Les Fallas 2019 prennent un bel accent français avec la Falla Na Jordana, une commission de la catégorie "Especial" dont le thème est Paris ! Aussi bien satirique que poétique, elle reprend bon nombre d’images liées à la Ville Lumière. Arrivée 5e au classement final dans sa section, elle n’a pas su convaincre le jury. Pourtant, elle a trouvé sa place dans le cœur des Français de Valencia. Zoom sur une falla qui nous a particulièrement touchée.
« J'ai deux amours, mon pays et Paris. Par eux toujours, mon cœur est ravi » chantait Joséphine Baker en 1930 et déclarait son attachement à sa ville d’accueil. 90 ans plus tard, la célèbre chanteuse américaine est un des ninots composant l’œuvre monumentale de la Falla Na Jordana. La commission clame ainsi son amour à la capitale française au travers des sculptures imaginées par Ramon Pla et réalisées par Toni Pérez.
Tout y est : Les entourages Guimard des stations de métro, les célèbres cabarets du Moulin Rouge et du Chat Noir, l’Arc de Triomphe, le Mime Marceau, Mai 68, la Commune, une guillotine symbolisant la Révolution française et même la Maire de Paris, Anne Hidalgo, sont quelques-uns des ninots qui entourent les deux figures centrales. Celles-ci représentent deux parisiennes, dont l’une est habillée en costume d’homme, en train de danser sur le Sacré-cœur.
Qui sont-elles ? Rien n’est dit à leur sujet mais on pense bien évidemment à Gabriel "Coco" Chanel, Georges Sand ou encore Colette, ces Françaises et parisiennes d'adoption qui ont tant marqué l’histoire par leur force et leur indépendance. L’image est en tout cas très forte. Peut-être trop. Et c'est probablement ce qui a coûté le premier prix à Na Jordana, une Falla plutôt progressiste face à un jury fallero réputé très conservateur et composé uniquement d'hommes cette année.
La satire n’est pas en reste avec une caricature d’Emmanuel Macron rappelant le célèbre tableau de David sur le couronnement de Napoléon. Le Président de la République française est représenté en train de couronner Pablo Casado, président du Partido Popular. "Le sacre du néoliberalisme" est le titre de ce "tableau" parodique qui dénonce la politique économique française et espagnole, Macron semblant adouber le chef du principal parti conservateur espagnol.
Mais ce qui nous a le plus enthousiasmé, c’est un tout petit détail que vous trouverez justement à gauche de la saynète avec Emmanuel Macron. Regardez bien en bas, planté dans le gazon, un panneau reprenant la une du quotidien parisien Le Petit Journal ! On ne sait pas si c’est un clin d’œil à notre édition d'avoir choisi plus particulièrement ce journal français du début du XXe siècle, mais quel fut notre surprise de voir le nom de notre site dans cette Fallas 100% française !
Vous avez jusqu’à mardi pour découvrir l’ambiance parisienne de cette très jolie Falla. Après, elle disparaîtra dans les flammes de la Crema. Et n’oubliez pas, même dans les moments les plus sombres et comme le chantait Maurice Chevalier en 1939 : « Paris sera toujours Paris ! »