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Faites vos jeux : qui remportera la mise au Japon ?

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Écrit par Elena El Meliani
Publié le 8 janvier 2020, mis à jour le 28 juillet 2020

Initialement interdits depuis 1907, les jeux d’argent ne sont pas très bien perçus au Japon. Pourtant, en 2016, les casinos ont été autorisés sur l’Archipel grâce au premier ministre Shinzo Abe. Les premières salles de jeux devraient voir le jour en 2020, c’est parfait  pour les Jeux Olympiques. 


Les athlètes du monde entier attendent leur rendez-vous olympique à Tokyo, mais il faudra compter encore un peu plus de six mois. Et le gouvernement japonais souhaiterait profiter de ce flux de spectateurs pour inaugurer les premiers casinos, interdits jusqu’à maintenant. C’est en 2016 que la loi sur les jeux d’argent a été promulguée : à la fois une grande avancée, mais aussi une inquiétude pour beaucoup de personnes. Le Mainichi Shimbun (journal japonais) rapportait en juin 2018 qu’environ 3,2 millions de Japonais avaient été identifiés comme dépendants aux jeux d’argent et aux roulettes jeux à un moment de leur vie. Si l’on compare avec la France où le pourcentage dépasse à peine les 1%, c’est plus de 3,5% de la population japonaise qui est ou a été addict aux jeux.


Avec l’apparition de trois casinos dans un premier temps, le premier ministre Shinzo Abe a porté ce projet ,en expliquant que l’installation de différents complexes touristiques équipés de casinos était une bonne stratégie pour relancer l’économie du pays. Un autre média, le Nihon Keizai Shimbun, a expliqué que « plusieurs mairies avaient exprimé leur volonté d’accueillir ce projet. À l’avenir, il y aura bien plus de trois casinos. » 


Quatre villes, Yokohama, Sasebo, Wakayama et Osaka, ont exprimé clairement leur envie de voir un casino prendre place au sein de complexes d’animations tels que parcs d’attractions, hôtels, ou encore centres commerciaux. Le problème réside dans l’opposition. Certains craignent la création de ces complexes : ainsi, ils font  remarquer que les endroits éloignés  de ces villes se verront totalement reclus ; ou encore ils se posent des questions sur l’utilisation des taxes générées par l’argent des casinos, bien que le gouvernement prévoie de mettre en place des mesures de prévention telles que limiter la fréquence des visites à trois fois par semaine et dix fois par mois et de créer  une taxe d’entrée d’environ 50 euros. L’addiction demeure un des principaux sujets de concertation. 

 

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Le paradoxe japonais des jeux d’argent 


Souvent associés à la pègre, les jeux d’argent n’ont jamais été bien perçus au Japon, à tel point que le gouvernement sanctionnait de 500 000 yens d'amende (3 852 euros) et 3 ans de prison ferme les récidivistes. Pourtant, de nombreux jeux d’argent sont tolérés dans l’archipel. Certains font même partie du paysage local. De la loterie, en passant par les jeux de cartes pour finir sur les centres de machines à sous, ces activités sont loin d’être sanctionnées bien qu’elles contournent souvent la loi. 


La loterie : interdite au milieu du XVIIe siècle, autorisée en 1937 et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour renflouer les caisses de l’Etat, ce n’est qu’en 1990 qu’elle est officiellement autorisée. Jumbo Lotery, Number 3/4, Loto 6/7 sont les loteries les plus populaires. Une grosse partie de l'argent récolté grâce à  l'achat des tickets va dans les caisses de la ville ou de la préfecture où se trouvent les bureaux de jeux. En réalité, uniquement 50% des gros gains seraient redistribués aux gagnants. 


Les jeux de cartes : le mahjong est toujours très populaire malgré la fermeture de près de 20.000 salles en à peine vingt ans. Le nouveau jeu de cartes à la mode dans l’archipel est le poker. Encore loin de la notoriété du mahjong, c’est en partie grâce aux jeux sur smartphones que le poker a pu prendre de l’ampleur. Comme en théorie, il est interdit de miser de l’argent pour en gagner, leur technique consiste à faire payer des forfaits « boissons » par exemple. Les fonds reviennent en réalité aux gagnants ou sont transformés en voyage pour Macao ou Singapour, villes où les jeux d’argent sont autorisés. 


Les machines à sous : pachinko, pachislot, pusher game, nombreuses sont ces machines qui prennent place dans des sortes de casinos alternatifs. Tout se fait à base de billes ou de jetons que l’on échange soit contre des cadeaux, soit contre de l’argent. Pour cette dernière option, il faut échanger ses billes/jetons contre des plaques qu’il sera possible d’échanger à l’extérieur de ces salles de jeux. Souvent, ce qui rend accro, c’est le côté ludique et enfantin de ces machines. Les cinématiques s’enchaînent rendant la partie évolutive. 


Certains de ces jeux sont des activités plus que rentables. Par exemple le pachinko soulève près de 2 billions de yens, l’équivalent de plus de 150 millions d’euros. Et bien que les Etats-Unis possèdent le meilleur chiffre d’affaires pour le secteur du casino, contrairement aux idées reçues, le top 10 des plus grands casinos est intégralement asiatique (8 à Macao et 2 à Singapour).
 

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