L’avenue de Nice à Alicante ne porte pas son nom par hasard. Cela fait plus de 50 ans que Jacques Médecin et José Abad, anciens maires de Nice et Alicante, ont officialisé un jumelage. Les deux villes avaient un but commun : conserver, respecter et partager les richesses de leurs traditions et cultures dans un esprit d’entraide solidaire.
Une importante vague d’immigration pied-noir vers Nice et Alicante
Comment évoquer le jumelage entre Nice et Alicante sans parler de leurs histoires similaires ? En 1962, après l’indépendance de l’Algerie déclarée par les accords d’Evian, les deux villes du littoral méditerranéen connaissent une importante vague d’immigration pied-noir.
Oran, dès le XIXème siècle, pendant la colonisation française, avait accueilli de nombreux immigrés espagnols en provenance de Valence et d’Alicante. La ville avait connu un autre flux d’immigration pendant la guerre civile (1936-1939), avec les républicains espagnols.
En 1962, alors que l’Algérie prend son indépendance, 50.000 pieds-noirs d’origine espagnole migrent à leur tour vers l’Espagne, dont 70% à Alicante. La même année, ce sont 800.000 Français qui reviennent d'Algérie. Une importante communauté pied-noir se dirige vers la Côte d’Azur. Près de 40.000 d'entre eux sont rapatriés à Nice. Les deux villes méditerranéennes se placent en véritables terres d’accueil pour les pieds-noirs. Une histoire qui a son importance, car c’est François Bouayad, rapatrié oranais et conseiller municipal d’Alicante, qui a suggéré ce jumelage à l’origine.
Le conseil municipal d’Alicante pose ses valises à Nice
Le maire d'Alicante, José Abad, et son conseil municipal foulent le sol niçois en février 1968, accueillis par le maire de Nice Jacques Médecin. Cela marque le début d’un lien de partage et de solidarité entre les deux villes. La première signature qui initie ce jumelage a donc lieu à Nice, en présence de Jacques Médecin et José Abad qui scellent cet accord par une poignée de main historique.
Les Niçois voyagent jusqu’à Alicante
Quelques mois plus tard, en octobre 1968, ce sont les Alicantins qui reçoivent Jacques Médecin et les élus municipaux niçois. La visite s’ouvre sur une réception à l’hôtel de ville d’Alicante, suivie d’une excursion dans le château de Santa Bárbara. La soirée se termine par une dégustation des spécialités culinaires du restaurant Babieca.
Nice prête son nom au bord de mer d’Alicante
Le lendemain a lieu l’inauguration de "l’Avenue de Nice" à Alicante. Nice donne ainsi son nom à une rue qui borde la plage sur 2 km. Une plaque ornée "Avenida de Niza" scelle cette union dans l’histoire.
Après un si bel échange, l'acte de jumelage entre Nice et Alicante est officiellement signé par José Abad et Jacques Médecin, au cœur du Palacio Provincial de la Diputación de Alicante. Une union qui dure maintenant depuis plus de 50 ans.