Cette jeune Galerie a très vite su se faire aimer des artistes contemporains de tous horizons et de toutes spécialités. Depuis son ouverture en décembre 2022, le dirigeant de la Galerie, Stéphane Alaux, peut faire un bilan positif des premiers mois d’exercice. Tout d’abord un bilan positif pour l’art, puisqu’il a réussi à rassembler une grande variété d’œuvres contemporaines au sein de son espace artistique, et par voie de conséquence, un bilan positif pour la fréquentation d’un public curieux et motivé par la découverte d’œuvres originales difficiles à voir ailleurs. C’est donc avec confiance et audace que Stéphane Alaux - maintenant accompagné par son Directeur Artistique, Gustavo Borges-Tomasini – capitalise sur son idée de faire de sa galerie valencienne l’une des meilleures galeries d’Espagne...
Aujourd’hui, lepetitjournal.com met en avant deux artistes amoureux des visages de l’Asie et de l’histoire qu’ils racontent, l’un étant Thaïlandais et l’autre Français "parisien", de souche vietnamienne.
Les tableaux d’Attasit Pokpong réinventent le mystère !
La Thaïlande aussi a donné rendez-vous à l’art à Valencia, par la main d’Attasit Pokpong, artiste confirmé, dont les œuvres sont exposées et appréciées dans le monde entier depuis 2004. Cet homme né en 1977 s’est toujours dédié à l’art puisqu’il peint et expose depuis les années 1990. Ses études ont porté sur ce même sujet et lui ont permis d’obtenir un diplôme artistique du Rajamonkong Technologie Centre à Bangkok. On peut dire qu’il est guidé par des lignes directrices dont il ne s’écarte pas tellement, dans la mesure où ses personnages sont souvent inspirés de membres de sa famille et que s’il s’intéresse à un contexte urbain, c’est celui de sa ville de naissance et d’élection, Bangkok ! La proximité le stimule, même si, à contrario, ses paysages et ses portraits imposent toujours une certaine distanciation...
Amour et pudeur se mêlent intimement dans les sujets de ses peintures et dans sa peinture elle-même. L’amour pour les visages qu’il peint se traduit par la délicatesse des touches, la finesse des décors floraux des chemisiers féminins, par exemple, ou encore la précision des traits et cette perfection de peau qui sublime un visage. La technique du sfumato (flou) donne encore plus de légèreté et de finesse et pourtant l’aspect lisse et brillant des faciès évoque sans erreur un visage de poupée, peut-être pour arrêter le cri d’un homme ému par l’humanité de son sujet et créer avec lui une distance salvatrice... Les récurrentes lèvres colorées à outrance et presque fluo sont en opposition avec la douceur des tons utilisés pour peindre les portraits si lisses de femmes sans âge... On y verrait presque une négation de la parole, la couleur violente annihilant les formes pour constituer un bâillon virtuel... Attasit Pokpong est donc une énigme à percer, un point d’interrogation à positionner au bon endroit (mais lequel ?) et il est surtout à découvrir à la Galerie Alaux, aux côtés d’autres artistes contemporains, parmi les meilleurs.
Hom Nguyen dessine sa propre trace et embarque la jeunesse dans son sillage
Hom Nguyen se plaît dans la liberté gestuelle pratiquée sur une toile blanche, sans forcément de chemin prédestiné ! La technique du "gribouillage" lui permet un échauffement à l’inspiration, constituant un genre de marathon pictural, le coureur de fond attendant son heure ! Son heure ? C’est le moment où les traits qui s’entrecroisent, se chevauchent, se superposent au gré de leur fantaisie ou de l’aimantation de la main qui travaille vers la toile. À ce moment précis, une ombre apparaît et c’est elle qui donnera la forme initiale de l’œuvre. Cette ombre est mise en valeur par une charge d’encre noire, parfois estompée par une éponge, pour alléger et créer une nuance. Du néant naît le gris, puis le noir et les formes, pour donner vie à la toile grâce à la technique du dripping, qui consiste à lancer au couteau des couleurs primaires selon une trajectoire de ligne droite. La peinture acrylique utilisée est mélangée à un gel qui densifie la matière et crée montagnes et vallées sur l’œuvre finale...
Autodidacte, Hom Nguyen est un exemple de ce que l’inspiration peut faire si la personnalité est assez forte et courageuse pour vivre son rêve. Le rêve étant lui-même issu de l’hérédité familiale et du contexte d’origine, la famille Nguyen faisant partie d’une première génération de boat people. Hom, né à Paris mais porteur d’une histoire génétique et culturelle qui le soutient et l’éclaire, est aujourd’hui une figure incontournable de l’art français, dans toute sa dimension de partage et de pédagogie tournée vers la jeunesse mais aussi vers le néophyte, rassuré par une peinture accessible et percutante, qui touche un désir d’esthétique mais fait également vibrer une corde affective. Les tableaux grands formats de Hom Nguyen sont en effet porteurs d’une richesse de sentiments variés et contrastés, dans une certaine douceur ne pouvant être obérée par les attaques de couleurs et de formes, parfois violemment affrontées...
Adresse : C. del Poeta Querol, 46002 València, Valencia
Du mardi au samedi, de 11h à 14h et de 17h à 20h. Possibilité de visites privées.