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SIYELS : "Valencia est vraiment propice à la création artistique"

Siyels en train de jouer du piano au Matisse club à ValenciaSiyels en train de jouer du piano au Matisse club à Valencia
Écrit par Camille Hamentienne
Publié le 21 mars 2023

SIYELS, pianiste autodidacte, compositeur et interprète passionné, se produira ce mardi 21 mars au Centre del Carme Cultura Contemporània (CCCC) pour un concert gratuit en collaboration avec le designer et muraliste français Media ODV. À l’occasion de la Semaine des francophonies, ils nous feront vivre une performance inédite. Rencontre avec cet artiste originaire de Rouen qui a fait de Valencia sa source d’inspiration.

 

À Valencia, il y a une atmosphère qui est vraiment propice à l’inspiration et à la création.

Camille Hamentienne : Tout d’abord, pourquoi avez-vous choisi Valencia ?

SIYELS : Je suis un ancien Erasmus. Je faisais du droit et j’étudiais les sciences politiques ici à Valencia. Je suis revenu parce que la ville me manquait et parce qu’elle se développe énormément au niveau artistique. Par exemple, il y a Berklee, c’est comme le Harvard de la musique. On peut rencontrer beaucoup d’artistes, et c’est très enrichissant. La vie ici est également très agréable. Il y a une atmosphère qui est vraiment propice à l’inspiration et à la création. 


Vous êtes pianiste. Vous allez jouer au Centre del Carme Cultura Contemporània (CCCC) durant la semaine des Francophonies le 21 mars prochain, sur invitation de La Base Culture. 

C’est une belle opportunité pour moi de jouer là-bas et de performer avec le muraliste Media ODV pour la semaine des Francophonies. Je trouve qu’avoir mis le piano de l’Institut Français au CCCC est une super idée. C’est au cœur du centre historique de Valencia, dans un très bel endroit. On peut dire qu’il y a une petite communauté française dans la ville. On s’entraide. Il y a une bonne connexion grâce à La Base Culture, notamment autour de ce type d'événements culturels.

Pour moi, l’improvisation est la forme d’expression la plus honnête.

Quel est votre parcours dans la musique ? 

Je suis un pianiste autodidacte. On m’a proposé du travail assez tôt, j’étais pianiste d’un château en France. Ensuite, j’ai rencontré l’un des pianistes de l’Opéra de Paris qui m’a pris sous son aile, qui m’a écouté jouer et qui m’a proposé à une masterclass où il y avait deux places dans le monde, celle du Giornate del Cinema Muto de Pordenone. J’ai été invité par le biographe de Charlie Chaplin. Il y avait le réalisateur de Thriller de Michael Jackson qui était là, c’était incroyable. C’est la première fois que je partais et que je prenais l’avion. Cela m'a donné une vision beaucoup plus précise de ce que je voulais être.

 

le pianiste Syiels en train de jouer sur le piano de l'Institut français de Valencia
Olivier Bénier

 

À ce moment-là, j’étais en faculté de droit mais je voulais être pianiste. Pour mes parents, pianiste ce n’était pas un métier. Mais quand tu aimes quelque chose, tu as des propensions à travailler dix fois plus. Alors qu’il n'y a rien qui me motivait vraiment dans le droit. J’ai continué dans le piano. Je compose mes propres concerts. Je ne fais que composer et improviser. Pour moi, l’improvisation est la forme d’expression la plus honnête. J'ai beaucoup de mal à figer une composition, puisque c’est cette part d'improvisation qui offre beaucoup de vie à mes morceaux. J’ai composé pour le film “Beau Joueur” de la réalisatrice Delphine Gleize, qui a été récompensée par un César en 2000. Je souhaite développer mes projets artistiques encore plus loin. 

 

Concernant le développement de vos projets artistiques, vous les voyez plutôt en Espagne ou en France ? 

En  réalité, mes projets sont dirigés vers le monde. Tout le monde peut écouter ce que je fais. Être à Valencia me permet de faire énormément de connexions et de rencontres. J’ai l’impression que c’est plus bridé en France à ce niveau-là. Valencia est vraiment propice à la création artistique. Elle a été élue capitale du design 2022, il y a beaucoup de choses qui se créent. J’ai rencontré beaucoup d’architectes, cela m’a inspiré aussi. Cela me pousse à créer davantage. J’avance de plus en plus dans mes projets. J’ai une vraie vocation à apaiser les cœurs. Je pense que la loi ne réforme ni les mentalités, ni les comportements. Alors que j’ai pu constater que le piano, la musique avait un réel impact sur les gens.

J’ai des ambitions beaucoup plus grandes. La musique m’a offert des ambitions beaucoup plus grandes que celles que peut m’offrir le droit. On dit que la musique c’est le langage de l’émotion et je trouve cela très juste. J’ai vraiment constaté que lorsque tu t’exprimes avec la musique tu touches en profondeur les gens. D’ailleurs, à l’époque où j’étais en Erasmus, j’avais joué avec un rappeur. Il rappait en trois langues. J’ai compris que quand tu joues, tu donnes une émotion et en plus de cela tu inscris quelque chose chez les gens. Tu les apaises et tu leur dis quelque chose. Tu n'inscris pas un message en particulier, mais une émotion. Quand tu joues pour un film, c’est comme une madeleine de Proust, les gens reviennent à leurs émotions.

 

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