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Fraternité d’armes franco-polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale

Plakat rekrutacyjny Armii Polskiej we Francji (Polska Misja Wojskowa w Anglii) autorstwa Władysława BendyPlakat rekrutacyjny Armii Polskiej we Francji (Polska Misja Wojskowa w Anglii) autorstwa Władysława Bendy
Plakat rekrutacyjny Armii Polskiej we Francji (Polska Misja Wojskowa w Anglii) autorstwa Władysława Bendy
Écrit par Estera Bąk
Publié le 20 septembre 2022, mis à jour le 21 septembre 2022

« J'implore ceux qui vivent encore de ne pas perdre espoir - Mais, quand le temps viendra, d'aller au-devant de leur mort - comme des pierres jetées par Dieu sur un grand rempart. » Cette citation vient d’une œuvre : Testament MójMon testament, en français, d’un célèbre poète polonais, Juliusz Słowacki (1809–1849). Ces mots montrent les grands sacrifices dont est capable le peuple polonais pour libérer son pays. Il a versé son sang pour retrouver l’indépendance quand sa patrie a été rayée de la carte à cause des Partitions, puis sous l’occupation nazie. Ce sont des blessures qui refusent de cicatriser. En dépit d’abattements récurrents, ce peuple ne cesse de défendre les valeurs qui sont profondément ancrées dans son identité. Malgré la débâcle de la Campagne de Septembre, en 1939, les Polonais n’ont pas déposé les armes et se sont battus au côté des autres nations ! Découvrons cette fraternité d’armes franco-polonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

 

Les Polonais sur tous les fronts, de la Norvège à Tobrouk

Les soldats de la Brigade autonome des chausseurs de Podhale (Samodzielna Brygada Strzelców Podhalańskich) ont participé aux combats pour la défense de la Norvège, puis de la Bretagne.

Dans le sud de l’Europe, les divisions polonaises ont reporté une victoire chèrement acquise au Monte Cassino, ainsi en ouvrant la route de Rome aux Alliés.

Les pilotes de la Division 303 ont contribué à la victoire dans la bataille de Grande-Bretagne.

Il en va de même pour la défense de la forteresse de Tobrouk, où la Brigade indépendante de chasseurs des Carpates (Samodzielna Brygada Strzelców Karpackich) a prouvé son courage.

 

Un soutien dès le début à la France

En raison de sa situation géopolitique, la France envahie est obligée à se soumettre au nouvel ordre,  imposé par le troisième Reich. Alors, tout est-il perdu ? Loin de là ! Le gouvernement, dont Charles de Gaulle fait partie, s’exile à Londres et annonce la poursuite du combat contre les Allemands.

La  France étant l’un des alliés clés, après le déclenchement de la guerre, beaucoup de soldats des troupes polonaises quittent leur pays pour se regrouper, en formant différentes brigades à Coëtquidan, comme la 3e division d’infanterie polonaise.

En plus, en tant que soldats des corps tactiques français, les Polonais ont combattu sur la Somme et en Champagne, sur la Ligne Maginot, et sur le canal de la Marne au Rhin.

 

La deuxième minorité la plus importante en France au cœur de la résistance

Avant et durant la guerre, les Polonais étaient la deuxième minorité la plus importante en France. Ils vivaient surtout au Nord du pays, dans la région des mines. Grâce à leur nombre et à une bonne organisation interne, ils se sont enrôlés dans les organisations communistes françaises comme OSC (Organisation Spéciale de Combat) et CGT (Confédération Générale du Travail). Leur activité s’est traduite par des raids de diversion dans l’industrie, des attentats, des sabotages et des grèves. La plus fameuse grève a eu lieu du 27 mai au 9 juin 1941 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, comptant environ 100.000 mineurs.

 

Plakat rekrutacyjny Armii Polskiej we Francji (Polska Misja Wojskowa w Anglii) autorstwa Władysława Bendy
Plakat rekrutacyjny Armii Polskiej we Francji (Polska Misja Wojskowa w Anglii) autorstwa Władysława Bendy

 

L’Organisation Polonaise de Combat pour l’indépendance (POWN)

Sous l’égide du gouvernement polonais en exil à Londres, l’Organisation Polonaise de Combat pour l’indépendance (Polska Organizacja Walki o Niepodległość – POWN) est née. Elle était dirigée par Aleksander Kawałkowski et Antoni Zdrojewski, en plus épaulée par les Britanniques (SOE - Special Operation Executive).

Initialement située au Sud, elle élargit ensuite sa sphère d’influence au nord de la France, allant même en Belgique et aux Pays-Bas. La signification de la création de POWN, (également appelée Monika – son nom de code) revêt une importance particulière, tant du point de vue politique que militaire. En vue d’affaiblir les nazis, leurs membres faisaient de la propagande anti-allemande, maintenaient les influences polonaises au nom du gouvernement en exil et participaient aux combats.

Il faut mentionner les autres mouvements clandestins auxquels les Polonais ont participé : F4 ( plus grand réseau de renseignements), FFI, FTP-MOI et le maquis. Avec le temps, on a pu observer un développement d'actions militaires aux allures de guérilla urbaine, par exemple en faisant sauter des ponts, en détruisant des lignes de chemin de fer.

 

L’insurrection nationale de 1944

Pendant l’insurrection nationale en France en 1944, les Polonais ont construit des barricades (par exemple à Saint-Ouen) et ont réussi à prendre l’Ambassade de Pologne à Paris, le Consulat et la Bibliothèque Polonaise.

La mobilisation de la Milice Patriotique (y compris les unités Gdańsk, Cracovie, Lublin) a contribué à la libération de Lille et Valencienne.

POWN combattait près de Saint-Denis et Saint-Paul. Somme toute, le nombre de décès s’élève environ à 5.000 Polonais, certains ont été déportés vers les camps de concentration.

 

En l’honneur de tous ceux qui ont perdu la vie en luttant sur le sol français, des plaques commémoratives à Malay-le-Grand, à Paris et sur le Tombeau du Soldat Inconnu à Varsovie ont été posées.

L’apport des Polonais dans la Résistance française est grand. Leurs efforts ont contribué non seulement à la victoire finale, mais aussi à l’approfondissement de l’amitié entre les deux pays. Un lien encore visible aujourd’hui, alors que la guerre est aux portes de la Pologne.