Édition internationale

Coup de filet historique contre le narcotrafic à Valencia, plus de 50 arrestations

Une vaste opération policière menée lundi à l’aube dans la province de Valencia, avec des ramifications jusqu’à Alicante et Murcie, a permis de démanteler une organisation criminelle spécialisée dans l’introduction de cocaïne à grande échelle par le port de Valencia. Plus de 50 personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles plusieurs dockers, et les enquêteurs prévoient au total jusqu’à 86 interpellations.

Au premier plan, dans un emballage marron, 3 330 kilos de cocaïne saisis au port de Valence en 2023.Au premier plan, dans un emballage marron, 3 330 kilos de cocaïne saisis au port de Valence en 2023.
Au premier plan, dans un emballage marron, 3.330 kilos de cocaïne saisis au port de Valence en 2023. / Policía Nacional
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 22 septembre 2025

Une opération d’une ampleur inédite en Espagne

Baptisée « Spider », l’opération a été coordonnée par la Police nationale et supervisée par le juge d’instruction n°15 de Valencia avec le soutien du parquet antidrogue. Elle constitue l’un des plus grands coups de filet antidrogue jamais menés en Espagne.

Dès 5 h 30 du matin, plus d’une centaine d’agents, appuyés par les unités spéciales GEO et GOES, des drones, un hélicoptère et des brigades cynophiles, ont procédé à 48 perquisitions simultanées dans plus de 20 communes, dont Picassent, Aldaia, Puerto de Sagunto, Sueca, Bétera, Montroy, Godelleta, Chiva et Alboraya.

 

Le port de Valencia, porte d’entrée de la cocaïne en Europe

Selon l’enquête, les deux réseaux criminels visés, qui coopéraient comme un cartel, seraient responsables de l’introduction de 3.589 kilos de cocaïne en Espagne ces dernières années. La drogue arrivait principalement du port équatorien de Guayaquil, plaque tournante du narcotrafic latino-américain, et transitait par Valencia grâce à la méthode dite du « gancho perdido » : la cocaïne est dissimulée dans des conteneurs de marchandises légales, puis récupérée dans le port avant que les cargaisons ne soient livrées.

Au sommet de la hiérarchie, deux dockers de Valencia, identifiés par leurs initiales B.M. et I.T., auraient bâti une véritable toile criminelle au sein des docks, contrôlant les opérations locales et nouant des liens directs avec le puissant cartel des Balkans, qui domine une grande partie du trafic de cocaïne en Europe.

 

Traque de l’argent du narcotrafic

Outre la drogue, la police concentre ses efforts sur la saisie des revenus générés par ce trafic. Des espèces ont été découvertes lors des perquisitions, et de nombreux comptes bancaires et portefeuilles de crypto-monnaies ont été bloqués. Les enquêteurs estiment que les deux chefs présumés dissimulaient une partie de leurs fortunes en liquide dans des caches sophistiquées.

 

La bataille reste ouverte

Les suspects ont été répartis dans différents commissariats afin d’éviter toute communication entre eux. Ils ne devraient commencer à comparaître devant le juge que mercredi après-midi.

Cette opération, saluée par les autorités comme un coup décisif contre la corruption liée au narcotrafic dans le port de Valencia, marque une étape majeure dans la lutte contre la criminalité organisée en Espagne. Mais les enquêteurs préviennent : malgré ce succès, d’autres réseaux actifs dans la région restent encore à démanteler.

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.