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Can You Hear Me? Projection gratuite du documentaire ukrainien à Stockholm

Can You Hear Me? Projection gratuite du documentaire ukrainien dans 10 villes européennes dont Stockholm, le 17 Décembre.

Programme projection documentaire UkrainienProgramme projection documentaire Ukrainien
Écrit par Marine Géniaux
Publié le 15 décembre 2024, mis à jour le 16 décembre 2024

Nous n’avons pas tant l’habitude d’entendre parler de la guerre en termes de santé mentale, ou d’entendre parler de santé mentale en termes de guerre. Dans leur documentaire Can You Hear Me ?The Invisible Battles of Ukrainian Military Medics[1], les journalistes reporters du Kyiv Independent Francis Farrell et Olena Zashko mettent en lumière les blessures invisibles de celles et ceux qui soignent et sauvent sur la ligne de front.

 

Guerre et santé mentale

PTSD

Can You Hear Me ? (Francis Farrell et Olena Zashko, 2024)

            « J’ai compris que la santé mentale était comme n’importe quel autre souci de santé. Comme une mauvaise dent, parfois tu la sens, parfois non. Quoiqu’il en soit il faut la faire examiner. Il faut demander de l’aide. » nous dit l’anesthésiste Serhii Koniukh.

            Depuis 2023, l’ONG Repower se dédie à la prise en charge psychologique des soignants ukrainiens officiant sur les lignes de front. Depuis sa fondation, 755 d’entre eux on participé à leurs programmes, notamment des retraites organisées en Suède, Danemark et Espagne. Dans Can You Hear Me ? Farrell et Zashko suivent un groupe de ces « frontline medics » lors d’une retraite de plusieurs jours en Suède.

 

Jamais loin du front

Frontline Ukraine

Can You Hear Me ? (Francis Farrell et Olena Zashko, 2024)

« [Pendant la retraite] je ne pouvais pas m’empêcher de lire les messages du front et de penser à mes frères d’armes », confesse Mykhailo, secouriste au combat.

La parenthèse suédoise fait du bien, mais elle est aussi poreuse, la ligne de front est toujours là, quelle que soit la distance. Dans leurs chants patriotes scandés autour d’un feu de camp ou au dîner, dans les conversations avec les collègues et proches en Ukraine, la perspective du retour au front, la culpabilité et les pensées pour les morts, les captifs et celles et ceux qui se battent encore hantent toujours.

 

Si le film met en évidence les bienfaits de ces quelques jours de repos pour les participants, il raconte aussi l’impossibilité de se soigner entièrement. Chacune et chacun gère ses traumatismes à sa façon, certains voyant dans les séances de thérapie de réels bénéfices quand d’autres ne sont pas prêts à « ouvrir leur âme aux autres ».

 

Pour Maksym, ex-prisonnier des forces russes à Marioupol et survivant des massacres et tortures, « On ne revient pas vraiment ». On peut panser ses plaies, mais les cicatrices restent. « Une fois » se remémore-t-il, « un ami m’a dit "tu as l’air d’être le même, mais tu as perdu ta lumière ».

 

Rentrer chez soi

           La solidarité et l’amour de leur pays, de leur liberté sont leur ligne de vie. Une ambiance fraternelle règne entre les soldats soignants. On s’étreint, on chante en chœur. Mais en absence de perspectives de paix, la fatigue se fait sentir.    

            La retraite a redonné aux « héros », ainsi qu’ils s’appellent, de l’énergie, du courage et des rêves pour l’après-guerre espéré. Fonder sa propre famille, voyager, simplement rentrer chez soi, vraiment.

 

« Je veux juste que la guerre s’arrête, tu sais », dit Mykhailo, « que l’on puisse enfin rentrer chez nous pour de bon. C’est tout ce que je veux. Bien sûr nous voulons la victoire aussi. Sans la Crimée, nous ne rentrerons pas chez nous. »

 

Le film a déjà été projeté à Kiev, Varsovie et Berlin. Il sera prochainement projeté à Copenhague (15/12), Oslo (16/12), Stockholm (17/12), Helsinki (18/12), Tallinn (19/12), Riga (20/12) et Vilnius (21/12). Les séances sont gratuites mais doivent être réservées (voir détails ci-dessous). Elles seront suivies d’une conversation.

Il est aussi disponible gratuitement sur la chaîne YouTube du Kyiv Independent, ici.

 

Attention : le film comporte des scènes difficiles (évocation de traumatismes, blessés de guerre...). Les images les plus graphiques sont floutées mais les souffrances des blessés et le stress des soignants sont audibles et palpables. Il ne convient donc pas à tous les publics.

 

Informations pratiques 

: Pour Stockholm, à Maxim Stockholm

Dates : Le 17 décembre 2024, 18:00 (ouverture des portes à 17:00)

Réservations (entrée gratuite) : Tickets Can You Hear Me ?

 

 

[1] Traduction Française : M’entendez-vous ? Les batailles invisibles des soignants militaires Ukrainiens

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