On le sait, le travail est un facteur d’expatriation dans la troisième ville d'Espagne. Valencia attire des personnes en quête d’une nouvelle activité, sans qu’elles aient nécessairement une vision claire du marché de l'emploi local. Lepetitjournal.com vous livre quelques clés pour mieux comprendre l’économie de la région.
Selon le VII Pacto para el Empleo en la Ciudad de Valencia, la Communauté valencienne comptait au troisième trimestre 2023 une population active de 1.364.900 personnes, dont près d'un tiers réside à Valencia. On ne forcerait pas le trait en disant que la ville est le cœur battant de l'économie régionale, l’endroit où les opportunités de travail sont les plus nombreuses.
Plus d'emplois grâce au secteur des services à Valencia
Pour la population âgée de 16 ans et plus, le taux d’emploi de la Communauté valencienne atteint les 53,9 %, quand ce chiffre grimpe à 54,6 % à Valencia. Un taux en nette augmentation pour la ville par rapport au troisième semestre de l’année 2022 : 47.300 personnes de plus qu’en 2022 ont une activité fin 2023.
Presque tous les secteurs bénéficient de cette hausse, avec une mention spéciale pour celui des services, qui a accueilli 42.100 nouveaux travailleurs à Valencia. Seuls les secteurs de la construction et de l'administration observent un léger recul. Globalement, l'emploi a progressé de 7 % dans l'ensemble de la Communauté valencienne, un chiffre presque doublé dans la capitale, largement porté par le boom du tourisme et l'expansion des secteurs de l'hôtellerie et de la restauration.
Si près d'un emploi sur cinq est temporaire dans la Communauté valencienne, Valencia se distingue avec un taux de contrats temporaires inférieur, à moins d'un sur six. La ville offre donc des conditions de travail plus stables et attractives que le reste de la région.
Un chômage qui persiste dans la Communauté valencienne
Malgré la création de nombreux emplois, Valencia affiche un taux de chômage supérieur à celui de la Communauté valencienne. Dans la capitale, 12,6 % de la population active est sans emploi, contre 11,6 % pour l'ensemble de la région, et 11,8 % en Espagne. Les secteurs de l'industrie et des services sont les plus durement touchés par ce chômage persistant. Près de la moitié des demandeurs d'emploi à Valencia cherchent un poste dans le secteur des services. Bien que ces taux soient en baisse par rapport à 2022, le chômage reste un défi persistant pour la ville.
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Le travail des femmes et des jeunes en péril
Le genre, une inégalité tenace
L’Espagne est souvent vue comme un pays très progressiste, notamment en matière d’égalité homme-femme. On se souvient par exemple de février 2023, date lors de laquelle l’Espagne devenait le premier pays européen à accorder des congés menstruels. Pourtant, malgré ces avancées, des inégalités ternissent le tableau.
D'après une étude présentée dans le cadre du Plan pour l'intégration de la dimension de genre dans les politiques d'emploi de la région valencienne, le taux d'activité des femmes reste inférieur d'environ 10 % à celui des hommes. Cette disparité est particulièrement prononcée chez les femmes immigrées ou étrangères.
Bien que l’on observe au cours des 15 dernières années une diminution de 14,4% du nombre de femmes sans emploi, celles-ci continuent de se heurter à des conditions de travail précaires. En effet, 70 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes, et le taux de chômage féminin dépasse de 41 % celui des hommes.
Jeune = sous-employé ?
Les jeunes de la Communauté valencienne font face à un chômage particulièrement élevé, se retrouvant souvent sous-employés malgré leurs qualifications. Entre la dévaluation des diplômes et les conséquences persistantes de la pandémie de Covid-19, ce sont les 16-24 ans qui subissent le plus lourd tribut. Une étude menée par la Généralité valencienne et LABORA révèle que seulement 23,1 % de cette tranche d'âge est employée. La situation est encore plus critique pour les jeunes femmes, condamnées à la double peine : jeunesse et genre. Ces obstacles rendent leur insertion sur le marché du travail plus difficile, exacerbant les inégalités déjà présentes.
Des projets pour revitaliser la région valencienne
La Communauté valencienne et sa capitale redoublent d'efforts pour dynamiser le marché de l'emploi local. Dans le cadre de la Stratégie Urbaine Valencia 2030, la ville projette de créer un réseau de bureaux locaux pour l'emploi dans chaque quartier. Ce projet, qui débutera par des expériences pilotes, devrait ensuite être déployé à l'échelle de toute la ville.
Des programmes au niveau de la Communauté sont également en place. La plateforme LABORA collabore par exemple avec la région pour créer un marché du travail plus favorable à l’intégration des femmes. Le projet AVALEM TERRITORI entend, lui, dynamiser le secteur de l’emploi grâce à la numérisation. En parallèle, la Communauté valencienne encourage la semaine de 32 heures en offrant des subventions aux entreprises prêtes à adopter ce modèle novateur.