des troupes turques à l’aéroport de Kaboul allait être "vital".
Pour sa part, l’Union européenne a récemment déclaré envisager une nouvelle aide financière pour l’Afghanistan et les pays voisins afin d’étouffer l’immigration vers l’UE.