Le PP et Vox sont parvenus ce mardi 13 juin à un accord pour mettre en place un gouvernement de coalition dans la Communauté valencienne.
Vox et le PP gouverneront ensemble dans la Communauté valencienne
Après une réunion de deux heures et demie, le PP, parti qui a remporté les élections régionales, et Vox, dont les 13 députés sont décisifs pour que les populaires atteignent la majorité absolue à Les Corts, ont conclu un accord basé sur cinq axes pour la Generalitat Valenciana.
Il a été convenu que dans le conseil d'administration de Les Corts - l’organe législatif de la Communauté valencienne - Vox aurait la présidence et le PP la vice-présidence et un premier secrétaire.
Cet accord fait directement suite au pacte de gouvernement du PP et Vox à la mairie d’Elche (Alicante), le premier dans une grande ville. Grâce à cette alliance, les onze conseillers du PP et les trois de Vox disposent de la majorité absolue dans la ville. L'une des plus grandes innovations qui résulte de ce pacte entre le PP et Vox sera la création du Département de la famille et des personnes âgées, qui sera dirigé par Aurora Rodil, et qui comprendra des compétences liées à la promotion de l'enfance et de la naissance, ainsi que des politiques en faveur de la vie.
Face à cette alliance, Compromís promet d'agir comme un "digue de retenue" afin qu'aucun pas en arrière ne soit fait par rapport à tout ce qui a déjà été obtenu pour le collectif LGTBI. Comme par exemple des tentatives d'élimination de la loi LGTBI la plus avancée d'Espagne.
Un macho contre une alliance
Le porte-parole de campagne du PP, Borja Sémper, a défini lundi comme une "ligne rouge" la présence - dans un éventuel gouvernement avec Vox dans la région - de Carlos Flores condamné pour violence sexiste. C’est pourquoi Vox a décidé, ce mardi, de sacrifier son candidat afin d’entrer en coalition au sein du gouvernement de la Generalitat.
Cependant, Carlos Flores lui-même a confirmé qu'il ne se retirerait pas et qu'il continuerait à avancer. Bien qu'il ne fasse pas partie de cette coalition gouvernementale, il sera le chef de file de Vox pour Valencia aux élections législatives du 23 juillet, déplaçant ainsi le problème des Corts valenciennes vers le Congrès.
Cet accord a largement été critiqué, notamment par la porte-parole du gouvernement et ministre de la Politique territoriale, Isabel Rodríguez. Elle a qualifié le pacte conclu entre le PP et Vox dans la Communauté valencienne de “honteux”. Selon elle, la violence de genre est un sujet très sérieux qui ne peut être banalisé, aucune attitude ne peut être tolérée et elle ne peut être utilisée comme monnaie d'échange, même pour la formation d'un gouvernement.
Quant au PSOE, sa porte-parole, Pilar Alegría, a qualifié ce pacte d'"embarrassant" et de “honteux” pour le PP. Elle a déploré que le PP soit prêt à “gouverner à tout prix”, même en faisant des pactes avec l'extrême droite, dirigés par des personnes reconnues coupables de violence sexiste.
Un accord sur cinq axes stratégiques
En l'absence de Carlos Mazón pour évaluer l'accord cet après-midi, le coordinateur du PPCV, Juan Francisco Pérez Llorca, a déclaré qu'ils en étaient “très satisfaits, très heureux et très excités”.
Cet accord entre PP et Vox dans la Communauté valencienne repose sur cinq axes stratégiques, selon le document que les deux parties ont signé ce mardi. Reprenant très largement les points forts du programme du PP et de Vox pour la Communauté valencienne, à savoir la fiscalité, la sécurité, l’éducation et le respect des traditions. Voici les cinq axes inclus dans le document :
- “La liberté, pour que nous ayons tous le choix”
- “Le développement économique, pour réduire les dépenses inutiles et stimuler l'économie”
- “Santé et services sociaux, pour renforcer la santé publique et les services sociaux”
- “Signes d'identité, pour défendre et récupérer nos signes d'identité”
- “Soutien aux familles, encourager la natalité, la sécurité et la promotion des familles”
Le programme du Partido Popular pour Valencia et la Communauté valencienne
L'accord comprend les phrases suivantes à la fin : “Cet accord de principe inclut également la présidence des Corts pour Vox et la première vice-présidence et le premier secrétariat pour le Parti Populaire. En outre, il a été convenu de créer une équipe de travail formée par les deux parties où seront développés les points de l'accord de gouvernement”.
Entre un parti qui mise sur “la prévention” et “l’économie circulaire” pour préserver les habitats naturels (PP) et l’autre qui veut lutter contre “l’écologisme radical”, “protéger la valeur environnementale de la chasse et la pêche” ou encore la “réindustrialisation” de la région (Vox), cela soulève de nombreuses questions relatives à l’environnement et à la pollution dans la région. En outre, l’alliance du PP avec un parti qui “dit que la violence sexiste n’existe pas” pose aussi la question des femmes et des droits LGBTQ+ dans ce nouveau gouvernement.
Nous avons pu en avoir les preuves dans le laboratoire de VOX, la Communauté de Castille-et-León. En effet, après plus d’un an de gouvernement de coalition PP/Vox dans la communauté, cette alliance a déjà remis en question le droit à l’avortement en proposant une quatrième échographie (en 4D) au cours du premier trimestre de grossesse et la possibilité d’écouter les battements de cœur du fœtus dans l’espoir de dissuader de prendre la décision d’avorter. En ce qui concerne les droits queer, la loi LGBTQ+ qui garantit l'égalité réelle et effective des personnes LGBTQ+ en Espagne n’existe toujours pas en Castille-et-León, le PP n’ayant pas donné d’importance au projet de loi.