Découvrez les 4 finalistes du Trophée Social/Humanitaire des Trophées des Français du Royaume-Uni, parrainé par le CFE.


Avant que les lauréats ne soient dévoilés lors de la cérémonie le 25 septembre prochain à l'Institut Français, découvrez les profils exceptionnels des 4 finalistes du Trophée Social Humanitaire des Trophées des Français du Royaume-Uni, parrainé par la Caisse des Français de l'étranger (CFE). Qui succédera à Laurence Levy ?
Hervé Derycker, Fondateur de Serenius (Île de Wight)
Hervé Derycker, ou la guérison par l’innovation du vivant ! À 57 ans, cet ancien directeur artistique et formateur en design stratégique a connu l’effondrement total : AVC, burnout, divorce, perte d’autonomie… puis un diagnostic tardif d’autisme Asperger. En 2014, les médecins l’annoncent en fin de vie. Il quitte alors la France pour le Belize, décidé à mourir avec dignité. “Je pensais que c’était la fin. Finalement, c’était le début de tout autre chose”. Grâce à l’amour, à la nature et au temps, une lente renaissance s’amorce.
De l’île Maurice à Oxford, en passant par Ventnor sur l’île de Wight où il vit désormais, Hervé reconstruit son corps et son esprit. Le diagnostic officiel d’autisme, en 2021, agit comme un soulagement : “Je n’étais pas cassé. J’étais juste câblé autrement”. Alors, chaque jour, été comme hiver, il plonge dans la mer. Les habitants le surnomment “the crazy winter swimmer”. De cette expérience de transformation personnelle naissent deux innovations de santé naturelle : le SereniuS SR45, un oscillateur magnétofréquentiel sans électricité, et une chambre immersive de photobiomodulation intégrant lumière, sons, neurofeedback et IA embarquée. Des solutions douces, low-tech, pensées pour “aider le corps à se souvenir qu’il peut se réparer”.
Déjà testés par plus de 120 personnes et utilisés par des thérapeutes, médecins et sportifs, ses dispositifs sont conçus sans brevet, sans dépendance industrielle. Il les propose à contribution libre, dans un espace atypique où l’art, la science et la nature se croisent. “Ce que je veux transmettre, c’est que la santé peut être simple, accessible, belle, même dans le chaos”. Aujourd’hui, Hervé structure une production locale avec la Chambre de commerce de l’île de Wight. Son rêve : voir émerger un nouveau modèle de soin, résilient et respectueux du vivant.
Christine Hilcenko, Chercheuse et fondatrice du Raymond Nicolet Trust (Sutton)
Depuis plus de vingt ans, Christine, brillante biologiste structurale française, contribue à l’excellence scientifique britannique. Formée à la RMN et à la cristallographie aux rayons X, elle a travaillé dans des centres prestigieux comme l’Université de Cambridge ou le MRC Laboratory of Molecular Biology. Elle y a joué un rôle essentiel dans la compréhension de mécanismes moléculaires complexes liés à des pathologies graves comme la leucémie. En 2025, elle rejoint l’Imperial College de Londres pour poursuivre ses recherches au coeur de la faculté de médecine : “La science n’a de sens que si elle améliore des vies concrètes”, soutient-elle.
À la recherche fondamentale, Christine ajoute une dimension entrepreneuriale : elle cofonde deux biotechs, SDS Therapeutics et CamBrixBio, dédiées à la découverte de nouveaux traitements contre le cancer. Consultante pour Medicxi, elle accompagne aussi le développement stratégique de projets innovants en sciences de la vie.
Pédagogue reconnue, elle a depuis formé une nouvelle génération de chercheurs, et transmis sa rigueur comme sa passion pour l’exploration des structures du vivant. Son parcours témoigne d’un équilibre entre recherche de pointe, innovation thérapeutique et transmission.
Mais Christine va encore plus loin… En 2019, elle fonde le Raymond Nicolet Trust, une association caritative qui oeuvre pour l’éducation et la santé des enfants défavorisés en Serbie. Grâce à elle, des bibliothèques ont été rénovées, du matériel médical fourni, des projets éducatifs lancés. “L’équité commence par l’accès à la connaissance, quel que soit le pays de naissance”, résume-t-elle. Active dans sept pays, la fondation fédère des scientifiques, des sportifs et des bénévoles.
