Une fois de plus les Valenciens auront été à la hauteur de leur réputation d’amoureux de la fête. Le 9 octobre ou “Nou d’Octubre”, a de nouveau cette année, rendu hommage à l’histoire de la ville.
Un trait d’histoire …
Le 9 octobre c’est la libération de Valencia en 1238 par Jacques Ier “Don Jaime I” de la domination des Moros qui est célébrée. Cet événement est commémoré depuis 1338. Outre le caractère historique de cette date, ce jour férié est emprunt d’une touche bien plus romantique, puisque les amoureux Valenciens sont également fêtés. En effet si le reste de l’Espagne rend hommage à l’amour le 14 février, à Valencia, c’est le 9 octobre avec la San Donís.
Une fête du crépuscule à l’aurore
Pour les Valenciens, pas de temps à perdre, les festivités ont commencé dans la nuit du 8 au 9 octobre à minuit pile. C’est au coeur des jardins du Turia que le top départ a été donné à travers un sublime feu d’artifice de 18 minutes. Annoncé comme le veut la tradition par deux premiers coups, ce spectacle mélangeait couleurs et mascleta, le tout soutenu par les acclamations du public venu nombreux.
Que serait une fête valencienne sans musique et mascleta ?
Pour celles et ceux qui ne souhaitaient pas aller se coucher immédiatement et désiraient profiter de la ferveur qui envahissait petit à petit les rues, avenues et ruelles piétonnes de Valencia, un concert tenu par plusieurs DJ permettaient aux noctambules de danser sous les étoiles face aux Torres de Serrano.
Après une nuit de sommeil réparatrice en vue de la reprise des hostilités du lendemain, c’est au pied de la Mairie lundi matin, que se poursuivaient les événements du jour. La Senyera Real (drapeau de Valencia) a été descendue du balcon de la mairie à la verticale (il est l’un des rare drapeau au Monde à ne s’incliner que devant Dieu). Elle a ensuite poursuivi une procession, qui l’a amenée au pied de la statue de Jaime I où une couronne de fleurs a été déposée.
A 13h45 (légèrement en avance par rapport à l’horaire annoncé) la célèbre mascleta a fait gronder le sol et les édifices de la place de la mairie. Véritable art pyrotechnique valencien, ce “concert de pétards” agrémenté par quelques feux d’artifices a offert aux milliers de spectateurs de multiples sensations sonores, visuelles et olfactives. Ses détonations heurtent vos tympans, sa puissance fait trembler votre corps et l’odeur de sa poudre enivre vos narines : telle est une mascleta.
Après le plaisir des yeux, le plaisir de la table
Pour se remettre de tant d’émotions à peine la mi-journée passée, les terrasses des restaurants étaient prêtes à accueillir les nombreux touristes et Valenciens. D’ordinaire déjà très sollicitées, ces dernières ont du faire face à une recrudescence d’estomacs affamés. Les malchanceux qui se retrouvaient face à des tables déjà occupées avaient malgré tout l’opportunité de se restaurer au marché médiéval. Installé au pied des Torres de Serrano, celui-ci faisait concurrence aux cuisines du centre ville. Un véritable moment de détente, de shopping, idéal pour flâner, ou s’assoir en terrasse des points restaurations. Barbecue géant dont la braise rougeoyante ne faisait que renforcer la chaleur d’un mois d’octobre printanier, ou stand de kebab, il y en avait pour tous les goûts. Entre stands de bien-être, étals de pâtisserie à faire craquer les moins gourmands, boutiques éphémères de sacs ou autre création de cuir, l’univers décontracté de ce marché a séduit bon nombre de passants.
Un Nou d’Octubre sous haute protection
De l’autre côté de la vieille ville, la célèbre Plaza de Toros accueillait, quant à elle, plusieurs corridas en ce jour. Alors que les arènes se remplissaient d’aficionados, les associations anti-corrida faisaient face. La police séparant les manifestants des arènes, aucune altercation n’a été à déplorer.
Quant aux forces de l’ordre, celle-ci avait mis en place divers camions ou bus en travers des rues adjacentes de la Plaza del Ayuntamiento. Une manière de rassurer la population et d’apprendre des tristes événements passés (Barcelone août 2017, Nice juillet 2016). La fête est une institution à Valencia et hors de question de l’annuler.
Une présence policière qui s’est avérée utile au vue des altercations opposant les indépendistes catalans aux nationalistes partisans de l’unité espagnole.
Le dernier acte des Falleras Mayores
Mais il en aurait fallu bien plus pour entacher l’engouement des Valenciens pour leur fête. A 17h, c’est au son des tambours, trompettes et autres instruments d’orchestres ambulants que les Moros et Cristianos ont fait leur entrée dans la ville. Véritable hommage au Roi Jaime I, cet événement était également le dernier officiel pour Raquel Alario, Fallera Mayor 2017 et Clara Parejo, Fallera Mayor Infantil 2017. Un moment chargé en émotions pour les deux jeunes femmes, qui ont fièrement et élégamment tout au long de l’année, représentées Valencia à chaque évément officiel à l’intérieur et en dehors des frontières du pays (Fin 2017, Raquel Alario s’était rendue à Bruxelles pour promouvoir les Fallas au Patrimoine Immatériel de l’Humanité de l’Unesco).