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TENNIS – Le nébuleux destin d’Amélie

Dépourvue de la pancarte de favorite dans le dos qui lui sied si mal à Roland Garros, Amélie Mauresmo aborde le French sans aucune pression. La numéro 1 française peut-elle enfin dépasser le cap des quarts à la Porte d'Auteuil ? Réponses

Depuis son appendicite, Mauresmo enchaîne les mauvais résultats (photo AFP)

2006 aura été l'année de tous les bonheurs pour Amélie Mauresmo. Après avoir glané son premier titre du Grand Chelem sur les courts de Melbourne en janvier lors d'une finale tronquée contre la Belge Justine Hénin, la Sangermanoise confirmait sa place de numéro 1 mondiale, toujours contre Hénin, en s'imposant à Wimbledon. Preuve que les surfaces rapides constituent la ?tasse de thé? de la Française, Mauresmo disposait de la pré-retraitée Kim Clijsters devant son public en février à Anvers, s'adjugeant définitivement la somptueuse raquette de diamants.
2007 démarrait comme sa devancière sous les meilleurs auspices, et Amélie se posait un peu plus dans la hiérachie des grandes joueuses du tennis mondial, forte de ses 24 titres acquis sur le circuit féminin de la WTA. Mais une appendicite à la mi-mars a contraint la locomotive du tennis français à subir une opération. ?Quand le chirurgien m'a dit que l'intervention était inévitable, j'ai pris un coup sur la tête?, confiait la Française à l'époque.
Six semaines d'inactivité ont relégué Mauresmo et son revers très pur au cinquième rang mondial. Mais cela semble dérisoire en comparaison du manque de préparation dont a disposé la numéro 1 française en vue de ce Roland Garros. Sa rentrée il y a un mois à Berlin s'est soldée par une élimination en huitièmes contre la modeste ukrainienne Julia Vakulenko, avant que Mauremo ne se fasse sortir dès le premier tour à Rome contre l'Australienne Stosur, pourtant étrangère aux mystères de la terre.


Le scepticisme de Courteau
À bientôt 28 ans, Mauresmo navigue donc à vue au moment d'aborder ses 13e Internationaux de France ! Elle qui n'y a jamais dépassé le cap des quarts (2003, 2004), souvent étouffée par la pression des médias et du public désireux de la voir s'imposer, arrive totalement zen, pourtant, avant d'affronter au premier tour l'Américaine Granville.
Battue en finale la semaine passée à Strasbourg par l'Espagnole Medina Garrigues (6-4, 4-6, 6-4), la gagnante du Masters 2005 était satisfaite d'avoir disputée quatre matchs et retrouvée le rythme et un certain tonus dans son jeu. ?Je ne sais pas, s'est empressé de tempérer son entraîneur Loïc Courteau. Elle n'est pas allée suffisamment chercher cette victoire. On est resté dans le même tempo que les jours précédents.? Il reste deux semaines, si tout s'enchaîne bien, à Amélie Mauresmo pour atteindre la bonne cadence. Sans aucune pression ou presque.

Arnaud BRELY. (www.lepetitjournal.com) mercredi 30 mai 2007
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