Après le passage de la tempête Filomena, les thermomètres affichent des températures qui ont rarement été aussi basses dans la Communauté valencienne. Ce n’est pas la première fois que la région connaît un épisode neigeux de telle envergure. Il y a soixante-et-un ans jour pour jour, le 11 janvier 1960, Valence se recouvrait d’un blanc manteau de neige.
Les valenciens se réveillent et ne reconnaissent pas leur ville. Il tombe des flocons sans discontinuer depuis des heures. Les enfants sortent dans les rues pour assister à ce curieux spectacle. Ils improvisent des batailles de boules de neige, confectionnent des bonhommes géants. Ils sont nombreux à voir la neige tomber pour la première fois. Pour eux, c’est comme dans un conte. Ils n’en croient pas leurs yeux.
Le tapis blanc s’étend jusqu’à la mer. Toute la ville est paralysée. Les écoles et les boutiques ont fermé. Les voitures ne roulent plus. La circulation est interrompue même dans des avenues comme Calle Colon ou Calle Xativa. Dans la gare centrale, les trains restent à quai. Valence est totalement isolée.
On rapporte de nombreux accidents de piétons qui s’essaient à des numéros d’équilibriste sur les trottoirs glissants. L’eau a gelé dans les étangs. Les tramways déraillent. Les autobus s’enlisent.
La tempête de neige a aussi endommagé les lignes à haute tension de la région. Il faudra plusieurs jours pour que l’électricité et l’eau reviennent dans les villages alentour. Les habitants ne peuvent plus écouter la radio et attendent, inquiets, que l’information leur parvienne par d’autres moyens. Ironie du sort, au même moment, les autorités locales sont en déplacement à Madrid pour annoncer à Carmen Martínez-Bordiú, la petite-fille de Franco, qu’elle a été élue Fallera Mayor Infantil de Valence.