Charles-Baptiste, auteur, compositeur et interprète, était en concert à Valence les 14 et 15 mai derniers. Deux événements organisés par La Base Culture qui ont mis à l’honneur l’amour de l’artiste pour la langue française et la musique. Nous avons rencontré Charles-Baptiste pour en apprendre un peu plus sur son art, son parcours et ses nombreuses passions.
Coralie Lambret : Rappelez-nous en quelques mots votre parcours. Comment êtes-vous devenu auteur, compositeur et interprète ?
Charles-Baptiste : J’ai commencé le piano à l’âge de 6 ans et fait les Conservatoires de Pau puis Bordeaux. À 18 ans, j’ai dû faire un choix pour la suite de mes études. Comme il y avait déjà Kissin et Trifonov sur le marché, j’ai plutôt opté pour une prépa commerciale, qui était aussi un moyen de monter à Paris. Arrivé à la capitale, je me suis mis à jouer dans des bars. Je m’ennuyais beaucoup dans un bureau avec des chiffres alors j’ai envoyé quelques maquettes de chansons chez Universal, et j’ai eu la chance qu’ils me répondent !
Votre premier EP est sorti il y a dix ans. Depuis, vous avez parcouru beaucoup de chemin. Votre musique a évolué au cours des années. Comment définiriez vous aujourd’hui votre travail ? Est-ce important pour vous de toujours respecter votre style et composer ce que vous aimez et pas forcément ce qui plaît à la majorité ?
Depuis toujours, je me classe dans la catégorie Variété Française dont le terme varie en popularité selon les époques. En ce moment, je dois dire qu’on est dans une bonne période. On peut vite se perdre, surtout que les temps changent. C’est le compositeur Berlioz qui parlait d’artistes à “idée fixe”. J’aime l’idée du peintre qui cherche toujours sa couleur et finalement tourne toujours autour des mêmes. J’aime aussi l’idée que chacun a une place à trouver sur terre, cette place est unique et elle nous appartient. Le temps fait son œuvre de toute façon, et quand la mer se retire, on compte les coquillages.
Grâce à votre musique, vous faites la promotion de la francophonie un peu partout dans le monde. Est-ce important pour vous d’utiliser votre art au service de votre langue et de votre culture ?
«Be yourself, everyone else is taken», disait un illustre anglophone. Je me sens autant Béarnais que Français, Européen qu’habitant de la planète Terre. Mais surtout j’aime à grandir sur mes racines ! L’anglais est pour moi devenu la langue du business et l'espéranto n’a jamais vraiment réussi à percer.
Aussi la langue française en tant que langue natale me semble être le meilleur moyen de dire les choses, intimement, avec la précision et le flou que l’émotion nécessite. La richesse du français tient dans son renouvellement perpétuel.
Quand La Base Culture m’a proposé de venir, ils ont à peine eu le temps de prononcer les mots "piano" et "ancien couvent" que pour moi c’était déjà un grand oui !
En tant qu’artiste francophone, pensez-vous que les associations telles que La Base Culture ont une importance capitale pour promouvoir la francophonie à travers les arts et la culture ?
Tout à fait, ce sont des relais essentiels à l’international où la langue française gagne à être découverte autrement que par le seul apprentissage de la grammaire et du vocabulaire. Sans compter que l’équipe de La Base Culture est motivée, dynamique et sérieuse. Je salue au passage la Fonoteca Francesa, basée à Valence, et qui fait un super boulot de promotion de la pop française en Espagne.
Le 14 mai, vous avez fait un concert à Valence dans le cadre d’un événement organisé par La Base Culture au CCCC en collaboration avec l’Institut français. Pourquoi était-il important pour vous d’être là ?
Enfant, chaque année à la Toussaint, mes parents nous emmenaient à Calpe. On descendait en voiture depuis Pau, c’était interminable ! Alors, quand on entendait “on est à Valencia”, c’était comme si on était déjà arrivés : le sable chaud, les sardines grillées, les churros, le chocolat Valor et les amours de plage, sous les pédalos ! Quand La Base Culture m’a proposé de venir, ils ont à peine eu le temps de prononcer les mots piano et ancien couvent que pour moi c’était déjà un grand oui !