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Antoine Tamestit, un virtuose en quête d’excellence

Violoniste mondialement reconnu, Antoine Tamestit jouera vendredi et samedi soir au Palau de la Musica. Rencontre avec ce virtuose français de passage à Valencia.

Antoine Tamestit avec son alto StradivariusAntoine Tamestit avec son alto Stradivarius
@ibermusica-artists
Écrit par Frédéric Jambu
Publié le 1 mars 2024, mis à jour le 27 mars 2024

Stradivari n’a façonné que 15 altos et j’ai la chance de jouer sur le premier d’entre eux ! 

 

La passion d’un virtuose

Antoine Tamestit a commencé à apprendre le violon à l’âge de 5 ans. Depuis lors, il n’a jamais arrêté. Après le conservatoire national de Paris, il est parti se perfectionner aux Etats-Unis, à l’université de Yale (rien que ça !). De retour en Europe, il a passé quatre ans à Berlin, toujours pour poursuivre son apprentissage. Récompensé par de très nombreux prix, il sillonne les scènes de la planète. Il serait fastidieux de citer tous les orchestres avec lesquels il a joué, tout comme les disques et les projets. Cette année, Antoine inaugurera deux nouvelles œuvres composées spécialement pour lui.

 

Antoine Tamestit en train de jouer de l'alto
@ibermusica-artists

 

Ce que l’on ne sait pas, ou peu, c’est le travail en coulisses que nécessite chaque spectacle. « Par exemple, pour vendredi soir, nous allons répéter deux fois deux heures. Pour samedi, ce sera trois fois trois heures. Mais en amont, ce sont des semaines de travail chez moi, tous les jours, pendant des heures. Comme pour un sportif de haut niveau, j’ai besoin de jouer quotidiennement pour ne pas perdre ma technicité », commente Antoine. 

Jamais de répit pour l’artiste donc ? Avec un petit sourire, il concède : « Si. Je me contrains à prendre une semaine de congés deux fois par an ». Quand il me parle de son métier, on sent, on entend, on voit, qu’Antoine vit sa musique avec passion. Avec une pointe de modestie non feinte, il ajoute qu’il faut aussi aimer “travailler beaucoup”.


Antoine Tamestit et son alto d'exception

Si Antoine Tamestit a la chance d’aimer son métier, il est aussi très fier de son “outil de travail” - le violon, ou plutôt l’alto, comme il me reprend, sur lequel il joue. (Il me pardonnera mais la différence entre les instruments, pour un béotien comme moi, réside dans leur tonalité et leur taille). Cet alto n’est rien moins qu’un véritable Stradivarius créé en 1672 ! 

 

Antoine Tamestit en train de jouer de l'alto sur un canapé jaune
@ibermusica-artists

 

Avec passion, Antoine m’expose l’œuvre du luthier italien : « Stradivari a créé entre 500 et 600 violons et entre 200 et 300 violoncelles. En revanche, il n’a façonné que 15 altos et j’ai la chance de jouer sur le premier d’entre eux ! Son dos est en peuplier. A l’époque, c’était très rare. Son polissage est sombre et très beau, comme sa sonorité. »

L'émotion transparaît clairement quand notre virtuose parle de cet instrument hors norme. Mais je vous rassure tout de suite, ce trésor n'est pas le fruit d'une acquisition coûteuse. Il lui a été mis généreusement à disposition, comme c’est le cas pour seulement sept autres artistes dans le monde, par une fondation suisse (« Habisreutinger ») dédiée au luthier italien. Un geste qui témoigne de la reconnaissance du talent d'Antoine Tamestit et de la confiance placée en lui pour faire résonner cet héritage à travers le monde.


Un week-end valencien 

Ainsi, ce vendredi, Antoine Tamestit sera l’alto de l’orchestre de Valencia, dirigé par le chef Alexander Liebreich. Samedi soir, il se produira avec quelques musiciens de la formation, sous la forme d’un orchestre de chambre. Respectivement, il interprètera une œuvre de la compositrice russe Sofia Gubaidulina, puis, samedi, ce seront des morceaux de Bach et de Chostakovitch.Je lui demande si c’est la première fois qu’il se produit à Valencia. « En fait, c’est la seconde fois. Je suis déjà venu jouer en décembre dernier. Il s’agit d’un projet plus global avec l’orchestre ». En plus des représentations, Antoine proposera une Masterclass de 3 heures, samedi après-midi, ouverte à 200 talents locaux.

Quels sentiments lui inspire notre belle ville ? De nouveau, avec un petit sourire, il me répond : « Comme on peut l’imaginer, je n’ai pas beaucoup de temps pour visiter. En général, je préfère découvrir quelques lieux choisis. J’espère que, samedi, j’aurai l’occasion d’aller voir la mer. J’aime beaucoup le Turia, cette coulée verte en pleine ville m’est très relaxante. Le quartier de la cathédrale, avec ses ruelles piétonnes animées et ses cafés en terrasse, me séduit tout autant. Ces espaces semblent conçus pour favoriser le lien social».

 

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Et après Valencia ?

Entre fin mars et début avril, Antoine Tamestit passera une semaine en Corée du Sud, où un agenda chargé de concerts, répétitions et sessions d'enseignement l'attend. Puis il entamera une tournée européenne, avant de se produire sur différentes scènes avec les œuvres composées pour lui. Antoine nous l’a dit : pour exceller, il faut aimer travailler dur.

 

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