Hier se déroulaient les élections municipales et régionales en Espagne. Elles ont été marquées par le retour en force du Partido Popular (PP) qui a obtenu 35% des voix dans la Communauté valencienne et les clés des mairies de Valencia, Alicante et Castellon. Le PP compte s’allier avec l’extrême droite pour gouverner. On fait le point.
Le PP rafle la mise et s’allie avec Vox dans la Communauté valencienne
Ce dimanche 28 mai se déroulaient les élections municipales et régionales de la Communauté valencienne, et les urnes ont consacré le Partido Popular pour un mandat de quatre ans. Le mouvement incarné par Carlos Mazón, qui devient le nouveau président de Generalitat Valenciana, obtient 40 sièges pour 35% des voix. Le PP a totalement renversé le rapport de force en doublant son nombre de sièges en 4 ans.
Une alliance possible avec Vox
Même si ce succès est considéré par le PP comme une victoire flamboyante, il manque 10 sièges au parti libéral-conservateur espagnol pour obtenir la majorité absolue à l’Assemblée de la Communauté valencienne. Pour obtenir une majorité stable, Mazón a donc choisi l’autre grand vainqueur de la soirée, le parti d’extrême droite Vox, qui a obtenu 13 sièges soit 3 de plus qu’aux dernières élections.
Amertume et déception pour la gauche dans la Communauté valencienne
De l’autre côté de l'échiquier politique, le résultat est amère. Ce mauvais score est à relativiser dans la Communauté valencienne pour les socialistes du PSOE qui ont eu de meilleurs résultats cette année qu’aux dernières élections avec 4 sièges supplémentaires. Ils perdent tout de même la présidence, principalement à cause de l'affaissement de leurs alliés comme le parti valencien Compromis, troisième force électorale, qui est passé de 17 à 15 députés, ainsi que les centristes du parti Ciudadanos qui s’est totalement effondré en 4 ans passant de 17,5% des voix à à peine 1,5 aujourd’hui. Autre disparition au parlement de la Communauté valencienne qui met à mal la gauche, Podemos (Unides Podem) n’a pas réussi à conserver un de ses 8 sièges obtenus en 2019.
Triomphe de la droite dans les trois provinces de la Comunitat Valenciana
Le PP a obtenu 14 représentants à la députation provinciale de Valencia, suivis du PSOE avec 12 représentants, alors que Vox en obtient 2 et Compromis 3. Ce résultat permet au bloc des droites de récupérer le pouvoir après s’être emparé du siège décisif en battant le parti Ens Uneix.
Le PP atteint également la majorité absolue à la députation provinciale d'Alicante avec 17 députés sur 31 représentants, soit un de plus que le minimum requis pour gouverner. Le PSOE fait quant à lui un score honorable avec 13 députés, et Vox entre au parlement provincial pour la première fois avec un député.
Quant à la province de Castellon, même triomphe du PP qui obtient la majorité absolue avec 14 députés sur 27 représentants. Un meilleur résultat qu’en 2019.
Le grand retour du Partido Popular à la mairie de Valencia
La tête de liste María José Català succède à Joan Ribo à la mairie de Valencia. Après son échec de 2019, cette avocate de 42 ans a finalement gagné les élections municipales et souhaite “défendre l’héritage de Rita Barbera (maire de Valence de 1991 à 2015)”. Après huit années hors du pouvoir, c’est un grand succès électoral pour le PP qui revient en force et change la couleur dominante du conseil municipal valencien.
Luis Barcala, le maire sortant d’Alicante, lui aussi encarté PP, est réinvesti. À Castellon, le PP remporte également les élections avec 11 conseillers municipaux. La candidate Begona Carrasco doit toutefois s’allier avec Vox pour devenir la nouvelle mairesse.
Des résultats similaires en Espagne : montée de l’extrême droite et abstention
Au niveau national, les résultats observés dans la Communauté valencienne se vérifient et gardent sensiblement le même ordre de grandeur même si le PP a obtenu des scores supérieurs dans la région. Les élections sont aussi marquées par l’avancée majeure de l’extrême droite qui a doublé son nombre de voix, passant de 800.0000 en 2019 à 1,6 million aujourd’hui, ce qui représente 7% des suffrages exprimés.
Il est aussi important de souligner une augmentation de l’abstention de plus de 6 points par rapport à 2019, passant de 24,2 à pratiquement 31%. Cette tendance marque la perte d’intérêt des citoyens pour la politique.
Sur le même sujet
L'annuaire 
