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Les JO de Tokyo 2020 et la question de la congestion des transports

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Écrit par Julien Loock
Publié le 15 août 2018, mis à jour le 29 septembre 2019

Ce n’est sûrement pas une surprise mais les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 devraient provoquer d’importants embouteillages dans de nombreuses gares de la capitale japonaises aux différentes heures de pointe. Une récente étude, menée par un chercheur japonais, détaille aujourd’hui les futures conditions de transport dans la mégalopole tokyoïte pour les prochains JO d’été.


Selon l’agence de presse japonaise Kyodo news, qui relaye cette information, et Azuma Taguchi, professeur spécialisé en transport à la faculté des Sciences et de l’Ingénierie de l’Université de Chuo, il est évident que les gares névralgiques de la capitale, ainsi que les gares proches des zones dédiées aux Jeux, seront surpeuplées lors de l’événement olympique, à moins que les visiteurs internationaux et nationaux ne soient dirigés vers des stations moins fréquentées. 


Pour le chercheur japonais, il faut impérativement offrir l’opportunité aux employés de la capitale de pouvoir travailler à des heures décalées. En ce qui concerne les spectateurs, la meilleure solution pourrait être de les diriger via des trajets plus adaptés aux heures de pointe, contournant ainsi les gares problématiques.


Chaque jour, dans la mégalopole tokyoïte, environ huit millions de personnes se déplacent grâce aux quarante-sept mille trains mis en service, selon Taguchi. Les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 devraient, quant à eux, attirer environ six-cent cinquante mille personnes supplémentaires lors des journées les plus denses du programme des JO.


Pour son étude, Azuma Taguchi a simulé les temps de trajet et les différents itinéraires quotidiens des employés et des spectateurs pendant les heures de pointe, en les comparant aux données gouvernementales, afin d’estimer le degré de congestion à venir des gares et des trains de Tokyo.


Le chercheur prédit que, pour les trains subissant en temps normal un taux de congestion de 200%, une augmentation de 50% est à prévoir. Pour mieux s’imaginer les taux, Taguchi ajoute que, selon le Ministère des transports, un taux de congestion de 200% signifie qu’il est difficile pour un passager de lire un magazine, par exemple.


Pour les stations de Tokyo ou de Shinjuku, Taguchi estime également que le taux de congestion pourrait même être doublé aux heures de pointe.


"La gestion quotidienne des transports pourrait être encore plus perturbée, si les visiteurs des JO, qui ne sont pas habitués aux transports de la capitale, bloquent le flux de personnes dans les gares déjà bondées", a déclaré Taguchi.


Dans les environs de la Baie de Tokyo, où les sites olympiques sont concentrés, la disponibilité limitée des services de transports publics pourrait submerger les stations concernées, avec beaucoup plus de passagers qu’elles ne peuvent supporter.


Selon l’étude, le nombre de passagers voyageant sur la ligne de train automatisée Yurikamome et sur la ligne Rinkai (opérée par Waterfront Area Rapid Transit) devrait plus que doubler lors des festivités de Tokyo 2020.


Étant donné la difficulté d’augmenter la capacité de service des trains ou de modifier le planning des Jeux olympiques et paralympiques, la mise en place du télétravail est la seule option viable pour réduire significativement le nombre de passagers aux heures de pointe, a ajouté Taguchi. Dans le monde professionnel au Japon, le télétravail est encore loin d’être une tendance approuvée. 


L’autre idée évoquée par le chercheur, pour atténuer le taux de congestion dans les transports lors de Tokyo 2020, serait de guider et d’inviter les visiteurs à descendre à des stations moins fréquentées mais également moins proches des sites olympiques. L’idée de parcourir une distance plus longue à pied sous la chaleur de l’été japonais risque d’en décourager plus d’un. 


Le chercheur en est d’ailleurs conscient. Il préconise aux organisateurs d’encourager les visiteurs en instituant des événements divertissants sur le trajet qui mène aux différents sites. Il reste aujourd’hui, à la ville de Tokyo, moins de deux ans pour se préparer à accueillir le monde. 
 

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