Chaque ville est une mosaïque d’histoires, de visages et d’émotions. Et Valence, baignée sous un soleil d’or, ne fait pas exception. Mais pour découvrir son âme, qui de mieux qu'un des 825.948 locaux pour nous la révéler... ou, tout du moins, nous offrir un regard unique sur cette ville ? Partons à la découverte de quatre quartiers typiquement valenciens, aux couleurs distinctes et surtout, à travers les yeux de quatre personnages qui les incarnent. Aujourd’hui, nous commençons notre voyage par le centre historique, baigné dans une lumière jaune d'or.
Il est 16h et chaque pierre semble murmurer une histoire. C’est ici que la ville a vu le jour en 138 av. J.-C., ici que son âme s’est forgée au fil des siècles. Sur l’hôtel de ville trône l'emblème de Valence : une chauve-souris. Symbole de la ville, elle fait écho à une légende médiévale. On raconte qu’une chauve-souris aurait averti le roi Jaime Ier (Jacques 1er d’Aragon) de l'arrivée imminente d'une armée ennemie, lui permettant ainsi de remporter une bataille cruciale. Depuis, ce petit animal nocturne orne fièrement les armoiries de Valence, rappelant que la chance peut surgir de l’obscurité.
Sur la place Ayuntamiento, la vie ne manque pas. Des locaux traversent en coup de vent, des touristes dégustent une paella tout en observant un groupe de jeunes tournant une vidéo du jeu "1, 2, 3 Soleil", probablement inspirés par la deuxième saison de Squid Game sortie il y a peu. Derrière eux, un couple est assis face à l’hôtel de ville, échangeant sourires et confidences. "Cet endroit a tout et rien à la fois", disent-ils, et c’est peut-être cela qui en fait son charme.
Un peu plus loin, dans une cervecería, la musique d’un guitariste de flamenco emplit l’air. Il chante et joue avec une telle passion que même le propriétaire, finit par se joindre à la danse.
En se perdant dans les petites ruelles étroites où des musiciens de rue se produisent, la musique emplit l'air et contribue à l’éveil de tous les sens. Non loin se trouve le Mercat Central, l’un des plus grands marchés couverts de Valence. Dans ce décor vivant, tous les chemins semblent converger.
Sur une place non loin, la petite place Almoina, où se trouve la cathédrale de Valence, un autre personnage attire l’attention. C’est là que Dimitri, un portraitiste, capture l’instant des touristes avec une précision intemporelle.
Dimitri : le portraitiste au cœur d’or
Depuis six ans, Dimitri est une figure familière de la place Almoina. Originaire de Grèce, il s’est installé à Valence après avoir parcouru l’Europe, armé de ses pastels et de son chevalet.
Chaque jour, il arrive à vélo, transportant dans son sac tout son nécessaire : une boîte de pastels gras désordonnés, une loupe pour ne négliger aucun détail, ses lunettes de soleil, deux parapluies, un chevalet et deux chaises pliantes. Sous l’ombre protectrice de ses parasols, il contemple le flux incessant de passants : touristes curieux, locaux pressés et enfants fascinés par ses coups de crayon.
Mon endroit préféré à Valence ? Ici, sur ma chaise, à dessiner.
Dimitri aime son métier, mais c’est aussi une passion qu’il porte depuis toujours. En Grèce, il passait des heures sur les places publiques à esquisser des visages, toujours fasciné par les histoires qu’il devinait dans les regards. Aujourd’hui, Valence est devenue sa toile. Il est désormais une partie du paysage, tout comme les vieilles pierres et le soleil éclatant qui inonde la ville.
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