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"Ça commence par moi" : une action éco-citoyenne par jour

Julien Vidal éco-citoyenJulien Vidal éco-citoyen
crédit Emmanuelle Marchadour
Écrit par Raphaëlle Choël
Publié le 22 novembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019

Après 4 années dans l'humanitaire, Julien Vidal publie "Ça commence par moi". Par cet ouvrage très concret et personnel, il propose au grand public les clés d’une aventure d’un an pour vivre autrement et changer le monde. Un manifeste utopiste, pragmatique et résolument inspirant. Rencontre.

 

ça commence par moi
Parlez-nous un peu de vous…

Julien Vidal : Je suis grenoblois, j’ai 33 ans. Ma mère est espagnole, j’ai donc très rapidement eu un côté interculturel et l’envie de confronter mes origines. Cela a contribué à développer chez moi une sensibilité, à vouloir, à mon échelle participer à résoudre la crise des inégalités.

J’ai commencé ma carrière dans le développement international au sein d’ONG, d’abord en Colombie pendant 2 ans sur les thématiques de la réduction des inégalités et l’accès à une alimentation de qualité puis aux Philippines pendant 2 ans et demi autour de l’insertion professionnelle des jeunes adultes des bidonvilles. De retour en France, j’ai créé le projet « Ça Commence Par Moi » ! L’idée de ce projet est simple : tester et adopter dans mon quotidien chaque jour une nouvelle action éco-citoyenne pendant un an pour montrer qu’on peut tous participer à la construction d’un monde meilleur et qu’en plus, ça permet d’optimiser son temps, de faire des économies d’argent, d’être en meilleure santé et d’être beaucoup plus heureux. Fort de cette expérience extraordinaire qui s’est terminée le 31 août 2017, je continue sur ma lancée en partageant ces bonnes pratiques, notamment en animant une émission de radio intitulé « Ça Commence Par Moi - l'émission », en organisant des ateliers ou en participant à des conférences.

 

Comment est née cette idée de livre?

Ce livre est un outil pour la transition, un récit jeune et urbain. Il s’agit de montrer au grand public qu’il n’a pas besoin de partir cultiver un bout de terre en Ardèche pour agir. Le livre s’articule autour de douze chapitres, un par mois. Chaque mois permet d’approfondir une thématique : alimentation, consommation durable, réduction énergétique et même spiritualité. À la fin de chaque partie, il y a une sélection d’actions positives à mettre en place. Je ne prétends pas me poser en exemple, mais je propose un récit personnel : je raconte comment j’ai décidé de m’attaquer à un problème, quelles sont les bonnes pratiques que j’ai découvertes, les blocages que j’ai réussi à lever.

 

Vous avez été volontaire aux Philippines avec la fondation LP4Y : que retirez vous de cette expérience et en quoi a t elle changé votre vision du monde ?

Là bas, j’ai été confronté aux crises qui nous occupent en ce moment et qui vont être les grands défis demain : la première en Colombie, c’était la crise de l’inégalité. Je vivais dans les favelas comme on les imagine au Brésil, des maisons décrépies où il n’y a pas grand chose. En 1h30, je prenais le bus et je me retrouvais dans des endroits parmi les plus riches que je n’avais jamais vu : des buildings, des maisons avec des gardes à l’entrée, des restaurants avec des menus à minimum 50€… Je me suis demandé comment on pouvait vivre dans un pays où il y a autant de différences ? Même si en France il y a sans doute des personnes qui ont ce train de vie, la rupture ne me semble pas aussi nette.

Ensuite, aux Philippines, je me suis pris en pleine face la préoccupation du réchauffement climatique. Chez eux, le réchauffement c’est maintenant. Ils ont 7.000 îles et subissent la montée des eaux, l’augmentation des typhons, les chaleurs qui atteignent des 45° insoutenables, c’est assez incroyable. Tout ça, je l’ai vécu dans ma chair.

Depuis, je ne regarde plus le monde de la même manière et surtout j’ai compris à quel point notre vie ultra consumériste faisait du mal à tout le monde.

 

Au quotidien, quels sont les gestes simples que vous avez décidé d’adopter pour offrir aux générations futures un monde meilleur ?

Pas évident de résumer ça en quelques lignes puisque j’en ai adopté 365 ! Et puis en plus aujourd’hui d’autres personnes que moi partagent leurs bonnes pratiques sur www.cacommenceparmoi.org et nous avons désormais plus de 420 actions éco-citoyennes répertoriées. Mais ce qui est sûr c’est qu’il est possible d’agir dans toutes les facettes de sa vie : alimentation, transports, consommation, culture, éducation, voyages, mode, etc… Et puis en plus on a pas forcément ni besoin d’avoir du temps, ni de l’argent pour s’y mettre. En réalité, vivre à la sauce « Ça commence par moi » m’a même permis de faire environ 300€ d’économies par mois et plus de 200 actions testées nécessitent moins de 10 minutes à être mises en place. Bref, tout le monde peut s’y mettre.
 

Julien Vidal
crédit Emmanuelle Marchadour

Quel est votre rêve ? Et votre plus grand défi?

J’ai des milliers d’idées. Pour l’instant, la prochaine étape est de développer un format d’ateliers et des outils en accès libre qui permettront aux éco-citoyens accomplis de pouvoir rayonner autour d’eux de manière concrète et optimiste. L’idée est de vraiment créer un vrai effet boule de neige pour que chacun puisse influencer positivement 1, 2, 5, 10, 20, 50 personnes dans leur entourage, leur école, leur entreprise, leur association, etc…
 

Un conseil ou un message que vous souhaitez transmettre à nos lecteurs ?

Il faut que ce soit un jeu ! Qu’est-ce qui vous passionne, quels sont vos hobbies ? Il faut partir de là : il y a partout des initiatives, des supports qui existent et peuvent vous permettre de mettre le pied à l’étrier. Si par exemple vous aimez les jeux de société, je sais qu’il en existe plein qui sont sur ces thématiques de collaboration, orientés sur l’éco-citoyenneté, commencez par là, ce sera simple puisque c’est votre passion. 

Il faut parvenir à transformer cette quête comme un jeu, quelque chose qui vous permette d’y revenir, que ce soit de la gamificationPetit à petit, vous allez vous éloigner de votre zone de confort, vous allez faire des choses de plus en plus complexes et challengeantes

Je le dis de façon un peu provocante mais je pense qu’on n’a plus besoin d’inventer des choses pour la société de demain : tout existe, il suffit de s’y mettre. 
 

Vous avez vendu 15.000 exemplaires en deux mois à peine, vous attendiez-vous à ce succès ?

Non absolument pas. C’est vraiment génial et cela montre à quel point ces questions sont désormais la priorité n°1 de la majorité des Français.

 

Plus d’informations sur : www.cacommenceparmoi.org

Egalement : lp4y.fr et lp4y.org pour la fondation Life Projet For Youth pour la réinsertion de jeunes défavorisés de 17-24 ans en situation d’extrême pauvreté.

raphaelle choel
Publié le 22 novembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019