Zakia Moulaoui Guery, Fondatrice d’Invisible Cities (Aberdeen)
Zakia Moulaoui Guery a toujours cru que chaque personne mérite une seconde chance et parfois, un micro, un plan de ville, et un public. Originaire de Saint-Étienne, elle s’est installée à Édimbourg en 2008, avec la volonté de s’investir dans des causes humaines. Après plusieurs années à oeuvrer pour des organisations internationales, dont la Coupe du Monde des sans-abris, elle fonde en 2015 Invisible Cities, une initiative solidaire hors du commun : former d’anciens sans-abris pour en faire des guides urbains dans les villes britanniques.
Depuis près de dix ans, Zakia continue de miser sur l’énergie, l’authenticité et la connaissance du terrain de ces personnes en situation de précarité, pour leur offrir une nouvelle voie professionnelle. À travers des formations rigoureuses mêlant expression orale, histoire locale et développement personnel, elle accompagne chaque participant avec bienveillance, sans jamais imposer un parcours figé. “Tous ne deviennent pas guides, mais tous ressortent avec une nouvelle perspective sur leurs compétences et leur potentiel”, précise-t-elle.
Aujourd’hui, Invisible Cities est présent dans plusieurs grandes villes du Royaume-Uni – Édimbourg, Manchester, Glasgow, York, Cardiff et Aberdeen et continue de se développer. L’objectif : atteindre douze villes dans les prochaines années, avec des projets à l’international en ligne de mire. Un pari audacieux, mais déjà couronné de succès : récemment, l’un des guides d’Aberdeen, vivant dans la rue il y a quelques années, a même fait visiter sa ville au prince William, en personne.
Pour Zakia, il ne s’agit pas simplement de créer des circuits touristiques alternatifs. Il s’agit de redonner une voix, une dignité et un rôle actif à ceux que la société a trop longtemps ignorés. “Ils connaissent mieux la ville que quiconque. Pas parce qu’ils l’ont apprise dans les livres, mais parce qu’ils l’ont arpentée dans ses recoins les plus invisibles.” Grâce à ce projet, plus de 150 personnes ont été formées en dix ans, certaines devenant guides, d’autres retrouvant un emploi, un logement, ou une stabilité perdue. Invisible Cities défend un modèle où le tourisme devient solidaire, inclusif, et profondément humain.
Zakia en est la force motrice, transformant chaque obstacle : santé, marginalité, isolement en une reconstruction collective. “Quand on a traversé la rue, on ne voit plus la ville de la même façon. Et quand on l’a racontée à d’autres, on se l’approprie enfin.”
Amélie Prot, Fondatrice de Amélie Wellness (Londres)
Amélie Prot, forte d'une carrière riche et variée dans le secteur de la santé et du bien-être, a fondé Amélie Wellness pour répondre à un besoin pressant d’accompagnement des femmes professionnelles durant leur parcours de ménopause. Après avoir obtenu un diplôme en nutrition et en santé publique, elle a travaillé pendant plus de 15 ans dans le domaine de la santé, où elle a constaté le manque de ressources et de soutien pour les femmes traversant cette phase délicate de leur vie. Ménopause et périménopause concernent au Royaume-Uni, comme en France, 13 à 14 millions de femmes. “La ménopause est une étape naturelle, mais trop souvent entourée de tabous” selon elle.
Amélie s'engage à changer cette perception, convaincue que 80% des femmes vivent des symptômes liés à la ménopause, mais que beaucoup d'entre elles ne savent pas où trouver de l'aide. Son objectif est clair : aider les femmes à se sentir bien dans leur corps et à s’épanouir professionnellement, même en période de transition. En tant que Coach Certifiée en Santé et Nutrition, elle propose des programmes variés, allant des consultations individuelles aux formations destinées aux entreprises. Elle souligne l’importance de créer des environnements de travail inclusifs : “Le bien-être des femmes en période de ménopause est essentiel pour leur productivité et leur épanouissement. Sensibiliser les équipes à ce sujet est un impératif.”
Les ateliers d’Amélie sont conçus comme des espaces de partage où les femmes peuvent échanger des expériences et construire des liens significatifs. “Il est essentiel que les femmes ne se sentent pas isolées. Lorsqu'elles réalisent qu'elles ne sont pas seules, cela crée un puissant sentiment de solidarité”, affirme-t-elle. Amélie a déjà animé plus de 200 ateliers, touchant ainsi des centaines de femmes. Amélie met également à disposition des ressources en ligne, telles que des newsletters et des articles de blog, offrant conseils pratiques et informations sur la ménopause. Elle vise à changer la perception de cette phase de la vie professionnelle, car trop souvent, les femmes se sentent obligées de cacher leurs symptômes ou de diminuer leurs ambitions. “Je veux qu’elles sachent qu’elles peuvent continuer à briller dans leur carrière, peu importe les défis auxquels elles font face”, insiste-t-elle.
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